La Diagonale des Fous, événement emblématique du Grand Raid de la Réunion, est souvent vue comme l’un des défis ultimes dans le monde de l’ultra-trail. Pourtant, la question mérite d’être posée : cette course est-elle vraiment à la hauteur de sa réputation, ou est-elle surcotée ? Quelques critiques émergent, alimentées notamment par des discussions sur les réseaux sociaux et les performances de certains athlètes comme Mathieu Blanchard. Essayons de démêler le vrai du faux.
critique constructive au sujet de la Diagonale des Fous
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La Diagonale des Fous a des barrières horaires trop généreuses
L’un des premiers arguments avancés est celui des barrières horaires. Avec 66 heures pour compléter les 165 km et plus de 9 500 m de dénivelé positif, certains estiment que cette flexibilité rend la Diagonale des Fous plus accessible. À titre de comparaison, l’UTMB (Ultra-Trail du Mont-Blanc) impose une limite de 46h30 pour une distance et un dénivelé équivalents. Ce point peut amener à penser que la Diagonale serait moins exigeante.
Cependant, il convient de noter que les temps des élites sont significativement plus élevés sur la Diagonale que sur l’UTMB. Alors que cette dernière se gagne généralement en moins de 20 heures, la Diagonale voit ses vainqueurs franchir la ligne autour de 23-24 heures. Une différence qui montre que la difficulté de l’épreuve ne réside pas uniquement dans la distance ou le dénivelé, mais aussi dans la nature du terrain et les conditions spécifiques de la Réunion.
Moins d’abandons chez les élites
Certains critiques avancent également que le taux d’abandon est moindre chez les élites sur la Diagonale, comparé à l’UTMB. Cela sous-entendrait que l’épreuve est plus simple, voire plus prévisible. Pourtant, cet argument peut être interprété différemment : face à une course longue et exigeante, les meilleurs traileurs adoptent une stratégie plus prudente, consciente des pièges du parcours, notamment les sections techniques comme celle du Maïdo.
À l’UTMB, la compétition est souvent très serrée dès le départ, ce qui peut pousser les élites à prendre des risques qui finissent par se payer. La Diagonale, quant à elle, demande une gestion plus méthodique de l’effort, ce qui pourrait expliquer pourquoi les élites y abandonnent moins souvent.
D’autres courses tout aussi difficiles
Enfin, l’un des arguments les plus pertinents est de rappeler l’existence d’autres courses d’une difficulté similaire, voire supérieure. En France métropolitaine, des épreuves comme la Pik Pica, l’Échappée Belle ou le Grand Raid des Pyrénées (GRP) sont souvent citées comme étant au moins aussi exigeantes que la Diagonale. Ces courses, bien que moins médiatisées, n’en demeurent pas moins de véritables défis pour les traileurs.
L’Échappée Belle, par exemple, est connue pour son terrain extrêmement technique et ses conditions météorologiques souvent difficiles, comme en témoigne le documentaire de François D’Haene en 2019. Quant au GRP, avec ses 160 km dans les montagnes des Pyrénées, il est tout aussi redoutable.
Une réputation méritée ?
Dire que la Diagonale des Fous est surcotée est peut-être exagéré. Certes, il existe d’autres épreuves tout aussi ardues, mais la spécificité de cette course réside dans son contexte unique, son atmosphère et l’engouement des Réunionnais. De plus, la gestion du parcours et des conditions tropicales en fait une épreuve singulière, demandant une préparation mentale et physique hors pair.
Au final, la Diagonale des Fous conserve son statut de légende non pas par son seul niveau de difficulté, mais par tout ce qu’elle représente pour les traileurs et l’histoire de l’ultra-trail.
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crédit photo : organisateur