Dans les plus gros trails, et souvent dans les marathons anglo-saxons, on a souvent l’impression que les derniers finishers sont célébrés presqu’autant que les premiers. Entre les élitistes qui y voient une espèce d’apologie de la médiocrité (ce qui, bien qu’exagéré, n’est pas tout à fait faux) et ceux qui trouvent ça absolument normal avec un argument selon lequel c’est plus dur de faire 6 heures que 3 sur marathon car ça dure plus longtemps (ce qui est bien sûr une incroyable ânerie), la réalité est souvent entre les deux.
Avant de se poser la question sur les premiers et les derniers finishers, on peut commencer par se demander si les coureurs méritent plus de respect que les autres.
En toute honnêteté, je ne le pense pas. On fait le choix de courir, on fait le choix de vouloir se faire mal, on fait le choix de vouloir performer. Ça peut susciter de l’admiration de la part d’autrui (vis-à-vis de l’effort produit), mais du respect, franchement… On ne sauve pas le monde en courant, que je sache.
Les derniers finishers d’un trail sont-ils plus méritants que les premiers ?
A la base, je serais bien plus enclin à admirer ceux qui descendent sous les trois heures. Car franchement, ça demande une préparation physique et mentale, une acceptation de la douleur qu’on ne connaîtra jamais en le faisant en six heures.
Sauf que ma carte n’est pas le territoire, et que je sais bien que je n’ai pas forcément raison sur ce point. Car en prenant la question à l’envers, qui est le plus méritoire ? QUelqu’un qui fait 2H59 mais qui aurait pu faire 2h30, ou quelqu’un qui fait 4h45 et qui partait pour faire 5h30 ?
Comme je le disais en introduction, on aura souvent tendance à opposer les premiers et les derniers et, selon le point de vue, on ira défendre sa paroisse.
Le souci, c’est que dès lors que les positions se radicalisent, on lit des bêtises à foison… Mais d’une force… Entre les derniers qui reprochent aux premiers d’être bons et les premiers qui reprochent aux derniers d’être des feignasses, c’est difficile de se faire une opinion un peu neutre sans être vu comme un traitre par les deux franges de coureurs. Et s’il est aussi difficile de se mettre d’accord, c’est probablement parce que le problème est mal pris.
Ceux qui méritent le plus d’admiration ne sont pas ceux qui font 2h45 ou 5h55 sur marathon. Ou du moins pas automatiquement. Si on a le potentiel pour faire 3h45 sur marathon et qu’on fait 3h15, ce sera admirable.
A contrario, si on a le niveau pour passer sous les trois heures et qu’on en met quatre, alors ce sera plus un échec. Egalement, si on part pour faire 6h30 sur marathon (même si c’est très lent) et qu’on met une heure de moins, ce sera admirable.
Pour résumer, ceux qui méritent l’admiration ne sont pas spécialement les premiers ou les derniers, mais plutôt ceux qui arriveront à faire mieux que ce que leur potentiel prévoit.
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