UTMB Vs Skyrhune. La mondialisation du trail a-t-elle encore frappé ?
La mondialisation du trail a-t-elle encore frappé ou bien nos p’tits français se tirent des balles dans le pied tout seul ? Le 15 mars dernier les organisateurs d’une course basque populaire nommée Skyrhune ont annoncé mettre un terme à leur épreuve lancée en 2014. On peut discuter des raisons et des motivations, mais la vraie question que je me pose sur cette Skyrhune c’est de savoir si elle va vraiment nous manquer.
Par Gaël Dutigny (9 MDS, 4 UTMB, 1 Diagonale, 17 Ironman).
Je n’ai pas compris grand chose au message des organisateurs de la skyrhune paru sur leur Facebook : www.facebook.com/skyrhune. Dans la dernière Newsletter Mile & Stone, à force de leur tirer les vers du nez, on comprend un peu mieux ce qui dérangerait Nicolas Darmaillacq et son team : le trail running serait devenu un business qui coûte cher, un business qui prend de l’importance et dépasse le cadre de la course des familles financée entre potes. En somme, c’est un problème d’envie et un problème d’argent. Les orgsanisateurs de la Skyrhune ne peuvent plus fournir face au marché du trail running où tout coûte de plus en plus cher mais ne veulent pas non plus grandir pour pouvoir y faire face. Ils ne veulent donc pas dépenser plus pour gagner plus. Hollande Vs Sarkosy, le retour.
Je n’ai jamais couru la Skyrhune, mais je les comprends.
On a parfaitement le droit de préférer les courses de village où tout est fait maison, même le coca, et où tu passes un bon moment dans les champs qui sentent bon la campagne française et la bouse de vache locale. Je caricature. Darmaillacq et ses amis ne s’y retrouvent plus dans les prix qui explosent, les athlètes qui se la jouent et les photographes qui se prennent tous pour des World Press.
En somme, ce que rejettent ces organisateurs, c’est une certaine idée de la vie moderne et son capitalisme “sauvage”.
La croissance pour la croissance, avec le plus d’athlètes possible, le plus de sponsors possible, le plus de public et de bruit possible, le plus de pollution possible et des prix de dossards les plus élevés possible mais des aides de l’état de moins en moins conséquentes.
Est-ce qu’à travers ce bras d’honneur, ces basques ne reporteraient pas la faute de leur monde franchouillard qui s’écroule sur le dos de l’UTMB et de son développement international souvent taxé de monstrueux ?
UTMB et Ironman : le duo de choc qui assassine les petites courses locale ! Bof. Qui a participé à des courses UTMB et Ironman peut en témoigner : l’expérience coureurs est magique et très supérieure à ce que beaucoup d’autres courses de moindre envergure peuvent proposer.
Je n’ai rien contre les courses de village.
C’est bien quand tu es débutant ou quand tu habites à côté. Tu viens et tu repars en vélo, comme ça tu fais d’une pierre deux coup : tu t’entraînes pour ton triathlon Ironman quelques semaines plus tard. À non pardon, c’est pas l’esprit : dossard trop cher. Je n’ai rien contre les courses de village donc, mais je n’ai rien non plus contre des UTMB à Hong Kong, en Nouvelle Zélance ou au Mexique. Dans les deux cas, on y retrouve des épreuves organisées par des locaux qui sont tous autant passionnés les uns que les autres. Dans les deux cas, rien ne t’oblige à y participer. Vive la liberté et la démocratie !
Je n’ai jamais couru la Skyrhune et je ne la courrai donc jamais. #tristesse. Car, ce coup de gueule des organisateurs en forme de DNF est un baroud d’honneur assez bien vu du point de vue de la communication.
Rien de tel qu’un bye-bye en carton pour nous donner envie d’y aller.
Les rebelles, n’est-ce pas, c’est sexy.
Mais bon. Dans la vraie vie, rien ne dure. Même pas la vie justement. Et on s’y fait très bien.
Vive la mort quoi.
Une fois que tu as intégré le fait que tout se meurt, même toi, tu ne t’arrêtes pas sur les faux problèmes et tu profites du temps qui passe. Alors, voilà, je crois qu’à moins d’être un local de la Skyrhune qui souffre de troubles obsessionnels compulsifs (comportements répétitifs et irraisonnés, selon l’Inserm) ou n’est jamais sorti de son trou, on s’en balance pas mal de cette annulation*.
Adieu donc.
* Il reste une dernière édition : le 21 septembre prochain ! Infos : skyrhune.com
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