Courtney Dauwalter est humaine, même si ses performances sont extra-terrestres.
C’est l’histoire d’une athlète qui pulvérise les chronos, domine les hommes, traverse des courses de 200 miles avec un sourire, et qui, pourtant, court avec des shorts trois fois trop grands et mange des nachos au ravitaillement. Courtney Dauwalter n’est pas juste une légende de l’ultra-trail. Elle est aussi, et surtout, incroyablement humaine.
Courtney Dauwalter
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Courtney Dauwalter est une championne qui peut aussi abandonner
L’actualité nous l’a rappelé brutalement : Courtney a abandonné au mile 108 de la Cocodona 250, alors qu’elle était en tête chez les femmes et deuxième au classement général. Un abandon rare, mais pas inédit. En 2021, elle avait déjà quitté la Hardrock 100 après 62 miles, victime de troubles digestifs. En 2022, elle s’était perdue dans la pluie et le brouillard des Barkley Marathons. En 2012, elle avait laissé tomber son tout premier 100 miles au mile 60, exténuée.
Chaque fois, elle en a parlé sans détour. Chaque fois, elle est revenue plus forte. Car pour elle, un DNF (Did Not Finish) n’est pas une honte, c’est une étape. « Ne te définis pas par un DNF. Ce n’est qu’un caillou sur le chemin. » Une philosophie humble et humaine précieuse dans un monde souvent obsédé par la perfection.
Une extraterrestre des sentiers
Oui, ses performances restent hors normes. Le triplé 2023 — Western States 100, Hardrock 100 et UTMB — reste gravé dans l’histoire. Sa victoire au Moab 240 en 2017, avec plus de dix heures d’avance sur le deuxième, aussi. Et sur la Cocodona, elle était partie à un rythme capable de battre les records masculin et féminin.
Mais ce n’est pas cela qui rend Courtney unique. Ce qui fait d’elle un personnage à part, c’est qu’elle conjugue cette puissance incroyable à une désarmante normalité. Sur les lignes de départ, elle est la seule à porter des shorts amples jusqu’aux genoux, que ses fans ont surnommés « Shortney ». Elle court souvent avec de vieux t-shirts parfois sans sponsor, et refuse de se prendre au sérieux. Sa logique est simple : elle veut être à l’aise, rien de plus. Et elle veut s’amuser.
Dans ses ravitaillements, pas de plans rigides : des nachos, des M&M’s, du Coca, des pizzas et même des pancakes si le ventre ne suit plus. Elle l’a souvent dit : « Si je suis heureuse, je cours mieux. » Et parfois, elle ne court même pas. En 2024, à l’UTMB, elle s’est pointée déguisée en canard géant pour encourager les coureurs. Pas en tant que star, pas en tant qu’ambassadrice, mais simplement pour faire rire et transmettre de l’énergie. C’est aussi ça, Courtney : une immense compétitrice, mais qui ne se prend jamais pour une star.
Courtney Dauwalter, une icône accessible
Sur son site web, elle vend des t-shirts ornés de robots ou de slogans comme « Chase Your Crazy ». Elle parle du « mode robot » qu’elle active dans les moments durs, et raconte ses courses avec autodérision, sans jargon technique. Elle répond souvent à ses fans sur les réseaux, fait des blagues en interview, cite son mari Kevin comme son coach mental… ou son fournisseur de pizzas. Pas d’équipe marketing, pas de storytelling fabriqué : ce que l’on voit, c’est ce qu’elle est. Une coureuse passionnée, brillante, mais aussi modeste, drôle et bienveillante.
Une source d’inspiration… humaine
Si Courtney inspire tant, ce n’est pas uniquement parce qu’elle gagne. C’est parce qu’elle donne envie d’aimer le trail, sans prétention. Elle incarne cette idée que l’on peut être excellent sans sacrifier sa personnalité. Qu’on peut être curieux, maladroit, joyeux — et battre tous les records. Elle rappelle que la force ne se mesure pas uniquement à la ligne d’arrivée, mais aussi à la façon dont on avance quand ça coince. Qu’on peut abandonner un jour, revenir le lendemain, et toujours rester entier.
Courtney Dauwalter n’a pas terminé la Cocodona 250. Mais elle continue, course après course, déguisement après déguisement, à nous montrer ce que cela signifie d’être humain : faillible, sensible & fun. Et franchement, ça fait du bien.
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