trail traileur élite
La carrière d’un traileur élite est soumise à de nombreux facteurs, allant des capacités physiologiques à la gestion des blessures, en passant par l’évolution des motivations personnelles et des exigences du sport. Si certains coureurs parviennent à performer pendant plus de quinze ans, d’autres voient leur apogée s’effondrer en quelques saisons. L’usure physique, la récupération, le mental et l’évolution du circuit sont autant d’éléments qui influencent cette durée.
Une longévité variable selon les athlètes
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trail traileur élite
La durée de la carrière d’un traileur élite peut varier de manière significative. On observe des athlètes comme Kilian Jornet ou François D’Haene, qui brillent au plus haut niveau depuis plus de 15 ans, tandis que d’autres*, malgré un départ fulgurant, disparaissent rapidement des podiums. Cette différence s’explique en partie par la gestion de l’entraînement, des blessures et du calendrier de course.
Contrairement aux sports à fort impact comme l’athlétisme sur piste, le trail permet une plus grande longévité grâce à une moindre intensité en compétition, bien que l’accumulation des kilomètres en montagne use considérablement l’organisme. Des athlètes comme Scott Jurek ou Marco Olmo ont prouvé que des performances de haut niveau étaient possibles bien après 40 ans, voire 50 ans, à condition de bien gérer l’entraînement et la récupération.
L’impact des blessures et de l’usure physiologique
Le principal facteur qui limite la longévité d’un traileur est l’usure physiologique. L’alternance entre montées exigeantes et descentes traumatisantes met les articulations et les muscles à rude épreuve. De nombreuses études sur l’endurance montrent que le stress mécanique provoqué par le trail peut accélérer l’apparition de blessures chroniques, notamment aux genoux, aux hanches et aux tendons.
Les blessures tendineuses, comme la tendinite d’Achille, ainsi que les fractures de fatigue, sont parmi les pathologies les plus courantes. Une mauvaise récupération ou une surcharge de compétition accélèrent cette usure et raccourcissent drastiquement la durée d’une carrière. C’est pourquoi de nombreux traileurs, à l’instar de Xavier Thévenard, ont adopté une approche plus mesurée de leur calendrier de courses pour préserver leur corps sur le long terme.
L’évolution du mental et des priorités
Si la physiologie joue un rôle clé, le mental est un autre facteur déterminant dans la longévité d’un traileur élite. La motivation à se dépasser, à enchaîner les heures d’entraînement en montagne et à gérer la pression des compétitions évolue avec le temps. Beaucoup d’athlètes finissent par revoir leurs objectifs, en passant progressivement à des courses plus longues et moins intenses, ou en se tournant vers des projets personnels comme des records en autonomie ou des traversées d’envergure.
Certains traileurs, à l’image de Sébastien Chaigneau, se réorientent vers des rôles d’ambassadeur, de coach ou d’organisateur d’événements, trouvant ainsi une seconde carrière dans l’écosystème du trail. D’autres, en revanche, choisissent d’arrêter brutalement la compétition, faute de motivation ou en raison d’un corps trop éprouvé.
*Parmi les traileurs qui ont connu une ascension fulgurante avant de disparaître des podiums, on peut citer plusieurs exemples :
– Caroline Chaverot : ultra-domination en 2016 avec des victoires à l’UTMB, à la Hardrock 100 et aux Championnats du monde de trail, mais une accumulation de blessures et d’épuisement ont précipité son retrait de la compétition élite.
– Luis Alberto Hernando : plusieurs fois champion du monde de trail entre 2016 et 2018, mais a progressivement réduit sa participation aux grandes compétitions, notamment en raison de son âge et de l’évolution du niveau sur ultra.
– Jim Walmsley (dans un certain sens) : malgré ses records et ses victoires sur la Western States, son arrivée en Europe a été plus contrastée. Il a mis plusieurs années à briller sur l’UTMB, échouant à plusieurs reprises avant de finalement remporter la course en 2023. Son changement de distance vers l’ultra route et le marathon (objectif JO 2024) pourrait marquer un tournant dans sa carrière de traileur.
– Pau Capell : vainqueur de l’UTMB en 2019 avec une domination totale, l’Espagnol semblait destiné à régner sur l’ultra-trail. Mais après la pandémie et des abandons successifs, il peine à retrouver son niveau face à une concurrence toujours plus forte. Malgré sa motivation intacte, il n’a plus brillé comme avant et reste en quête d’un retour au sommet.
– Xavier Thévenard : triple vainqueur de l’UTMB (2013, 2015, 2018), il a marqué l’histoire du trail par sa régularité et son aisance en montagne. Mais après des soucis de santé et un changement de priorités, il s’est éloigné des podiums. Désormais tourné vers des défis plus personnels, il incarne une autre approche du trail, moins centrée sur la compétition.
– David Hauss : ancien triathlète de haut niveau, il s’est reconverti avec succès dans le trail, remportant le Trail de Bourbon en 2017 et 2018. En 2019, il a terminé 6ᵉ de la Diagonale des Fous, une belle performance sans toutefois s’imposer parmi les grands noms de l’ultra. Depuis, il est moins présent sur les circuits majeurs et semble s’orienter vers d’autres défis.
Il est difficile de fixer une durée type pour la carrière d’un traileur élite. Certains restent au sommet pendant plus de quinze ans, tandis que d’autres connaissent une ascension fulgurante mais brève. La clé de la longévité semble résider dans une gestion rigoureuse de l’entraînement et des blessures, une capacité d’adaptation aux exigences du sport et une motivation à toute épreuve. Avec l’évolution des sciences du sport et des méthodes de récupération, il est probable que l’on voit de plus en plus d’athlètes performer après 40 ans, voire au-delà.
Sources
- Millet, G. P., & Millet, G. Y. (2012). « Ultra-endurance running: A new challenge in sport medicine? » Current Sports Medicine Reports, 11(5), 244-251.
- Hoffman, M. D., & Wegelin, J. A. (2009). « The Western States 100-Mile Endurance Run: Participation and performance trends. » Medicine & Science in Sports & Exercise, 41(12), 2191-2198.
- Knechtle, B., et al. (2012). « The age-related performance decline in ultra-endurance running. » Age, 34(4), 1033-1045.
- Vernillo, G., et al. (2016). « Physiological characteristics of successful ultramarathon runners: Cardiopulmonary and neuromuscular aspects. » Sports Medicine, 46(5), 667-681.
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