Tous les sports ne se valent pas. Le trail, les ultra-trails sont, on l’oublie peut-être un peu trop, des sports extrêmes pour des athlètes de l’extrême. Sylvain Court ne l’incarne que trop bien.
On ne peut se maintenir au plus haut niveau de l’ultra-trail comme un tennisman se maintien en haut du classement ATP. Un facteur plus essentiel et plus sournois entre en jeu, l’accumulation des efforts extrêmement longs et intenses dans l’organisme finit par prendre le dessus.
Sylvain Court ne déroge pas à cette règle. Après de belles victoire sur la Nivolet classic, même avec une erreur de parcours, après sa victoire sur l’échappée belle 160km, il trébuche aux championnats de Gerardmer, puis aux templiers, où il finit épuisé (voir photo).
Sylvain explique sur sa page “Vidé, épuisé, je pense que mon corps depuis quelques temps ne veut plus et m’envoie des signaux qui était d’ailleurs encore bien plus fort cette fois ci…”
Cette fin de saison 2017 est pour beaucoup d’athlètes du trail le signal des corps qui disent “c’est l’heure d’un repos bien mérité”, on l’a vu avec les abandons sur le Grand Raid, jeunes et moins jeunes, ou le témoignage de Baronian au bout de lui même sur la Masacareignes, et même l’opération des épaules de Kilian est le signe de cette année intense.
Alors Sylvain quand tu dis “Désolé pour ceux qui me suivent et espérait mieux de moi.”, bien sûr qu’on espère, mais on sait que l’essentiel n’est pas là, les ultra-traileurs ne sont pas là pour illustrer une société de l’ultra-performance comme le journal Le Monde avait l’air de le dire, ou des esclaves de la gagne uniquement bons à faire un entre-filet dans l’Equipe, mais les témoins d’une expérience humaine sur les sentiers d’une nature qui veut se réincarner dans une humanité authentique.
Bravo à toi et ton esprit Sylvain.
UDPATE : Sylvain est un guerrier et devrait être remis sur pied pour bientôt “Pour l’heure, c’est examens, rétablissement, break sportif, et moment en famille… Mais le 5 nov, je devrais être sur pied pour vous accompagnez sur 5km lors de l’Ekiden de Paris.”