Maîtriser les descentes en trail : ces erreurs que vous faites sans le savoir
Descendre, ce n’est pas seulement accompagner la pente. C’est un art subtil, où la technique fait la différence entre une foulée fluide et une glissade incontrôlée. Pourtant, beaucoup de traileurs expérimentés continuent à commettre les mêmes maladresses. Mauvaise posture, regard trop bas, attaque du pied mal maîtrisée… Ces erreurs, aussi courantes que pénalisantes, freinent la progression et augmentent les risques de blessure. Voici les mauvaises habitudes les plus répandues, et surtout, comment les corriger.
ACHETER LE NOUVEAU LIVRE DE KILIAN JORNET
Alpes, au-delà des limites
Infos entrainement : 10 erreurs en descentes en trail
Freiner avec les talons
Sur les pentes raides, l’instinct pousse à planter les talons pour se ralentir. Mais cette action génère des impacts directs sur les articulations. Résultat : les genoux, le dos et les hanches encaissent des chocs répétés. La solution, c’est d’attaquer le sol avec le médio-pied, de manière plus horizontale, presque à plat. Cela permet un amorti naturel et une meilleure absorption du terrain. Pour s’y entraîner, il suffit de marcher lentement sur un chemin plat en essayant de poser le pied le plus silencieusement possible.
Regarder ses pieds
Beaucoup fixent le sol juste devant eux, dans la peur de trébucher. Mais en agissant ainsi, on limite sa capacité d’anticipation. Le regard doit porter plus loin, à 8 ou 10 mètres. Cela permet au cerveau d’absorber les informations et d’adapter le mouvement bien avant l’obstacle. Ce décalage visuel fluidifie la descente, réduit les gestes d’urgence, et libère de la confiance. Ce changement d’habitude demande un peu d’entraînement, mais améliore radicalement la fluidité.
Se pencher en arrière
Par peur de tomber, on a tendance à reculer le buste. C’est une erreur fréquente. En se penchant en arrière, on déséquilibre le corps, on place le poids derrière les appuis, ce qui oblige à compenser en permanence. La bonne posture, c’est une légère inclinaison vers l’avant, dans l’axe de la pente. Le corps accompagne alors la gravité sans la subir. Cette attitude, bien ancrée, rend la foulée plus naturelle et moins fatigante.
Oublier les bras
En descente, les bras ne sont pas passifs. Ce sont eux qui permettent de corriger l’équilibre. Trop de coureurs les laissent pendre ou les maintiennent plaqués au corps, ce qui nuit à la stabilité. Il faut au contraire les écarter légèrement, les garder mobiles, comme un funambule sur sa corde. Ils doivent répondre en permanence aux micro-variations du terrain. En terrain technique, ils jouent même le rôle de gouvernail. Ce détail fait souvent la différence sur les sentiers escarpés.
Accélérer avec les jambes au lieu de laisser faire la pente
Certains veulent « gérer » la descente à la force des cuisses. Ils multiplient les appuis, réduisent l’amplitude et forcent leur allure. C’est non seulement inefficace, mais cela épuise les quadriceps. L’idée n’est pas de se jeter dans la pente, mais de coopérer avec elle. Il faut adopter une foulée pendulaire, presque flottante, laisser les jambes se balancer sans freiner le mouvement naturel. Ce lâcher-prise, progressif et contrôlé, permet d’économiser de l’énergie tout en allant plus vite.
Courir de la même façon quel que soit le terrain
Il n’y a pas une descente, mais des descentes. Courir sur des rochers, dans la boue ou sur de l’herbe ne demande pas la même technique. Or beaucoup adoptent la même foulée quelle que soit la surface. Sur terrain rocheux, il faut être précis, poser les pieds avec fermeté. Sur terrain gras, il faut élargir la base d’appui. Sur terrain souple, on peut rebondir un peu plus. Savoir adapter sa foulée au terrain, c’est gagner en sécurité, en efficacité, et en plaisir.
Ne pas s’entraîner spécifiquement
Enfin, c’est l’erreur la plus commune : négliger l’entraînement à la descente. On prépare les montées, on soigne son cardio, mais on oublie que la descente sollicite des muscles très spécifiques, notamment en mode excentrique. Sans un travail ciblé, on s’expose à des douleurs, des crampes et une perte de performance. Il est donc essentiel d’intégrer des exercices spécifiques : squats excentriques, escaliers en descente, séances sur pente négative. Même sur tapis ou en ville, ce travail est possible. Et il change tout.
Répéter toujours les mêmes trajectoires
Certains traileurs descendent toujours en ligne droite, quel que soit le sentier, par habitude ou manque de lucidité. Pourtant, savoir varier sa ligne permet d’économiser de l’énergie, d’éviter les zones glissantes et de garder de l’adhérence. Lire le terrain, choisir une courbe, contourner une racine, c’est parfois plus rapide que de foncer. L’intelligence de course commence ici.
Bloquer la respiration
Sous l’effet du stress ou de la concentration, beaucoup arrêtent inconsciemment de respirer en descente. Cela crée une crispation musculaire, une perte de fluidité et une baisse d’oxygénation. Il faut au contraire garder une respiration rythmée, ample, pour détendre le haut du corps et laisser le geste se dérouler sans tension. Une descente réussie, c’est une descente relâchée.
Se crisper dès les premiers appuis
Dès les premiers mètres d’une descente technique, certains se rigidifient complètement, anticipant la difficulté. Cette crispation parasite la coordination et empêche les jambes de s’ajuster. Il est essentiel de rester souple, d’oser engager les appuis, tout en gardant une vigilance active. Plus le corps est détendu, plus il peut absorber les irrégularités du terrain.
- descentes trail
- 20 % des coureurs ont les pieds creux : quelles chaussures de trail choisir ?
- Comment choisir la montre de trail idéale ?
- Jim Walmsley renonce à l’UTMB pour laisser son ami François D’Haene gagner
- Révolutionnez votre entrainement trail avec les méthodes de la championne de tennis Loïs Boisson
- Débutants : quelles sont les erreurs en trail à ne pas commettre ?
- Ces élites qui font les mêmes erreurs que les amateurs en trail
- Les erreurs qui tuent une prépa UTMB (et qu’on fait tous chaque été)
- Quelles sont les erreurs les plus fréquentes qu’on a tous déjà faites en trail ?








