Dans le monde du sport, et plus particulièrement du trail, la frontière entre dopage et pratique dopante est souvent floue. Pourtant, ces deux notions recouvrent des réalités bien différentes. Tandis que le dopage est strictement encadré et interdit par les instances sportives, la pratique dopante renvoie à des comportements ou à l’utilisation de substances légales qui soulèvent des questions éthiques. Décryptage.
Qu’est-ce que le dopage ?
Le dopage désigne l’utilisation de substances ou de méthodes interdites par l’Agence mondiale antidopage (AMA). Ces pratiques ont pour but d’améliorer artificiellement les performances ou de modifier les résultats d’une compétition. Parmi les substances les plus surveillées figurent les stéroïdes anabolisants, les hormones de croissance, les stimulants et les produits masquants. Les sanctions pour dopage sont claires : suspension, disqualification et, dans certains cas, poursuites judiciaires.
Le dopage est encadré par une liste publiée chaque année par l’AMA. Toute substance présente sur cette liste est formellement interdite en compétition et hors compétition, selon les cas. Les contrôles anti-dopage visent à détecter ces substances dans l’organisme des athlètes.
Le cas des anti-inflammatoires dans le trail
Les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS), tels que l’ibuprofène, ne figurent pas sur la liste des substances interdites. Cependant, leur utilisation pendant les compétitions est controversée. Lors de l’UTMB ou des Templiers, les tests post-course ont révélé une consommation importante de ces produits par des athlètes. Bien que non interdits, ces médicaments sont utilisés pour masquer les douleurs, ce qui interroge sur leur légitimité.
La pratique dopante : une zone grise éthique
Contrairement au dopage, la pratique dopante n’est pas sanctionnée par les règlements sportifs. Elle se caractérise par l’utilisation de moyens légaux pour améliorer les performances. Cela peut inclure des substances non interdites, comme les AINS, ou des techniques autorisées, comme l’entraînement en altitude simulée.
Selon le Dr Antoine Bruneau, médecin de la Fédération française d’athlétisme (FFA), ces pratiques relèvent d’une démarche éthique problématique. En masquant des douleurs, les athlètes ne résolvent pas le problème mais l’aggravent potentiellement, au risque de blessures plus graves.
Une recherche de gains marginaux
La pratique dopante s’inscrit dans une quête de performance, où chaque détail compte. Le développement du trail a vu une professionnalisation accrue, avec des primes de plus en plus attractives. Cette compétition exacerbée pousse certains athlètes à chercher des moyens pour rester dans la course, quitte à flirter avec la ligne rouge.
La différence fondamentale entre dopage et pratique dopante réside dans la légalité. Le dopage est une infraction réglementaire, punie par les instances sportives, tandis que la pratique dopante est une conduite discutable sur le plan éthique, mais légale. Cependant, les deux soulèvent des questions sur les valeurs du sport et l’intégrité des compétitions.
Pour les traileurs amateurs comme professionnels, la vigilance est de mise. Si les pratiques dopantes ne conduisent pas à des sanctions immédiates, elles peuvent nuire à la santé à long terme et ternir l’image d’une discipline bâtie sur l’effort brut et l’humilité face à la nature.
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