Que vaut la nouvelle équipe du marathon des Sables ?

38eme Marathon Des Sables: ça ne va pas plaire à tout le monde.

Le MDS est-il toujours le même ? Cette course formidable lancée par le non moins génial Patrick Bauer en 1986 aurait-elle du plomb dans l’aile ? L’arrivée cette année d’un nouveau boss Cyril Gauthier et le départ de la quasi totalité de l’équipe Bauer (parfois forcé) est-elle une bonne ou une mauvaise nouvelle ? C’est pour répondre à ces questions que je participe une fois de plus à l’événement côté coureur après avoir participé et terminé 9 édition sous la bannière Patrick Bauer. 7 jours 6 étapes et 1 article par étape pour tout vous dire de l’intérieur.

Par Gaël Dutigny, 9 fois finisher du MDS.

marathon des sables – Les choses avaient mal commencé, du moins en surface : les infos qui m’étaient revenues par quelques bénévoles remontés de l’ancienne équipe Bauer, ainsi que quelques échanges privés en mode sms avec Patrick Bauer, pour qui j’ai beaucoup de respect et même beaucoup d’affection, m’avaient fait imaginer le pire. Je suis sur place, au camp dans le désert, depuis hier après midi, vendredi 12 avril. Et. Tout. Va. Bien.

Les contrôles techniques et administratifs, passage obligé quelque peu redouté des concurrents, se sont non seulement passés sans encombres mais ils se sont surtout déroulés de manière beaucoup plus efficace que sous l’ère Bauer.

La veille, Cyril Gauthier a fait un discours de bienvenu remarqué. Cyril, c’est l’homme derrière la marque WAA Ultra et la série des Half-Marathon des Sables remplacée depuis fin 2023 par les MDS Maroc, Jordanie, Cappadoce et Fuerteventura. Il est donc celui qui racheté l’événement Marathon Des Sables l’an passé, l’a renommé « Marathon Des Sables Legendary » et en assume maintenant la direction totale et pour la toute première fois.

Dans ce discours de bienvenu, j’ai notamment noté une volonté de moderniser les choses : réduire l’empreinte carbone, accueillir plus de femmes, changement de l’équipe médicale avec renfort d’encore plus de personnel, plus de buggy sur le parcours et dans les dunes pour voler au secours des participants à la peine, du personnel soignant sur des vélos électriques dispatchés sur le parcours, et même des doc coureurs qui participent à l’épreuve comme n’importe quel autre concurrents mais à qui on a donné du matériel de premier secours en prenant soin bien entendu de les soulager de leur nourriture. Dernier point qui me plaît bien : des grosses bouteilles de 5 litres distribuées aux coureurs au lieu de tout un tas de bouteilles d’1,5 litres et un programme de recyclage des ces gros bidons dans les villages locaux souvent en manque de récipients pour mettre leur eau, leur huile, leur essence parfois aussi. Bref, beaucoup de bonnes choses en perspective donc. Bien sûr il faudra que ces bonnes paroles soient suivis par des faits. Ce que confirmera, ou pas, les années à venir.

Du côté des autres changements notables dont je peux parler il y a enfin la suppression de cette dernière étape ridicule de 10 km qui ne comptait pas au classement et dont la pertinence a toujours été un gros (gros) point d’interrogation.

Je note aussi une présence plus active de la population locale à qui les teams de Cyril Gauthier ont donné du boulot.

Voilà. À ce jour, la course n’a pas encore vraiment démarré, la 1ere étape c’est demain, mais j’ai beau avoir été très copain avec Patrick Bauer, avoir adoré chacun de mes MDS passés aux côtés de ses équipes, je ne comprends pas pourquoi j’ai eu vent de tant de colère et tant de frustration de la part de certains dans ces anciennes équipes. Le Sahara ne bouge pas. Il fait toujours aussi chaud, il y a toujours autant de vent et de tempêtes de sables. Pour moi, ça ne va pas plaire à tout le monde mais tant pis : l’esprit de la course est respecté. Rien à redire donc. Je comprends l’émotion, Patrick Bauer est un type formidable. Mais j’accueille avec joie les nouvelles idées, les mises en places, l’ambition et l’énergie que je vois ce développer sous mes yeux. Pour le moment, c’est du tout bon.

Il est 14h40. Je file prendre une pastille de sel (un bouillon ?), et je pars faire une petite sieste. Il fait 40 degrés en plein soleil. Ça ne va pas être facile facile tout ça.

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