La surenchère des distances dans le monde du trail semble ne plus avoir de limite. Cette fois, c’est la toute nouvelle course annoncée par les organisateurs du “Chamonix Top Ultra Trail” qui défie l’imagination. Avec ses 888 kilomètres et un dénivelé positif de 85 000 mètres, cette épreuve repousse les frontières de l’extrême en trail.
Chamonix Top Ultra Trail
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Chamonix Top Ultra Trail : première édition le 2 janvier 2026
Une date calculée pour saboter votre réveillon
Si vous pensiez fêter la nouvelle année avec un bon repas et une coupe de champagne, oubliez ça tout de suite ! Le Chamonix Top Ultra Trail débutera à 2h du matin, le 2 janvier, pour garantir que les participants arrivent frais, sans l’ombre d’une gueule de bois.
“On veut s’assurer que les coureurs soient frais et motivés,” affirme Vincent Montagnol, l’organisateur de l’événement.
Dossards : un privilège éco-responsable
Les inscriptions ouvriront le 1er août 2025, avec seulement 17 000 dossards disponibles. Pour maximiser vos chances d’être tiré au sort, les participants qui s’engagent à venir au départ en trottinette électrique seront prioritaires.
“Nous encourageons une approche éco-responsable de l’ultra-endurance,” explique Montagnol.
Le tirage au sort se fera le 15 septembre 2025, laissant aux heureux élus le temps de préparer ce défi monumental.
Le coût du dossard s’lève à 999 euros : c’est justifié par rapport à la distance et au nombre de ravito.
Un “mur de la honte” pour les DNF
Là où les courses classiques célèbrent les finishers, le Chamonix Top Ultra Trail choisit une approche radicalement différente : les noms de chaque traileur qui abandonne (DNF) seront gravés sur le redouté “Mur de la Honte”, érigé en plein centre de Chamonix, face à l’église, un lieu de passage incontournable.
“On veut que chaque participant prenne cette course au sérieux,” déclare l’organisation avec un brin de provocation.
Pour renforcer l’impact, les abandons seront également annoncés sur la page Facebook de l’événement, car “le viral, y a que ça de vrai”, ajoute un membre de l’équipe organisatrice.
Des barrières horaires impitoyables
Pour ajouter une dose supplémentaire de stress, les barrières horaires seront impitoyables :
– 120 kilomètres à parcourir en moins de 11 heures sous peine de disqualification.
– 400 kilomètres à atteindre en moins de 30 heures.
– 800 kilomètres à franchir en 50 heures maximum.
Réactions
Interrogé sur cette épreuve démesurée, le coach et physiologiste Marc Delafoulée se montre perplexe :
“C’est l’une des idées les plus absurdes que j’aie jamais entendues. Courir autant de kilomètres en pleine nuit et dans des conditions hivernales extrêmes, c’est tout simplement un danger pour la santé des coureurs. On parle ici de risques réels d’hypothermie, de déshydratation sévère, et de blessures irréversibles dues à la fatigue prolongée.”
Les risques juridiques pour les organisateurs
Me Govan Barreau, spécialiste du droit du sport, s’est également penché sur les implications légales de cette épreuve démesurée.
“Selon l’article L223-1 du Code pénal, exposer autrui à un risque immédiat de mort ou de blessures graves, sans prendre toutes les précautions nécessaires, peut constituer une mise en danger délibérée de la vie d’autrui,” explique-t-il. “Dans ce contexte, les organisateurs d’un trail extrême ont une obligation de sécurité renforcée.”
Pour les organisateurs qui seraient reconnus coupables de mise en danger, les sanctions peuvent inclure une peine d’emprisonnement pouvant aller jusqu’à un an, assortie d’une amende de 15 000 euros. Si un accident survenait et que l’enquête établissait que des coureurs avaient pu s’inscrire sans disposer des capacités physiques ou de l’entraînement requis, les organisateurs pourraient être tenus pour responsables et voir leur responsabilité civile et pénale engagée.
Pour limiter les risques juridiques, Me Barreau recommande d’aller au-delà du Plan de Prévention et de Sécurité (PPS) habituel. Il souligne que le PPS ne suffit pas à protéger les organisateurs si des participants non préparés se blessent gravement. Selon lui, des contrôles d’aptitude, des tests d’endurance, et la vérification de l’expérience des coureurs sont essentiels pour montrer que l’organisation a pris toutes les précautions nécessaires.
Claire Bannwarth et Lucas Papi déjà qualifiés au Chamonix Top Ultra Trail
Les organisateurs ont déjà confirmé que les ultra-traileurs Claire Bannwarth et Lucas Papi, réputés pour leur endurance hors norme, sont automatiquement qualifiés. “S’ils peuvent survivre à ça, ils peuvent survivre à tout,” Vincent Montagnol.
Encourager les “héros ordinaires” à courir
Pour les amateurs de défis qui n’ont pas encore le niveau, l’organisation recommande un plan d’entraînement intensif de 10 mois, comprenant des séances de montée raides, du travail de seuil sous températures négatives, et des courses à l’aube pour s’habituer au manque de sommeil.
Le Chamonix Top Ultra Trail incarne bien l’esprit de la surenchère qui gagne le monde du trail.
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