C’est le moins que l’on puisse dire. Tandis que François d’Haene – la nouvelle idole de la planète Trail après le retrait très prévisible de Kiki – vient de boucler le marathon du Beaujolais en mode sub 3h* (ce qui est
bien pour le « tout venant » mais pas top pour l’Elite du running), l’occasion nous est donnée de faire un
constat froid et glacial comme l’hiver qui vient : Le Traileur ne brille pas par sa vitesse!
Pourquoi ? Éléments* de réponse …
Un argument recevable et plutôt Trail-Friendly réside dans l’émancipation du Traileur du Diktat de l’allure et du GPS ! Fort recevable quoique le Traileur moderne agite depuis son poignet de la tocante onéreuse, mais c’est un autre sujet. Délié de la contrainte de l’allure cible en course, le Traileur qui affronte par ailleurs par le profil et le D+ (et la technicité de la descente) n’a pas le besoin impérieux d’être doté d’une vitesse de base de pistard ! Ceci étant dit …
Si le Traileur se traîne sur la route, c’est aussi parce-qu’il le vaut bien ! Son équipement spécifique en forme de too much leste trop souvent le Traileur au sol ! Des runnings inadaptées et du camelbak assimilé à une valise sont l’ennemi de la vitesse et de la foulée aérienne !
Le mode de vie du Traileur numérique ne favorise pas beaucoup plus la performance, qu’elle soit propre au Trail et a fortiori à la route sur laquelle il s’aventure parfois pour témoigner de sa polyvalence. Entreprise en faillite dès avant le départ …
Nous passerons – fair play oblige – sur l’impact aérodynamique délétère de la carte capillaire (cheveux et barbe) du Traileur séduit par un statut d’icône bien souvent auto-proclamé sur les réseaux par la grâce de groupies agité.e.s quoique lentes, très lentes même, sur les sentiers et autres grands chemins.
Enfin, et surtout, le Traileur moderne, bercé par une philosophie babo-naturaliste, a perdu de longue date le sens de la souffrance et du travail! Il ne connaît pas le Lactate ! Le Trail demeure une discipline récente, et un sport de niche malgré sa vulgarisation galopante (laquelle draine plus de quantité que de qualité!) dont la concurrence est au final très très relative …
La référence chronométrique ne signifie rien dans le monde du Trail (pour diverses raisons) et cette composante du Trail a sans doute autorisé, dans une certaine mesure, une forme de confort pour le Traileur.
Un mot pour conclure, ou plutôt une question : Le routard est-il un mauvais Traileur en puissance ? Le débat est lancé, nous vous lirons avec intérêt !
Jean R.
* 2h57’17’’
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