Entre polémique judiciaire et déclarations hostiles envers les pratiquants de trail, Jean-Marc Peillex, maire de Saint-Gervais, s’impose depuis des années comme une figure clivante. Dernier épisode en date : une affaire de chalets de luxe qui pourrait bien l’éloigner de la vie politique.
Peillex
L’affaire des chalets : un maire devant la justice
Ce 17 juin 2025, Jean-Marc Peillex comparaissait devant le tribunal correctionnel d’Annecy pour prise illégale d’intérêts. Le parquet a requis deux ans d’inéligibilité et 3 000 € d’amende, accusant le maire d’avoir fermé les yeux sur la transformation de quatre chalets de luxe en hôtel, en infraction avec le PLU. Ces chalets ont été financés par Vincent Gombault, mécène de la commune, qui a reconnu les faits et accepté une amende de 2,3 millions d’euros pour sa société.
En parallèle, la commune a reçu 1,5 million d’euros de dons pour la restauration de chapelles. Une générosité qui interroge, notamment parce que les mises en garde de la DDT et des associations environnementales ont été ignorées. Le jugement est attendu le 21 juillet.
Voir source : Le Dauphiné – Affaire des chalets
Une hostilité assumée envers les traileurs
Mais pour la communauté trail, cette affaire judiciaire ne fait que confirmer un ressentiment déjà bien installé. Depuis des années, Jean-Marc Peillex se distingue par ses propos virulents à l’encontre du trail, et plus particulièrement de l’UTMB.
Les propos qui ont choqué
Il qualifie les coureurs de montagne de « sauterelles » et d’« hurluberlus qui emmènent la mort dans leur sac à dos » (source). En 2017, il avait imposé un arrêté sur l’équipement obligatoire pour gravir le Mont Blanc, ce à quoi Kilian Jornet avait répondu par une photo nu au sommet.
Un maire contre l’UTMB
Peillex a toujours montré son hostilité envers l’UTMB, allant jusqu’à réclamer sa régulation au président Macron. Il accuse la course d’être une entreprise commerciale nuisible, dénigre ses retombées économiques, et reproche aux organisateurs de ne pas adapter les parcours aux sécheresses estivales (source).
« L’UTMB ne rapporte rien à Saint-Gervais, cela nous coûte. »
Catherine Poletti, cofondatrice de l’événement, l’a accusé publiquement de vouloir interdire la TDS pour laisser place au Tour de France :
Voir la vidéo et les propos de Catherine Poletti
Polémiques à répétition
Outre l’UTMB, Jean-Marc Peillex a multiplié les déclarations et décisions polémiques :
-
Il a ordonné la fermeture des refuges du Mont Blanc en août 2022 — notamment Tête Rousse et le Goûter — pour dissuader les “pseudo-alpinistes”, qu’il décrit comme venant “essentiellement d’Europe de l’Est”, d’entreprendre une ascension jugée “mortelle”. (source).
-
Il a proposé une caution de 15 000 € pour gravir le Mont Blanc.
-
Il a accusé Kilian Jornet d’avoir une responsabilité dans les décès en montagne (Le Figaro).
-
Il a porté plainte contre l’alpiniste Christophe Profit, ce dernier ayant retiré des pieux jugés dangereux (France Bleu).
-
Il a été visé par une plainte de la mairie de Megève pour favoritisme (Le Dauphiné) et a répondu par une vidéo parodique d’Hitler (Le Messager).
Une fracture de plus en plus profonde
Alors que les organisateurs de l’UTMB mettent en place des mesures sérieuses pour réduire l’impact environnemental de leur événement (charte écoresponsable, transports mutualisés, etc.), Peillex continue de personnifier une opposition frontale, peu nuancée, souvent perçue comme une guerre personnelle plus que comme une défense de la montagne.
Ce que ses détracteurs lui reprochent, ce n’est pas de défendre l’environnement — ce qui pourrait être salué —, mais de le faire de manière très sélective. Il concentre ses attaques sur les traileurs et l’UTMB, mais ne remet jamais en question les remontées mécaniques ou la neige artificielle sur sa propre commune, qu’il défend même activement sur ses réseaux sociaux. Dans un post LinkedIn de décembre 2024, il déplorait un « massacre de la production de neige », craignant pour l’avenir du ski à Noël. À la fois, il veut sanctuariser le Mont Blanc, et à la fois, il soutient la neige de culture, consommatrice d’eau et d’énergie, et autorise des chalets de luxe en zone protégée. Difficile d’y voir une ligne cohérente ou écologiquement exemplaire.
✅ Résumé
Jean-Marc Peillex, maire de Saint-Gervais, comparaît actuellement devant la justice pour prise illégale d’intérêts dans une affaire de chalets de luxe transformés en hôtel en infraction avec le PLU. S’il clame son innocence, cette procédure judiciaire s’ajoute à une longue série de polémiques où l’édile s’est illustré par ses positions tranchées contre les traileurs, l’UTMB et les pratiques sportives en montagne. Sa défense du Mont Blanc, souvent jugée à géométrie variable, interroge d’autant plus qu’il soutient par ailleurs des infrastructures bien moins écologiques comme la neige artificielle ou des projets immobiliers de prestige.
❓ FAQ – Jean-Marc Peillex et le trail
Pourquoi Jean-Marc Peillex est-il en procès ?
Il est poursuivi pour prise illégale d’intérêts dans l’affaire des chalets de luxe de Saint-Gervais transformés en hôtel malgré le PLU. Le parquet a requis 2 ans d’inéligibilité.
Quel est le lien avec les traileurs ?
Peillex est connu pour ses critiques virulentes contre le trail, l’UTMB et les traileurs, qu’il accuse de dégrader la montagne. Il a souvent opposé sport de masse et respect de la nature, tout en défendant d’autres pratiques touristiques plus controversées.
A-t-il déjà été condamné ?
Oui, il a été condamné en 2024 pour injure publique envers le maire de Megève. Il a aussi porté plainte contre des alpinistes pour bivouac et fermé les refuges du Mont Blanc pour empêcher certaines ascensions.
Pourquoi est-il critiqué pour son écologie ?
Ses détracteurs l’accusent de faire preuve de sélectivité : il fustige le trail, mais ne remet pas en cause la neige artificielle ni les remontées mécaniques, pourtant très énergivores, sur sa commune.
A-t-il un contentieux personnel avec l’UTMB ?
De nombreux observateurs estiment que son opposition à l’UTMB dépasse la question environnementale. Il a tenté de faire exclure certaines épreuves de sa commune, et Catherine Poletti l’a publiquement accusé de vouloir faire annuler la TDS.
Cet article repose sur des informations publiques issues de sources journalistiques citées, ainsi que sur des prises de position rendues publiques par l’intéressé. Toute citation est attribuée ou résumée fidèlement, dans le respect du droit à l’information et de la liberté d’expression, garantie par la jurisprudence de la Cour européenne des droits de l’homme. Ce contenu est éditorialisé et reflète une analyse critique autorisée du comportement d’un élu public. Aucune diffamation, atteinte à l’honneur ou allégation non sourcée n’est émise ici.
uTrail s’efforce d’apporter des informations exactes et vérifiables. Néanmoins, des erreurs involontaires peuvent parfois se glisser. Si tel est le cas, elles ne relèvent en aucun cas d’une volonté de nuire, et l’équipe rédactionnelle s’engage à corriger ou clarifier tout passage sur simple demande. L’ensemble du contenu a été rédigé de bonne foi, dans un esprit d’information et de débat public.