Le dialogue interne en trail
La préparation mentale est quelque chose d’absolument capital en trail. Que ce soit en amont de la course, pendant, voire après, c’est votre mental qui vous fera avancer quand vos jambes ne le permettront plus. Parmi les diverses techniques, il en est une que j’utilise et qui a fait ses preuves, c’est le dialogue interne.
Si son intitulé peut paraître un peu trivial, son utilisation demande beaucoup d’efforts; en effet, cela consiste à formuler des phrases non seulement positives, mais aussi constructives dans notre gestion de temps faible. Cet effort est aussi difficile qu’important, car (et bien des études le montrent), la perception que l’on a de soi-même peut constituer un super moteur pour nous faire aller de l’avant, mais aussi un frein potentiellement insurmontable.
Prenons un exemple ; vous êtes entre deux ravitaillements et sentez le temps faible vous épier, pointer le bout de son nez et vous tomber dessus de tout son poids. Et alors, tout sera prétexte à râler et sera générateur de frustration et d’énervement. L’effort sera d’utiliser le dialogue interne pour pour transformer cette colère en concentration, en relativisme, puis en optimisme.
Revenons à notre temps faible; vous ressentez le besoin de marcher et comprenez que finir dans le temps escompté (voire finir tout court) sera plus difficile que vous le pensiez. “Quel abruti ai-je pu être en voulant m’inscrire à cette course à la con ! C’est beaucoup trop long, j’ai tout sauf le niveau pour être ici!” serez-vous tentés de vous dire. Le dialogue interne consistera à faire appel à cette petite voix (appelez-là votre mental, votre sur-moi, ou comme vous voulez) pour qu’elle vous dise plutôt : “Qui veut voyager loin ménage sa monture. Ne t’inquiète pas, ça va passer. La course est loin d’être finie. Regarde ce qui t’entoure. Et n’oublie jamais qu’il y aura toujours quelqu’un beaucoup plus en difficulté que toi qui franchira la ligne d’arrivée”.
Le premier dialogue, peut-être plus instinctif quand on est dans un temps faible, ne conseille pas, ne motive pas, dramatise et nous éloignera de nos objectifs.
Le second dialogue, quant à lui, va permettre de se recentrer sur une stratégie de course travaillée et retravaillée au préalable. Il permettra de vous piquer légèrement au vif de sorte à vous remotiver et à vous reconcentrer.
Avec le dialogue interne, il faut apprendre à se parler positivement quand on ne voit que du négatif en soi et autour de soi. Idéalement, afin que ce soit efficace, on conseille de construire ledit dialogue au repos. Et pour cause, si vous avez déjà construit un schéma argumentatif vous permettant une remobilisation rapide et optimale, le temps faible passera plus facilement (et honnêtement, construire du positif quand on est prêts à se pisser dessus pour avoir moins froid, c’est pas simple).
Une fois que vous avez construit votre dialogue pour la première fois, vous pouvez le tester à l’entraînement, voir ses effets et l’adapter pour qu’il soit au top le jour de la course;