C‘est quelque chose qu’on entend assez souvent dans les pelotons d’ultra, à savoir l’assimilation entre grande distance et dépassement de soi.
dépassement de soi – A chaque fois qu’on prend le départ d’un ultra, on va chercher à se dépasser, à voir jusqu’où on peut aller et, in fine, à mieux nous connaître.
Jusqu’où pousser le dépassement de soi ?
Cette question est assez complexe, car elle nous pousse à trouver le moment où on peut aller par-delà nos limites sans nous mettre pour autant en danger. S’il est difficile de répondre au préalable, il y a fort à parier que lorsque cette bascule se présentera à vous, vous le saurez tout de suite.
exemple perso
Pour vous expliquer ça, je vais prendre un petit exemple personnel. Je cours des ultras depuis 2016. Entre novembre 2016 et août 2021, j’ai fait Olne Spa Olne (70km), l’Ultra tour de Liège (65km), la Saintélyon (81km), l’Epic 100 (103km), l’utra tour des Sources (164km) et la grande Course du trail des Passerelles du Monteynard (69km). Autant vous dire que jusque là, pas une course ne s’était faite sans un moment avec un temps faible (un peu moins au monteynard peut-être). A chacun de ces temps faibles, j’ai souffert, mais jamais je ne me suis dit que j’allais arrêter ou que j’allais devoir arrêter
Et pourtant, en août 2021, je me suis lancé sur le Grand Raid des Pyrénées. Je me disais qu’avec ma petite expérience, ça allait passer. Rien ne s’est passé comme prévu, et dans le dernier col qui précède le ravito de la Mongie (30km à peu près), j’ai eu une première alerte avec le mental déjà dans les chaussettes. Ce n’était pas la première fois, mais ça n’avait jamais été aussi dur. A ce moment, j’ai pris ça pour un temps faible banal et ai attendu que ça passe. 10Km plus loin, au pic du Midi, les sensations de mal-être ont décuplé pour laisser place au stress permanent et à un épuisement fortement encouragé par une panique dont je n’arrivais pas à m’extirper. J’ai alors compris que je n’étais pas à ma place, que je m’étais vu trop beau, et que dès lors, il était impossible de continuer.
J’ai été trop loin dans le dépassement, beaucoup trop loin. Et en analysant après-coup, les premiers signes de ce dépassement excessif sont arrivés après 30km.
C’est donc très difficile de vous dire jusqu’où pousser, mais par contre, dès lors que vous aurez été trop loin, vous le saurez. Il faudra juste le reconnaître et avoir l’intelligence de ne pas vous obstiner, sous peine de vous cramer physiquement et moralement pendant longtemps.
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