En ce début d’année, une mode a été lancée alors que les gros trails ouvraient leurs inscriptions pour 2023, à savoir des appels au boycott vis à vis des organisations qui “abusaient”; derrière ce terme, il faut entendre juste que c’était trop cher (il n’y a pas eu d’appel au boycott pour des raisons écologiques, par exemple).
Est-ce que ces appels sont vraiment utiles et nécessaires ? C’est ce que nous allons essayer de voir.
Souvent, le boycott est une conséquence d’une frustration dans ce cas, et rarement une réelle volonté de vouloir changer les choses. Une fois que cela est dit, le boycott peut être un excellent moyen pour être à l’aise avec sa propre conception des choses. En d’autres termes, par hygiène personnelle, ça a du sens.
Cependant, dès que l’on raisonne en termes plus collectifs, tout se casse la figure. Notamment parce que ceux qui vont boycotter un événement vont aller chez la concurrence sans voir qu’elle fait plus ou moins la même chose. Pour donner un exemple volontairement caricatural, boycotter l’UTMB pour ensuite aller faire les Templiers, la Diagonale ou la Saintélyon, c’est pas malin, mais alors pas malin du tout.
En parallèle à cela, il y a un autre problème, à savoir que la raison des boycotts sera souvent économique parce qu’il y a abus (ou du moins la perception d’un abus) au niveau du prix des dossards. Le souci, c’est que cet abus ne sera pas perçu par tous de la même manière. Reprenons un exemple un peu caricatural (quoique…) : un notaire et un enseignant en école primaire veulent faire l’UTMB et doivent lâcher plus de 300 euros; ils ne sentiront pas les choses de la même façon. Et trouver un consensus à ce niveau semble vain.
Enfin, pour les gros événements, le boycott n’aura aucun sens puisque le gap entre l’offre et la demande est excessivement important. QUand on a quatre fois plus de demande que d’offre (comme c’est le cas sur certaines courses de l’UTMB), ça n’a aucun sens.
C’est pour cela que le seul intérêt du boycott, c’est d’être en adéquation avec ses valeurs. Mais si on reprend la généalogie du boycott, ça consiste en une volonté de faire changer les choses, donc un peu plus que ça.
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