INSOLITE – Ce week-end, un traileur a pris le départ du Grand Trail des Forêts (Haute Garonne), de 72 km pour 3 500 mètres de dénivelé positif. Ce traileur était équipé non seulement de son matériel de trail habituel, mais aussi d’un fusil de chasse.
Il s’est dit “puisque rien ne me l’interdit dans le règlement, pourquoi pas !”
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Un traileur-chasseur passe inaperçu… au début
Parmi les centaines de traileurs rassemblés au départ, Pascal R., 43 ans, semblait être un traileur comme les autres. Avec son sac de trail dernier cri, une montre GPS Fenix 8, ses gels énergétiques au goût de malabar et tout son équipement dernier cri, rien ne laissait présager la singularité de son équipement. Mais dès que le départ fut donné, un détail a attiré l’attention : un fusil de chasse bien visible en travers de son dos.
Au début, les autres coureurs pensaient qu’il s’agissait d’une blague ou d’une mise en scène pour la course, ou d’un activiste anti-chasse, mais pas du tout.
Très vite, la tension a grimpé et Pascal s’est retrouvé en tête. Dans les single tracks notamment, les autres traileurs l’ont laissé passer. Ou le doigt sur la gachette, ça fait peur.
Une course sous tension : “mieux vaut le laisser passer”
Que ce soit dans les montées ou dans les descentes, les autres coureurs n’osaient rien dire. Personne n’a osé lui faire remarquer que franchement, on ne vient pas sur un trail avec son fusil de chasse.
“Quand tu vois un gars avec un fusil sur le dos, t’as pas vraiment envie de rester devant lui,” a raconté Jean-Luc, un traileur régulier, au Dauphiné Libéré. (…) Dans les passages étroits, je me suis écarté instinctivement.”
Plus la course avançait, plus Pascal gagnait du terrain, doublant ses adversaires sans même avoir besoin de forcer.
“Personne ne voulait vraiment le défier, tu ne te dis pas que c’est risqué, mais inconsciemment, tu lui laisses la voie libre,” avoue Emma, arrivée deuxième.
Malgré les 5 kg supplémentaires dus à son fusil, Pascal R. a su gérer parfaitement son effort. Alternant entre les montées au rythme soutenu et les descentes techniques, il a gardé un contrôle total sur sa course.
“Il avançait avec assurance, il savait parfaitement où il mettait les pieds,” se souvient un spectateur.
Aux ravitaillements, Pascal a même pris le temps de blaguer avec les bénévoles :
“Tout va bien, pour l’instant je n’ai pas eu à utiliser mon fusil !”
Son assurance déconcertante, mêlée à un sang-froid impressionnant, lui a permis de franchir la ligne d’arrivée en tête, avec un chrono de 8h15.
Des implications légales inattendues
Laurent Magret, président du Collectif National des Organisateurs de Trails (CNOT), a commenté la situation après la course :
“Rien dans notre règlement n’interdit explicitement de courir avec une arme de chasse, tant que le port d’arme est autorisé.”
En effet, l’article L2338-3 du Code de la Défense stipule que le port d’armes est légal dans le cadre d’une activité de chasse, tant que le permis est valide. Pascal, détenteur d’un permis en règle, n’a donc enfreint aucune loi.
Pourtant, cette situation a rapidement fait débat. Miles & Stones a interrogé un juriste bien connu dans le milieu du nom de Govan. Celui-ci a expliqué :
Ce cas pourrait faire jurisprudence, surtout si d’autres coureurs tentent de reproduire l’exploit.” “Il y a un vide juridique concernant les équipements spécifiques comme les armes, et cela pourrait poser problème à l’avenir.”
Il envisage d’envoyer des mails de menace aux Fédérations de chasseurs pour que cela ne se reproduise plus. Celui-ci s’étant spécialisé dans la défense des traileurs.
Cette affaire a également attiré l’attention d’Odile Baudrier, rédactrice en chef du célèbre site Spe15, qui analyse régulièrement les questions de dopage dans le sport.
“Le simple fait que les autres coureurs s’écartent, par crainte, crée un avantage psychologique indéniable,” écrit-elle. “Cela pourrait être perçu comme une forme de manipulation des conditions de course, et donc une sorte de dopage psychologique.“
Elle souligne que cette stratégie inédite pourrait même être vue comme une nouvelle forme de dopage :
“Pas besoin d’EPO quand vous avez un fusil sur le dos et que tout le monde vous laisse passer.”
Réflexions pour le futur : des règlements plus stricts en préparation
Face à cet incident, les organisateurs envisagent de revoir les règlements de course pour interdire explicitement le port d’armes sur les trails.
“Nous devons préserver l’esprit sportif et l’équité,” a déclaré Laurent Magret. “Même si Pascal était dans son droit, nous allons inclure une clause interdisant les armes pour les prochaines éditions.”
En attendant, Pascal repart avec ses running stones, sésame pour une participation à l’UTMB, où il envisage de courir, une nouvelle fois, avec son fusil.
“Je pense que ça pourrait me donner un avantage pour doubler des gars comme Casquette Verte, s’il est enfin remis de sa blessure,” a t i-il plaisanté au micro de Dans la Tête d’un Coureur.
Ce fait divers atypique pourrait bien marquer un tournant dans les règlements des courses de trail. Que ce soit pour des raisons de sécurité, de fair-play ou d’équité sportive, les organisateurs devront désormais réfléchir aux limites à imposer sur le matériel autorisé en course. En attendant, Pascal R. n’est pas près d’oublier cette course… ni ses concurrents, qui ont dû courir en regardant dans leur dos.
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