DÉCRYPTAGE – Pour les traileurs passionnés, la question se pose : est-il judicieux d’aborder son amour pour les sentiers escarpés dès le premier rendez-vous ? Si certains estiment que le trail, tout comme les grandes questions existentielles, mérite d’être abordé d’emblée, d’autres pensent que cela pourrait refroidir la personne en face. Faut-il tout dire, ou se contenter de laisser planer un mystère sur votre prochaine course de 50 km ?
L’effet « chaussures de trail » au premier dîner
Laurent, 32 ans, traileur amateur, se souvient de son premier rendez-vous avec une non-traileuse. « Je suis arrivé en chaussures de trail, prêt à parler des 5 000 mètres de dénivelé que j’avais faits le week-end précédent, mais j’ai tout de suite vu que ça n’intéressait pas du tout. »
Et pour cause, sa partenaire de dîner n’avait aucune idée de ce qu’était ue « ravitaillement » ou pourquoi quelqu’un se réjouirait d’être « finisher. »
D’un autre côté, certains estiment que poser la question trail d’entrée de jeu permet de filtrer rapidement ceux qui pourraient être déroutés par l’idée de réveils à 4h du matin pour aller courir sous la pluie. « Autant savoir si la personne est prête à accepter ma passion dès le départ, » confie Jérôme, traileur aguerri de 28 ans. « Je n’ai pas envie de cacher mes chaussures pleines de boue ou de prétendre aimer les brunchs en ville alors que je préfère les kilomètres dans la nature. »
Les risques de parler trail trop tôt
Toutefois, il y a des risques à trop insister sur le trail lors d’un premier rendez-vous.
« Si tu parles trop des bâtons de marche ou de la différence entre un sac de 5 litres et un sac de 10 litres dès le premier verre, tu peux perdre l’autre, » avertit Antoine, traileur depuis 5 ans. « C’est comme parler de ton ex pendant tout le dîner, il faut savoir doser. »
La fameuse « règle des 3 rendez-vous »
Un peu comme la règle des trois rendez-vous pour les relations amoureuses, il existerait une règle implicite pour les traileurs : attendre trois date avant d’évoquer son record personnel ou d’inviter quelqu’un à une sortie dominicale. Cette règle permettrait de ne pas précipiter les choses et de s’assurer que la personne en face est suffisamment intéressée avant de l’exposer à une overdose de récits d’entraînements.
Cependant, pour certains, « ne pas parler trail dès le départ, c’est comme renier une partie de soi, » explique Emma, traileuse et championne régionale.
« Je préfère qu’on sache dès le début que je vais partir en montagne presque tous les week-ends. Si ça ne passe pas, autant le savoir immédiatement. » Un avis partagé par Paul, 35 ans, qui avoue avoir annulé un deuxième rendez-vous après s’être rendu compte que son interlocutrice pensait que « UTMB » était un club de danse.
En effet, se lancer trop rapidement dans les récits de périples montagneux ou de blessures peut créer un fossé. « Elle m’a regardé bizarrement quand j’ai commencé à parler de mes ampoules après 80 km, »* se souvient Matthieu, un peu honteux de cette anecdote qui a mis fin à un potentiel début de relation.
Lire aussi
- Quelle est la date de la Diagonale des fous 2023?
- Faut-il commencer par faire du trail ou courir sur la route quand on veut débuter en course à pied ?
- Les tricheurs de l’UTMB…
- Dans moins d’un mois, c’est l’UTMB ! Es-tu prêt ?
- Pau Capell se met au bob
- Comment savoir si on est prêt pour un trail de 100 km?