Les UTMB World Series ont-ils marqué la fin de la suprématie française en trail ? On pourrait trouver ça triste et exagéré, mais d’un point de vue purement objectif… Regardons de plus près pour étayer cette idée avant d’essayer de la comprendre.
Les résultats des Français sur les courses de l’UTMB
Sur la TDS, Yannick Noël fait 3ème chez les hommes, tandis qu’on fait un triplé féminin avec Maryline Nakache, Fiona Porte et Flavie Bruyneel. C’est probablement là où on a été le plus performants.
Sur l’OCC, le premier français, Anthony Felber, est 7ème. Avant, on trouve un norvégien, un espagnol, un italien, un chinois, un américain et un anglais. Chez les dames, Candice Fertin, première française, est également 7ème.
Sur la CCC, où le niveau était particulièrement relevé, le premier français est 9ème, c’est Baptiste Petitjean. Chez les dames, Audrey Tanguy termine en sixième position.
Enfin, sur l’UTMB, paradoxalement pas de victoire, mais pas mal de monde dans le top 10 ; Germain Grangier, Mathieu Blanchard, Ludo Pommeret, Thibaut Garrivier, Arthur Joyeux-Bouillon et Baptiste Chassagne chez les hommes. Chez les dames, seule Blandine intègre le top 10, mais avec une magnifique 3ème place (sachant que c’était son premier test sur 100M).
Comment analyser cela ?
En premier lieu, quand on regarde les top10 des épreuves, on se rend compte de la multiplicité du nombre de nationalités présentes. On peut y avoir une conséquence directe de la réforme de l’UTMB World Series, qui a ouvert le trail à beaucoup plus de pays qu’avant.
le mépris des Français pour les formats courts
En deuxième lieu, on a la confirmation que le trail français a toujours tendance à regarder les formats courts avec un peu de mépris, comme si seul l’ultra valait quelque chose (ce n’est pas pour rien que c’est sur la TDS et l’UTMB qu’on a un peu plus performé), et c’est dommage. Car en exagérant un peu le trait, une fois que Thibaut Baronian n’est pas là, il n’y a pas grand monde derrière lui pour reprendre le flambeau.
La France manque de leader dans le trail
En dernier lieu, on se rend compte qu’effectivement, sur ultra, on est toujours plutôt bons, mais qu’il nous manque actuellement un leader. Ça a été Xavier Thévenard pendant un certain nombre d’années, François D’Haene le redeviendra quand ses soucis de santé seront derrière lui, mais après eux, on n’a personne pour aller chercher les meilleurs (qui restent Jornet et Walmsley) ; comme s’il y avait un un plafond de verre qu’ils n’arrivent pas à casser. Après, ça n’a rien d’offensant quand on voit à quel point l’espagnol et l’américain sont des extra-terrestres.
Et quand on voit à quel point Jim a pu être pris de haut par le trail français, on se dit que plutôt que de le critiquer (sur fond d’anti américanisme un peu primaire), ils auraient dû s’entraîner un peu plus. Car n’oublions pas une chose ; si les français sont généralement bons sur l’UTMB, sur 20 éditions, seuls 4 français différents l’ont gagné ; est-ce que ça justifie l’arrogance et le complexe de supériorité qu’on trouve à pas mal d’endroits ? Certainement pas.
Pour rappel, on a Vincent Delebarre (2004), Xavier Thévenard (2013, 2015, 2018), François D’Haene (2012, 2014, 2017, 2021), et Ludo Pommeret (2016) parmi les tricolores qui ont franchi l’arche mythique en première position.
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- crédit photo : utmb