Un caillou traître, une racine sournoise, un appui un peu trop engagé… et voilà la cheville qui part, la douleur qui claque, le gonflement qui s’installe. Vous venez peut-être de dire bonjour à une rupture du ligament talo-fibulaire antérieur, ce petit bout de fibre que vous n’aviez jamais remarqué avant qu’il ne décide de lâcher.
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En trail, la cheville, c’est votre amortisseur, votre stabilisateur, votre capteur d’alerte. Et quand elle flanche, c’est tout le corps qui dit stop.
Le ligament talo-fibulaire : ce héros discret
Caché sur le côté externe de votre cheville, le ligament talo-fibulaire antérieur (LTFA pour les intimes) empêche votre pied de partir en roulé-boulé vers l’intérieur. Il travaille dans l’ombre à chaque descente, chaque relance, chaque réception. Mais parfois, dans l’enthousiasme d’un single un peu technique, il craque. Littéralement.
Quand il se rompt, c’est rarement discret. On entend un petit « clac », on ressent un grand « aie », et on ne peut plus poser le pied. La cheville gonfle, vire au violet, et chaque tentative de mouvement se solde par une grimace. Pour un traileur, c’est le genre de blessure qui met fin à la sortie… et au programme des prochaines semaines. C’est ce qu’on appelle une vraie entorse de la cheville et c’est grave en trail.
La cheville gonfle, le doute s’installe
La douleur, le gonflement, l’hématome, l’impossibilité de poser le pied… Tout cela pointe vers une entorse sérieuse, voire une rupture. Mais tant que vous n’avez pas vu un médecin, impossible de savoir si le ligament est juste froissé ou totalement déchiré. Ce sera donc direction cabinet médical, et souvent une petite IRM pour lever le mystère. Avec un peu de chance, ce sera « juste » une belle entorse. Sinon… bienvenue dans le monde merveilleux de la rupture complète du LTFA.
Pas de panique : POLICE est là
Si vous pensez tout de suite à appeler la police, calmez-vous. Ici, POLICE, c’est le protocole à suivre : protection, mobilisation contrôlée, glace, compression, élévation. On immobilise (mais pas trop), on glace (mais pas en continu), on surélève (mais pas trois semaines non plus), et on commence doucement à bouger dès que possible. L’objectif, c’est de ne pas figer la cheville, mais de l’amener à se reconstruire dans le mouvement, avec douceur et stratégie.
Rééducation : la vraie sortie longue
Pas de dossard, pas de ravito, mais une ligne d’arrivée quand même : celle où vous pourrez recourir sans peur. Pour y parvenir, vous allez devoir enchaîner les exercices de proprioception, de renforcement, de mobilité. Des séances sur un coussin instable à faire pâlir un slackliner, du travail des fibulaires que vous découvrirez à cette occasion, et une lente reconquête de la stabilité. C’est technique, répétitif, un peu frustrant… mais indispensable.
Et si ça ne suffit pas : on sort le bistouri
Dans certains cas, malgré toute votre bonne volonté, la cheville continue de se dérober. Elle vous trahit en descente, vous joue des tours en devers, vous fait douter sur le moindre pierrier. Là, le corps médical commence à parler chirurgie. Deux options : soit on répare le ligament d’origine (technique Broström), soit on le remplace par un tendon tout neuf (ligamentoplastie). C’est plus long, plus sérieux, mais souvent salvateur pour les traileurs exigeants.
Reprise de la course : mollo sur les singles
Même après une opération réussie ou une rééducation exemplaire, pas question de vous jeter sur la première course en descente de 20 kilomètres. Il faut recommencer par du plat, du bitume, du terrain stable. La confiance met du temps à revenir, et les appuis techniques ne pardonnent pas si le travail n’a pas été fait jusqu’au bout. Mais un jour, vous serez à nouveau sur ce sentier, vous hésiterez une demi-seconde avant de sauter cette racine… puis vous le ferez. Et là, vous saurez que c’est reparti.
Prévention : faites la paix avec vos chevilles
Après une telle aventure, vous ne regarderez plus jamais vos chevilles comme avant. Vous en prendrez soin. Vous les échaufferez. Vous leur offrirez des chaussures adaptées, des exercices de proprioception hebdomadaires, peut-être même une petite attelle de temps en temps. Parce qu’en trail, la différence entre une belle course et trois mois d’arrêt se joue parfois à une torsion près.
Informations de référence supplémentaires


En résumé, un simple caillou peut changer votre saison
La rupture du ligament talo-fibulaire antérieur n’est pas rare chez les coureurs de sentier. Mais elle n’est pas non plus une fatalité. Avec une prise en charge rapide, une rééducation sérieuse, et un brin de patience, elle peut devenir une étape — certes frustrante — mais formatrice. Alors oui, un simple appui maladroit peut être le drame du jour… mais aussi, avec du recul, une chance de mieux courir demain.
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