Covid : tu l’as ou tu l’as pas ?
Covid : tu l’as ou tu l’as pas ? Le check corporel, technique de traileur pour lutter contre le stress et l’hypocondrie
Il y a quelques années, lorsque j’ai fait mon premier ultra, j’ai eu la « chance » de découvrir ce en quoi consistait un temps faible. Ça m’a permis de prendre la mesure de l’importance du mental dans le trail.
N’ayant pas très envie de revivre ça en étant aussi peu armé, je me suis pas mal renseigné et ai notamment découvert le check corporel (qu’on appelle aussi le bodyscan). On reviendra dessus après, mais me suis rendu compte que si cette pratique est très utile dans la préparation mentale en trail, elle arrive à me rendre d’assez fiers services en cette période un peu compliquée. Vivant seul et ayant une nature assez stressée, anxieuse et hypocrondriaque, je vous laisse imaginer les descentes d’organes que je peux me faire trois fois par jour. Alors toute solution, même faite de brics et de brocs, est bonne à prendre.
Définition : le check corporel consiste en un exercice de préparation mentale où on interroge chaque partie de notre corps.
En quelques mots, le check corporel consiste en un exercice de préparation mentale où on interroge chaque partie de notre corps.
En trail, cela permet de se centrer sur le moment présent et cela nous permet de prendre conscience de l’état dans lequel on se trouve véritablement. En étant honnête avec soi-même, on arrive à interroger notre corps et à objectiver un peu mieux notre état. Si on y ajoute un listing des symptômes du virus et ce qu’on ressent vis à vis de ces symptômes, ça peut aider à faire un peu la part des choses.
Comment appliquer le check corporel dans le cadre du confinement ?
Beaucoup de personnes (et moi le premier) sont assez décontenancées par le contexte actuel, notamment car on n’a jamais vécu ça (et on ne le vivra probablement pas de la même manière) et pour la première fois, on n’a peu d’idées de comment seront les prochains mois.
Dans une société comme la nôtre, c’est difficilement acceptable et donc générateur de stress. Et je le vois bien, personnellement, pas un jour ne se passe sans que je ne me demande ce que j’ai fait deux semaines avant pour voir si j’ai des chances d’avoir attrapé cette saleté. Et forcément, quand on cherche des symptômes, on les trouve (et on devient idiot parfois… Me suis demandé si on pouvait avoir le coronavirus sans tousser et si, in fine, j’avais pas développé une forme qui n’existe pas encore…)
Bref, quand on stresse (ce qui, je le rappelle, est normal), surtout à la tombée de la nuit, le check corporel, accompagné d’une prise de recul et d’une contextualisation, peut aider.
Le check corporel avec les symptômes du Covid
Comment ? Pour répondre, revoyons un peu les symptômes :
Les premiers symptômes seraient rhume, maux de tête, courbatures, douleurs musculaires, fatigue.
– Concernant le rhume, rien de spécial à ce moment.
– Maux de tête, d’office, un peu plus, mais quand on est confinés, on sort moins et on s’aère moins la tête.
– Courbatures et douleurs musculaires, aucune.
– Et fatigue… C’est peut être le principal symptôme que j’ai, mais je me dis que la situation actuelle est particulièrement éprouvante pour tout le monde, et que la fatigue n’est pas anormale du tout.
Ce qui me rassure, c’est que je suis toujours frustré de pas pouvoir faire du sport normalement (ça aide à différencier la fatigue mentale de la fatigue symptômatique, me dis je).
– On a ensuite beaucoup parlé de la perte de goût et d’odorat.
Là-dessus, aussi, c’est assez pratique, il suffit que je me fasse quelque chose que j’aime bien (comme un bon café, et tant l’odeur que le goût sont toujours là).
– La fièvre, j’avais l’impression d’en avoir.
Tout simplement parce que j’avais l’impression d’avoir froid pendant la nuit (alors que je dormais en short et en tshirt) et froid aux mains et aux pieds pendant la journée. Sans me dire que parce que je bouge moins, bah forcément, je refroidis plus vite. Je comprends d’ailleurs mieux maintenant pourquoi les personnes âgées sont toujours très couvertes. Mais je m’égare. Ce que je voulais dire, c’est que je me connais, et comme tout homme qui se respecte, si j’avais beaucoup de fièvre, je serais à l’agonie. Et là, je n’ai jamais autant eu envie de courir..
– Concernant l’essoufflement, là, je dois être honnête, c’est clairement le gros point noir.
Dès que je stresse, j’ai l’impression d’avoir des difficultés respiratoires. Et alors, comment voir de quoi il s’agit vraiment ? J’essaie de compter jusqu’à dix sans respirer et de lire un journal à voix haute, et si j’arrive à aller au bout sans difficulté, a priori, c’est plus du stress.
Alors que j’étais convaincu d’avoir attrapé le virus, en faisant un check corporel et en me questionnant sur les symptômes les uns à la suite des autres, ça a contribué à faire réduire le stress. Jusqu’à la prochaine fois…
Ça a des airs de méditation active, et c’est probablement le cas. Et ça nous permet d’avoir un peu de recul, ce qui (paradoxalement) nous rapproche de nous-mêmes. Et accessoirement, un moral fort peut, de ce que j’ai entendu, contribuer à renforcer le système immunitaire. Je ne sais pas si c’est vrai, mais ça ne mange pas de pain.