Dans les arrivées de trail, parmi les grandes classiques, on retrouve un truc assez régulièrement, à savoir les coureurs ou les coureuses (car ce serait injuste de dire que seuls les mecs font ça) passent la ligne d’arrivée en courant avec leurs enfants.
On pourrait éventuellement se dire que ça peut contribuer à leur donner le goût de la course et essayer de transmettre quelque chose ? C’est très probablement le contraire, et heureusement (car vouloir donner à un enfant le goût de l’effort sans lui montrer que ce sera dur et ne montrer que la récompense, c’est contre productif au possible).
Au-delà même de cette volonté de transmettre quelque chose, est-ce qu’un enfant a seulement demandé quelque chose ?
Est-ce qu’ils sont vraiment contents de le faire ? Si c’est le cas, si eux sont à l’initiative, alors aucun problème. Cependant, pour un enfant qui est content de passer la ligne d’arrivée avec sa mère ou son père, combien se retrouvent là alors qu’ils n’en ont absolument rien à faire ? Beaucoup trop.
C’est quoi cette manie de passer la ligne d’arrivée avec ses gosses ?
Alors oui, j’entends déjà au loin le chant des sirènes de nos amis boomers qui vont justifier ça en disant que c’est mieux d’accompagner son parent (et de satisfaire son égo malade) que d’être sur une tablette ou sur un téléphone… mais non, Jean-Boomer, c’est de la masturbation intellectuelle, tu veux juste, sous couvert de transmission familiale, de paternalisme bienveillant, de déconnexion totale et de partage de tes émotions, faire un peu plus mousser ton égo avide de paraître. Parce que ça fait joli.
Les émotions d’un trail ne sont liées qu’aux heures qu’on a passées à se dépouiller ; pour un externe, c’est juste courir 100 mètres a côté d’une personne pas lucide qui sent le rat crevé, ça n’a donc pas grand intérêt. Les enfants feront du trail s’ils en ont envie et parce qu’ils aimeront ça. Mais aimer faire du trail juste pour le plaisir de passer une ligne d’arrivée, c’est prendre les choses à l’envers et finalement assez représentatif du trail par le prisme des réseaux sociaux ; on préfère la belle photo aux endroits magnifiques vus avant et aux émotions vécues (qui ne sont par essence pas visibles).
On oublie finalement que dans le trail, pour reprendre les mots d’Orelsan, ce qui compte c’est pas l’arrivée c’est la quête.
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