Ce week-end, lors de la célèbre Diagonale des Fous, un chiffre officiel a fait réagir :plus de 1 640 bisous ont été enregistrés à la ligne d’arrivée du stade de La Redoute. Si ces démonstrations d’affection peuvent sembler mignonnes et méritées après un effort intense, elles commencent à poser problème, selon certains organisateurs et spectateurs.
Les problème des bisous en trail
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Des bouchons de bisous sur les trails
“Ces bisous, c’est bien gentil, mais ça crée des embouteillages,” explique Laurent Magret, président du Collectif National des Organisateurs de Trails (CNOT), qui regroupe les principaux organisateurs d’événements de trail en France. “Quand vous avez une centaine de coureurs qui attendent leur tour pour franchir la ligne, et qu’ils doivent passer derrière des couples qui s’embrassent pendant une éternité, ça ralentit tout le monde. On a même vu des spectateurs quitter les lieux par agacement.”
En effet, au-delà des bouchons créés par ces scènes d’amour sur la ligne d’arrivée, certains spectateurs et participants estiment que cela manque de pudeur. “On comprend l’émotion, mais il y a des enfants qui assistent à la scène, et pour certains, c’est trop,” témoigne une bénévole.
Les demandes en mariage, la goutte d’eau ?
Quant aux demandes en mariage, très populaires ces dernières années, elles sont également dans le viseur du collectif. “Les demandes en mariage, c’est mignon une fois, mais ça prend un temps fou. Entre les larmes, les accolades, les photos, ça peut durer plusieurs minutes, et cela crée un bouchon monstre sur la ligne d’arrivée,” ajoute Magret.
Le collectif des organisateurs se mobilise
Face à cette situation, le CNOT s’est réuni en urgence à Chambéry ce mardi 22 octobre pour discuter des mesures à prendre. Ce collectif, fondé en 2017, a pour mission de coordonner et d’harmoniser les règles dans les différentes courses nationales afin d’assurer le bon déroulement des événements.
À l’issue de cette réunion, Laurent Magret a annoncé qu’un “encadrement des marques d’affection sur la ligne d’arrivée” pourrait être instauré dès 2025 dans les règlements de plusieurs grandes courses.
Nouvelle règlementation pour lutter contre le phénomène
“L’idée n’est pas d’interdire les marques d’affection, mais de les encadrer pour éviter les ralentissements et garantir le respect des autres coureurs,” a précisé Magret. Selon lui, les traileurs pourront encore s’embrasser, mais un temps maximum de 10 secondes pour les embrassades pourrait être mis en place. “Les bénévoles veilleront au respect de cette limite, un peu comme ils le font déjà pour les arrêts ravitaillements.”
Des pénalités pour excès d’affection à cause des bisous sur les trails
Le CNOT prévoit également un système de pénalités pour les traileurs qui dépasseraient la limite des 10 secondes. Chaque seconde au-delà de cette limite se traduirait par un ralongement de leur chrono. Pour chaque seconde supplémentaire passée à s’embrasser ou à faire des câlins, une seconde sera ajoutée au temps final du coureur.
“Si vous prenez 30 secondes pour des bisous au lieu de 10, c’est 20 secondes de pénalité sur votre chrono. C’est une manière simple de responsabiliser les traileurs sans les priver de ces moments d’émotion,” explique Magret.
Plusieurs traileurs de haut niveau ont d’ailleurs exprimé leur agacement sur les réseaux sociaux. Emma Ploquin, multiple gagnante de l’Ultra Tour des Alpes, déclare : “Les bisous et les demandes en mariage, ça casse le rythme à l’arrivée. Moi, je suis là pour la compétition, pas pour attendre derrière des bisous interminables.”
En attendant l’application de ces nouvelles mesures, les traileurs devront peut-être réfléchir à deux fois avant de transformer la ligne d’arrivée en scène romantique… et réserver leurs bisous pour après la course.
Les nouvelles règles limitant les marques d’affection à la ligne d’arrivée, ainsi que les pénalités pour excès de bisous, entreront en vigueur dès janvier 2025. Les organisateurs de trails auront l’obligation de les intégrer dans leurs règlements, et des bénévoles seront chargés de veiller à leur application. Il s’agit d’une tentative pour améliorer la fluidité à l’arrivée et respecter les autres participants.
Cependant, certaines voix s’élèvent contre cette approche. Plusieurs traileurs estiment qu’au lieu d’interdire ou de limiter les marques d’affection, il faudrait revoir le format des courses. “Le vrai problème, c’est le surpeuplement des trails. Plutôt que de nous empêcher de partager nos émotions, il faudrait peut-être limiter le nombre de participants et repenser les parcours,” explique Jérôme, traileur régulier. Ce débat sur la taille des événements, et sur l’équilibre à trouver entre expérience sportive et moments personnels, promet de se poursuivre au-delà de 2025.
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