Caroline Chaverot fait partie des meilleures traileuses françaises. Paradoxalement, elle a quelque chose qui fait s’arracher les cheveux. Car quand elle est à 100% de ses moyens, elle a un niveau juste exceptionnel qu’envieraient bien des élites masculines. Le problème est que quand elle n’est pas à 100%, elle a tendance à exploser assez vite et à tenir plus difficilement (bon, au moins, elle prend le départ et essaie, quand d’autres ne prennent même pas la peine de cela).
Palmarès de Caroline Chaverot
Caroline Chaverot, c’est (avec Nathalie Mauclair, Maud Gobert et Karine Herry) un des plus gros palmarès du trail français. Victoire à la CCC et aux Templiers en 2012, Médaille d’argent au championnat du monde à la Transagrancanaria en 2015, victoire au Lavaredo la même année, une année 2016 absolument exceptionnelle avec une victoire au MIUT, à la Transgrancanaria, à l’UTMB et aux championnats du monde de trail, et enfin, en 2017, une victoire à la Hardrock100, à la Maxirace et à la Saintélyon… Plutôt pas mal !
2018 : on pensait la carrière de Caroline Chaverot terminée
Il faut bien reconnaît qu’après 2017, ça a été beaucoup plus compliqué. Des abandons à répétition (quand elle ne se perdait pas), des blessures, puis un diagnostic posé sur tout ça : « Maladie de Lyme ». ça expliquait ses problèmes de fatigue, de genoux (la maladie pouvant générer de l’arthrite aux genoux). Après un abandon au marathon du Mont Blanc 2018, elle décide de jeter l’éponge et prend sa retraite. Avec un sacré goût d’inachevé.
Il faut croire que le confinement a poussé à la réflexion pas mal de trailers. Après Xavier Thévenard qui a décidé de passer de la parole aux actes en ne prenant plus l’avion pour faire des ultras (on reviendra dessus demain), notre Caroline a décidé, enfin guérie et remontée comme un coucou suisse, de rechausser les baskets et de reprendre du service !
Déclaration de Caroline Chaverot
Voici ce qu’elle a posté sur Facebook :
« cette fois, c’est décidé ! Je vais faire quelques courses cette année, si elles ne sont pas toutes annulées. Mon entraînement n’est pas encore comparable à celui de mes meilleures années, faute de temps, mais l’envie est là et je retrouve une bonne santé. Je ne prendrai pas les départs pour gagner mais pour vivre de belles expériences. »
C’est ainsi qu’elle sera au départ (si départ il y a, bien sûr) du trail du Petit Saint Bernard.
Pour moi, c’est une excellente nouvelle, au moins pour trois raisons ;
La première est que si ses soucis de santé lui fichent un peu la paix, je suis convaincu qu’elle a encore des victoires à aller chercher. Et ce n’est certainement pas son âge qui va l’arrêter (Nathalie Mauclair a bien remporté l’Ultra Marin l’an dernier à 49 ans et Cédric Fleureton la dernière Saintélyon, alors qu’il approche aussi de la cinquantaine).
La deuxième est qu’à mon avis, elle peut aider à tirer les jeunes générations vers le haut. Car si l’équipe de France féminine performe plutôt bien, elle a une moyenne d’âge relativement basse. Et pour cause, Elise Poncet a 25 ans, Audrey Tanguy en a 32, Blandine Lhirondel a 29 ans, Adeline Roche et Sarah Vieuille ont à peine 35 ans, Camille Bruyas a 27 ans, tandis que Juliette Blanchet et Maryline Nakache ne sont pas beaucoup plus vieilles.. Aussi, l’expérience d’une Chaverot qui a connu à peu près tout ne pourra que les aider dans leur évolution de carrière
Enfin, la troisième raison est que j’aimerais pouvoir assister à un vrai choc de générations et de voir s’affronter sur un même terrain Mauclair et Chaverot d’un côté, et par exemple Ruth Croft et Mimmi Kotka d’un autre.
Bon retour, Caroline !!