Diagonale des Fous # UTMB
Les réseaux sociaux se remplissent régulièrement des mêmes débats enflammés : « La Diagonale des Fous, c’est la course la plus dure au monde ». Et, inévitablement, l’UTMB se retrouve relégué au rang de « petit frère » moins exigeant. Cette idée reçue mérite pourtant d’être démontée. Non, la Diagonale n’est pas plus difficile que l’Ultra-Trail du Mont-Blanc. Elle est différente, extrême à sa manière, mais sur le plan sportif pur, l’UTMB impose une intensité qui laisse peu de place à l’improvisation.
Des chiffres trompeurs entre la Diagonale des Fous et l’UTMB
Sur le papier, les deux parcours se ressemblent : 170 km pour l’UTMB contre environ 165 km pour la Diagonale, et un dénivelé quasi identique (autour de 10 000 m D+). Mais comparer uniquement distance et dénivelé, c’est oublier l’essentiel : l’UTMB se court contre la montre, avec un temps limite de 46h30, quand la Diagonale offre 68 heures. Vingt-et-une heures de différence ! Cette générosité change tout : à la Réunion, on peut prendre le temps de marcher, souffler, gérer les coups de mou. À Chamonix, chaque minute compte, et un retard sur une barrière horaire peut signer l’abandon.
Intensité contre endurance
La Diagonale est une expédition tropicale : chaleur humide, pluies torrentielles, ravines boueuses et sentiers volcaniques. Elle met à rude épreuve la résistance et l’adaptation. Mais l’UTMB impose une pression constante : pour passer les barrières horaires, il faut maintenir un rythme élevé du départ à l’arrivée, sans réelle marge pour récupérer. C’est cette intensité qui explique que le taux d’abandon à l’UTMB est souvent supérieur, même chez les coureurs bien préparés.
Le niveau de concurrence
L’UTMB réunit chaque année la quasi-totalité de l’élite mondiale du trail, ce qui pousse le niveau de performance à des sommets. La Diagonale, elle, attire un plateau relevé mais plus hétérogène, laissant davantage d’espace à l’expérience et à l’aventure personnelle. L’UTMB, c’est la Champions League du trail : le moindre faux pas se paye cash.
Deux épreuves… deux philosophies
Dire que l’une est « plus dure » que l’autre, c’est comparer des univers qui ne jouent pas dans la même cour. L’UTMB est difficile par l’intensité et la précision qu’il exige, la Diagonale par son climat et sa dimension d’aventure. Si l’on parle de difficulté sportive pure, l’UTMB reste l’étalon : c’est une course où il faut être rapide, endurant et tactique. La Diagonale, elle, est un voyage extrême où l’on apprend à dompter les éléments.
Résumé
L’UTMB et la Diagonale des Fous sont deux ultra-trails mythiques, mais pas comparables sur le plan de la difficulté. L’UTMB est plus exigeant sportivement en raison de ses barrières horaires serrées et de l’intensité qu’il impose du début à la fin. La Diagonale est plus longue en durée et plus rude sur le plan climatique, mais laisse plus de marge pour gérer les coups de mou. Intensité contre adversité : deux philosophies, deux épreuves extrêmes.
FAQ
Pourquoi les barrières horaires de l’UTMB changent la nature de la course ?
Parce qu’elles sont calculées sur la base des chronos élites + une marge proportionnelle très réduite. Cela oblige à maintenir une allure moyenne de 3,5 à 4,5 km/h (pauses incluses) sur un terrain alpin exigeant. Sur la Diagonale, l’allure moyenne minimale pour finir est souvent inférieure à 2,5 km/h, ce qui change totalement la gestion de course et la physiologie sollicitée.
En quoi le profil altimétrique influence-t-il la charge musculaire ?
L’UTMB enchaîne des cols longs et réguliers avec des descentes soutenues qui sollicitent fortement les quadriceps en excentrique. La Diagonale, avec ses pentes cassantes et ses sections irrégulières, induit davantage de micro-accélérations et de variations de cadence, mais moins de phases prolongées d’effort linéaire à haute intensité.
Le climat tropical de la Diagonale rend-il la course plus difficile physiologiquement ?
Pas nécessairement. Le corps peut abaisser son intensité pour gérer la chaleur et l’humidité, ce qui est possible grâce au temps limite élevé. À l’UTMB, même avec des conditions fraîches, la contrainte temporelle empêche de “ralentir pour survivre” : l’effort reste élevé, ce qui augmente le stress cardiaque et énergétique.
Pourquoi le niveau du plateau modifie-t-il la perception de la difficulté ?
Sur l’UTMB, un coureur de milieu de peloton se retrouve mécaniquement tiré vers le haut par la densité de coureurs rapides. Sur la Diagonale, la dispersion des allures est plus grande, ce qui permet une gestion plus individuelle. La pression compétitive de l’UTMB amplifie la fatigue mentale et le risque de sur-régime.
Quel indicateur objectif pourrait trancher entre les deux ?
Le rapport “Vitesse moyenne du dernier finisher / Vitesse moyenne du vainqueur” est intéressant : à l’UTMB, ce ratio est souvent supérieur à 0,55, signe d’une densité et d’une intensité globales élevées. Sur la Diagonale, il descend parfois sous 0,4, traduisant une amplitude plus large d’allures et une possibilité de terminer avec une allure nettement inférieure à celle de l’élite.
Notre tableau comparatif entre la diagonale des fous et l’utmb
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