Le record qui bascule dans le cauchemar judiciaire
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L’affaire Michelino Sunseri
Le 2 septembre 2024, Michelino Sunseri prend le départ de ce qui deviendra l’un des trails les plus controversés de l’histoire récente du sport outdoor.
Michelino Sunseri pulvérise le record du FKT du Grand Teton
Son objectif : battre le temps de référence aller-retour du Grand Teton, un sommet emblématique de 4 200 mètres niché au cœur du Wyoming aux États-Unis.
13 miles aller-retour, plus de 2 000 mètres de dénivelé positif, des conditions idéales.
Et un record qu’il pulvérise : 2 heures, 50 minutes et 10 secondes.
Mais ce que l’Américain ne savait pas encore, c’est que son nom allait bientôt apparaître dans un dossier judiciaire fédéral
Tout ça, à cause d’un virage coupé en descente. Littéralement.
Un virage coupé, deux panneaux, et tout dérape
Sur la trace GPS qu’il publie fièrement sur Strava quelques heures après son exploit, un détail attire l’attention. Sur la partie descendante, Sunseri a quitté brièvement le sentier principal, empruntant un ancien tracé utilisé autrefois par les alpinistes : le « old climbers’ trail ». Un raccourci d’à peine deux minutes, destiné à éviter un groupe de randonneurs et à préserver sa foulée dans une pente technique.
Quand un simple raccourci devient une infraction fédérale
Ce sentier était officiellement fermé, bien que toujours visible au sol. Deux petits panneaux indiquaient la restriction. Le National Park Service n’a pas apprécié. Moins d’une semaine plus tard, Michelino Sunseri reçoit une citation formelle pour avoir enfreint la section 36 CFR 2.1(b) du code fédéral. Il est accusé de « shortcutting » : avoir coupé un virage dans un espace protégé.
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Six mois de prison possibles pour un détail de parcours
La suite défie l’imagination. Ce simple écart de parcours devient une affaire judiciaire fédérale. Sunseri risque jusqu’à six mois de prison, 5 000 dollars d’amende et une interdiction à vie d’accès au parc national de Grand Teton. On parle bien d’un coureur amateur qui a voulu battre un temps sur une montagne, sans détruire, sans polluer, sans blesser.
Le monde du trail se divise aux Etats-Unis
Les réactions s’enflamment. D’un côté, les puristes du « FKT propre » applaudissent la rigueur. De l’autre, la majorité crie à l’absurdité totale. Le raccourci n’a rien changé à la sécurité des randonneurs ni à l’intégrité de la montagne.
Une défense qui transforme l’affaire en symbole
Son avocat principal, Edward Bushnell, s’entoure rapidement d’une équipe élargie. Parmi eux : Alex Rienzie, diplômé de Harvard et passionné d’ultra. Il filme l’affaire de l’intérieur et la présente comme un cas d’école de surjudiciarisation des activités outdoor. Leur argument central : d’autres traileurs connus ont déjà emprunté ce même raccourci sans qu’aucune sanction ne soit prise.
Même les autorités du parc veulent arrêter… mais la justice s’entête
En coulisses, les lignes bougent. Quelques jours avant l’ouverture du procès, un responsable national du Park Service envoie un email aux équipes juridiques locales. Il y affirme que la sanction envisagée est disproportionnée, et que le Park Service retire son soutien à la poursuite de l’affaire. Mais c’est trop tard. Le ministère de la Justice veut aller jusqu’au bout.
Un email interne qui révèle le malaise
Cette tentative de stopper la machine judiciaire montre à quel point le dossier est devenu embarrassant. L’agence responsable des parcs ne voit plus l’intérêt de poursuivre, mais l’affaire a déjà pris trop d’ampleur médiatique pour être enterrée.
Procès, témoins, et verdict de culpabilité
Le procès s’ouvre au tribunal fédéral de Jackson.
Pendant deux jours, témoins, experts, randonneurs et coureurs défilent. Michelino Sunseri est finalement reconnu coupable le 2 septembre 2025, un an jour pour jour après son record. Le verdict choque. La peine reste à définir, mais le juge évoque l’idée d’un sursis assorti d’heures de travaux d’intérêt général et d’un cours de sensibilisation à la protection des milieux naturels.
Le rebondissement inattendu : la grâce présidentielle de Trump
Puis, contre toute attente, Donald Trump signe une grâce présidentielle. Le 7 novembre 2025, l’annonce tombe. Sunseri est blanchi, la condamnation annulée, le casier effacé.
Il poste immédiatement un message sur ses réseaux sociaux : « Je n’aurais jamais imaginé que ma passion pour la montagne me mènerait là… ni que je serais gracié par un ancien président. » Dans une journée marquée par des décisions très politiques, la sienne fait figure d’exception apolitique.
Condamnation effacée, casier blanc
Pour les défenseurs des libertés outdoor, c’est une victoire. Pour d’autres, c’est une manière d’éviter un précédent juridique lourd.
En résumé, c’est une affaire qui dépasse un simple record
L’affaire Sunseri montre que même une pratique aussi libre que le trail peut se heurter à la rigueur du droit fédéral. Deux minutes de raccourci, un enregistrement Strava, et vous voilà au tribunal. Aujourd’hui, Michelino Sunseri est libre. Mais son histoire laisse une trace : celle d’un monde où la performance individuelle, l’environnement protégé et la législation peuvent entrer violemment en collision, et où il ne suffit pas de courir pour s’en sortir.
Voici une FAQ sur ce que dit la loi en France concernant le fait de sortir des sentiers (hors‑sentier) pour la course ou le trail :
❓ Foire aux questions (FAQ)
Peut‑on sortir des sentiers pour courir ou faire du trail sans autorisation ?
Non, pas automatiquement. Le droit de circuler dépend du statut juridique de l’itinéraire. Si le chemin est privé, traverser sans autorisation peut constituer une violation de domicile.
Pour un sentier non balisé mais public, si aucune interdiction n’est affichée, la pratique peut être tolérée.
Que se passe‑t‑il lorsqu’on traverse une propriété privée sans panneau explicite d’interdiction ?
Traverser une propriété privée sans autorisation peut engager la responsabilité pénale pour violation de domicile. Le fait qu’il n’y ait pas de panneau ou d’interdiction explicite ne supprime pas le droit du propriétaire.
Y a‑t‑il des dispositifs légaux pour des sentiers ouverts au public sur des terrains privés ?
Oui : par exemple, le plan départemental des itinéraires de promenade et de randonnée (PDIPR) permet d’inscrire des chemins traversant des propriétés privées à usage collectif sous certaines conventions.
Quelle est la différence entre chemin rural, chemin privé, itinéraire de randonnée ?
Un chemin rural est un chemin existant communal ou intercommunal, la circulation y est souvent libre sauf décision contraire. Un chemin privé est sous le contrôle du propriétaire. Un sentier de randonnée peut emprunter différents types de chemins mais son usage public dépend de son statut juridique.
Que risque‑t‑on en pratique à sortir des sentiers autorisés en trail ?
Le risque dépend de la nature du terrain et de l’interdiction éventuelle. Si le chemin est privé et que l’accès est refusé, il peut y avoir une sanction pénale (ex : violation de domicile). Le simple fait de courir hors sentier sur un chemin public non interdit n’est pas nécessairement puni, mais cela peut poser un problème en matière de responsabilité en cas d’accident ou d’érosion.
En zone naturelle ou forestière, y a‑t‑il des règles spécifiques ?
Oui. Par exemple, la circulation de véhicules à moteur hors voies ouvertes est interdite. Bien que cela ne concerne pas directement le trail à pied, cela montre que la sortie hors piste est encadrée juridiquement.
En forêt privée ou chassée, même à pied, un panneau ne suffit pas toujours à interdire l’accès sans arrêt préfectoral.
Parmi les sources majeures disponibles
- Un article détaillé de Pacific Legal Foundation publié le 10 novembre 2025 évoquant la grâce présidentielle accordée à Michelino Sunseri pour son usage d’un « social trail » dans le parc national du Grand Teton National Park. Pacific Legal Foundation
- Un article de Outside du 11 novembre 2025 raconte que Sunseri a été gracié par Donald J. Trump après avoir été reconnu coupable d’avoir quitté le tracé officiel lors de son exploit du 2 septembre 2024 (2 h 50 min 10 s) et de s’être engagé sur un ancien sentier. Outside Online
- L’article de Associated Press (AP) du 10 novembre 2025 confirme que le coureur risquait une peine pouvant aller jusqu’à six mois de prison et 5 000 $ d’amende pour avoir écourté un switchback dans le parc.
- AP NewsUn autre article – pour la revue GearJunkie – détaille le verdict de culpabilité rendu par la juge Stephanie A. Hambrick le 2 septembre 2025, ainsi que le retrait par l’administration du parc de son soutien à la poursuite, estimant que la sanction était disproportionnée. GearJunkie
- Enfin, un article du Guardian du 11 novembre 2025 résume le contexte : Sunseri avait coupé le virage pour éviter des randonneurs lors de sa descente, mais cette décision l’a entraîné dans une procédure fédérale. theguardian.com






