En 2025, la Western States a illustré les limites de la stratégie du “tout pour la gagne” du « partir trop vite » sur un trail. Résultat : hécatombe chez les favoris.
Chaussures Trail Hoka Challenger 7
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Partir trop vite sur un trail = pas bien
On l’a tous vu, ou vécu : sur la ligne de départ, l’excitation monte, l’entraînement est là, les jambes frétillent… et on part trop vite. En trail comme en ultra, cette erreur de jugement est souvent déguisée en stratégie courageuse. Mais l’édition 2025 de la Western States 100 l’a prouvé de manière éclatante : vouloir gagner trop tôt, c’est souvent abandonner avant la fin. Cette année, les élites américaines ont tenté une course à l’attaque… et beaucoup s’y sont brûlé les ailes. Faut-il s’en inspirer, ou s’en méfier ?
Un départ éclair… pour une course qui vire au chaos
Dès les 50 premiers kilomètres de la Western States, le ton était donné : les 10 premiers hommes couraient tous sur des bases records, à quelques minutes seulement du chrono légendaire de Jim Walmsley. En tête, Caleb Olson comptait plus de huit minutes d’avance sur le temps de référence de 2019. Mais cette allure effrénée a laissé des traces.
Avant même le mile 90 (km 145), Rod Farvard, David Roche et Vincent Bouillard avaient abandonné. Adam Peterman, pourtant favori, a terminé au ralenti, épuisé par un départ trop engagé. À l’arrivée, l’écart entre le 6e et le 7e homme est de… près d’une heure. Du jamais-vu à ce niveau. Une course décimée par l’ego de la gagne.
La stratégie du tout ou rien
Cette logique du “je gagne ou je crame” est de plus en plus répandue sur les ultras américains. L’idée ? Partir très vite, prendre un maximum d’avance, et espérer tenir. Mais sur 100 miles, cette stratégie s’apparente à une roulette russe énergétique. En 2025, elle a laissé un champ de ruines. Chez les femmes aussi, les abandons se sont multipliés : Eszter Csillag, Martyna Mlynarczyk, Heather Jackson… toutes dans le top 10 provisoire, toutes éliminées avant la fin.
Le contraste avec les coureurs européens
Cette approche tranche avec celle, plus posée, qu’on observe souvent sur les grands ultras européens. À la Hardrock 100, par exemple, Ludovic Pommeret a remporté la course à 50 ans, en remontant patiemment ses concurrents. Même chose pour Aurélien Dunand-Pallaz, qui gère toujours ses efforts dans la durée. L’école française et alpine mise davantage sur la gestion d’allure, l’analyse du terrain et la patience stratégique. Cela ne veut pas dire qu’ils ne prennent pas de risques, mais ils savent temporiser.
Et vous, comment partir ?
Évidemment, tout dépend de la distance, du niveau, du profil du parcours. Mais même sur des formats plus courts (40 ou 60 km), un départ trop rapide hypothèque la seconde moitié de course. C’est l’erreur classique des coureurs intermédiaires : vouloir suivre le rythme de tête… au lieu de suivre le sien.
L’ego parle fort en montée, mais le corps répond en descente. Si vous commencez à exploser dès la mi-course, c’est que vous avez couru pour les autres, pas pour vous.
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