Courir pour aller mieux : quand le jogging rivalise avec les antidépresseurs
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Et si enfiler ses chaussures de trail ou de running et partir courir avait le même impact qu’un comprimé ? C’est ce que suggère une étude publiée début 2023 par une équipe néerlandaise menée par la professeure Brenda Penninx, à l’Université Vrije d’Amsterdam. Son objectif : comparer les effets d’un traitement médicamenteux classique (sertraline ou escitalopram) à ceux d’un programme structuré de jogging en groupe sur des patients souffrant de dépression et/ou d’anxiété.
Le résultat est clair : les deux approches se valent pour apaiser les symptômes… mais pas pour le corps. La course à pied va beaucoup plus loin en améliorant aussi la santé physique et cardiovasculaire. Un levier puissant à considérer, surtout dans une optique de pratique régulière comme le trail.
Un impact psychique comparable à celui des médicaments
L’étude a porté sur 141 patients, dont 96 ont intégré un groupe de course à pied supervisé. L’autre moitié a suivi un traitement médicamenteux classique. Après 16 semaines, les résultats sont frappants : près de 45 % des participants dans chaque groupe ont connu une rémission des symptômes dépressifs ou anxieux. Autrement dit, la course à pied encadrée fonctionne aussi bien que les antidépresseurs.
Mais au-delà des statistiques, il y a ce que l’on ressent en courant. Beaucoup de coureurs décrivent un apaisement profond, une sensation de légèreté, d’alignement corps-esprit. Ce fameux « high du runner », ce moment où tout s’harmonise, agit comme une respiration dans le chaos mental. Il n’est pas anodin que la course soit utilisée dans de nombreux programmes de réinsertion, de sevrage ou de soutien psychologique.
Quand le corps va mieux, l’esprit suit
C’est sur la santé physique que les écarts se creusent. Les coureurs ont vu leur tension artérielle baisser, leur tour de taille se réduire, leur variabilité cardiaque s’améliorer. Autant d’indicateurs directement liés à une meilleure résilience au stress et à une longévité accrue. À l’inverse, les personnes sous antidépresseurs ont connu des effets secondaires négatifs : prise de poids, élévation de la pression artérielle et fatigue chronique.
Ici encore, la course à pied – et plus encore le trail, avec ses parcours naturels, ses montées qui font mal et ses descentes libératrices – offre un exutoire physique et mental unique. Elle impose un ancrage dans le présent. Pas de place pour les ruminations mentales quand il faut gérer sa foulée sur un single boueux ou reprendre son souffle après une côte.
Le vrai défi : s’y tenir
Le talon d’Achille du traitement par la course reste l’engagement. Dans l’étude, seuls 52 % des participants ont suivi le programme jusqu’au bout, contre 82 % pour les médicaments. Se motiver à courir quand on est en dépression est un vrai défi. Cela demande un cadre, un groupe, un accompagnement – un peu comme un plan d’entraînement trail : progressif, structuré, adaptable.
Mais cette rigueur, au fond, n’est-elle pas aussi un moyen de redonner une direction à sa vie ? Savoir qu’on a une séance prévue, un parcours à explorer, un D+ à avaler, cela recrée du sens. Un sens que les médicaments seuls ne peuvent pas toujours offrir.
Une approche à personnaliser selon les profils
Les auteurs de l’étude insistent : il ne s’agit pas d’opposer les traitements, mais de les adapter. Certains profils biologiques (inflammation, stress oxydatif, troubles métaboliques) répondent mieux à l’activité physique qu’aux traitements pharmacologiques. D’autres patients ont besoin d’un soulagement rapide que seul un médicament peut fournir.
Mais pour celles et ceux qui aiment (ou pourraient apprendre à aimer) courir, le jogging – et encore plus le trail – pourrait devenir un véritable pilier thérapeutique. Pas une solution miracle, mais un outil puissant, durable, et qui redonne la main au patient sur sa guérison.
Oui, courir soigne. Pas à la place de tout, mais en complément ou en alternative, selon les cas. L’étude MOTAR ne fait que confirmer ce que beaucoup de traileurs savent déjà instinctivement : un bon footing peut changer une journée, une sortie longue peut remettre de l’ordre dans le chaos, et préparer un trail peut aider à se relever d’une dépression.
En un mot : courir, c’est retrouver prise sur soi-même.
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