Le trail est-il truqué comme le football ? Quand le doute s’installe aussi en montagne
Dans le podcast Mile & Stones, Pierre Sallet, spécialiste du dopage et de la fraude sportive, émet une hypothèse inquiétante : le trail, longtemps perçu comme une terre d’intégrité, pourrait lui aussi être touché par de la triche. S’il parle essentiellement du dopage et du dopage légal, il a commencé son interview à parler de la corruption dans le sport.
Du coup, nous on s’interroge. À l’heure où le football est accusé de conflits d’intérêts flagrants, l’ultra-endurance peut-elle réellement prétendre à l’innocence ?
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Dans le football, des soupçons concrets et documentés
L’exemple le plus criant reste la récente finale de Ligue des champions, remportée 5-0 par le Paris Saint-Germain face à l’Inter Milan. Cette victoire historique, qualifiée de « leçon de football » par les uns, a été vécue par d’autres comme un scénario trop parfait pour être crédible. Le Qatar, impliqué à tous les niveaux (propriétaire du PSG, sponsor de l’Inter, partenaire principal de la compétition via Qatar Airways et BeIN Sports, membre influent de l’UEFA), alimente une suspicion de match arrangé. Sur les réseaux sociaux, les accusations pleuvent : « le PSG n’a pas gagné, il a acheté », « les Italiens ont été payés pour perdre », « tout était écrit d’avance ». Même Éric Cantona a ironisé sur cette accumulation d’intérêts qataris.
Et dans le trail ? Des formes plus subtiles de truquage ?
Pierre Sallet dirige la start-up Good Game!, spécialisée dans la détection algorithmique des manipulations sportives via l’intelligence artificielle. En l’écoutant, on se dit qu’on pourrait transposer sa technologie au trail et examiner les signaux faibles :
– Des arrivées partagées sur la ligne, entre athlètes sous le même sponsor ;
– Des blessures de dernière minute qui évitent des confrontations entre favoris ;
– Des coureurs qui “se laissent battre” pour construire un récit héroïque ou lancer une star ;
– Des courses où le suspense est savamment entretenu… jusqu’à une victoire qui “tombe bien” pour une marque.
Le trail ne génère pas encore les milliards du football, mais les intérêts en jeu ne sont plus négligeables. Visibilité, image de marque, storytelling, influence marketing : certaines victoires deviennent des produits en soi.
Un système qui manque de garde-fous
Contrairement au football, le trail n’est pas encadré par un système rigide de régulation. Les contrôles antidopage sont rares, les règles d’équipe quasi inexistantes, et les relations entre organisateurs, athlètes et sponsors manquent de transparence. Ce vide crée un climat idéal pour les petits arrangements entre amis.
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