Puisque selon Raidlight c’est normal de voir des sportives en string, on demande à Salomon de balancer les photos du postérieur de Mathieu Blanchard… sauf que ça n’arrivera pas.
Cette réflexion ironique, née de la polémique autour de la dernière campagne de Raidlight, mettant en scène leur ambassadrice Asimina Igglezou dans des poses glamour et en bikini, a fait réagir les internautes. Mais une remarque en particulier a marqué les esprits : « Alors, balancez les photos de Mathieu Blanchard à poil ! ». Cette phrase humoristique résume un problème bien plus sérieux : l’inégalité dans la manière dont hommes et femmes sont représentés dans le milieu du trail et du sport en général.
On aimerait bien voir Mathieu Blanchard en string mais ça n’arrivera pas
Mathieu Blanchard # traileurs # traileuses
Les athlètes féminines : toujours évaluées sous le prisme de l’apparence
Dans le monde du sport, les performances des femmes sont souvent reléguées au second plan, tandis que leur apparence devient un argument marketing. Le cas d’Asimina est révélateur : malgré des exploits impressionnants, comme le Great Himal Race ou le Tor des Géants, c’est son « sourire éclatant » et sa « liberté provocante » qui sont mis en avant. À l’inverse, les athlètes masculins, comme Mathieu Blanchard, sont rarement, voire jamais, réduits à leur apparence physique pour vendre des produits… il n y a que uTrail (nous) pour parler de sa moustache…
Un deux poids, deux mesures qui dérange
Pourquoi une telle différence ? Simplement parce que la société continue de projeter des attentes différentes sur les hommes et les femmes. Un athlète masculin est jugé sur ses performances, son mental ou son entraînement. Une athlète féminine, en revanche, doit aussi correspondre à des critères esthétiques pour être mise en avant.
Imagine-t-on une campagne publicitaire où Mathieu Blanchard poserait en string au bord d’une piscine ? Bien sûr que non.
Et pourtant, Mathieu Blanchard a déjà prêté son image à une publicité au bord d’une piscine, mais dans un contexte bien différent. Après sa victoire éclatante à la Diagonale des Fous, il a collaboré avec La Roche-Posay pour promouvoir une crème solaire. Sous le soleil de La Réunion, il s’affiche en pleine récupération, partageant des conseils utiles sur la protection solaire. Contrairement à la campagne Raidlight, Blanchard est resté parfaitement habillé, et la mise en scène était centrée sur le produit plutôt que sur son apparence physique.
Ce contraste met en lumière une différence frappante dans la manière dont les athlètes masculins et féminins sont représentés dans les campagnes publicitaires. Pourquoi est-il acceptable de sexualiser l’image d’une femme athlète pour vendre des produits, alors qu’une telle démarche serait perçue comme incongrue, voire absurde, pour un homme ? Cette différence illustre une attente de « respectabilité » bien plus marquée pour les hommes, et un double standard persistant dans le marketing sportif.
Cette discussion est l’occasion de réfléchir à une communication plus équilibrée, qui valorise les performances sans les réduire à des clichés de genre. Les marques de trail, tout comme les médias, ont une responsabilité dans la manière dont elles présentent leurs ambassadeurs et ambassadrices. Mettre en avant le mérite sportif sans tomber dans des stéréotypes serait non seulement plus juste, mais aussi plus inspirant pour toutes les générations de traileurs et traileuses.
Ce débat met également en lumière l’importance de préserver les valeurs fondamentales du trail : authenticité, respect et simplicité. Des marques comme Salomon, qui collaborent avec des athlètes tels que Mathieu Blanchard, montrent qu’il est possible de promouvoir des produits tout en restant fidèle à ces principes. Leurs campagnes, sobres et respectueuses, privilégient la performance et l’esprit sportif, loin des artifices qui détournent l’attention du véritable mérite des athlètes.
L’exemple de Salomon, comme celui d’autres marques pionnières, nous rappelle que l’essence du trail réside dans le dépassement de soi, la communion avec la nature et le respect de l’effort. Ces qualités parlent d’elles-mêmes et n’ont nul besoin de string ou de sexualisation pour être mises en valeur. Les traileurs et traileuses méritent mieux, tout comme l’image du sport qu’ils représentent.
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