Les chasseurs demandent aux traileurs d’être vigilants en période de chasse, comme si la nature leur appartenait. Ce n’est pas à nous d’être vigilants. Ils sont armés et létaux, c’est à eux d’être vigilants.
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Pourquoi devons-nous toujours nous adapter à la folie furieuse des chasseurs?
Ces panneaux « Soyons tous vigilants » fleurissent sur nos chemins de trail et de randonnée. Mais soyons clairs : qui est réellement dangereux dans ces zones ? Ce ne sont pas les traileurs, ni les promeneurs, ni les vététistes. Ce sont les chasseurs, ceux qui manipulent des fusils et dont la pratique peut entraîner des accidents graves, parfois mortels. Alors pourquoi cette charge revient-elle toujours à ceux qui veulent simplement profiter de la nature ? Pourquoi devrions-nous, nous, changer nos itinéraires, porter du fluo ou même renoncer à courir certains jours ? Les honnêtes gens qui travaillent la semaine veulent pouvoir bénéficier de leur promenade dominicale en famille le week-end sans avoir à se prendre la tête avec la susceptibilité des chasseurs.
Cette inversion des rôles, où la responsabilité pèse sur ceux qui ne représentent aucun danger, est un non-sens.
Ce n’est pas aux traileurs d’adapter leur pratique, mais bien aux chasseurs de garantir la sécurité de tous.
La nature : un bien commun, pas un territoire privé
Les chasseurs semblent oublier une chose essentielle : la nature n’est pas leur terrain de jeu exclusif. Elle appartient à tout le monde. Bien sûr, certains bois sont privés, mais beaucoup de chemins qui les traversent sont publics. Interdire, implicitement ou explicitement, l’accès à ces espaces est une forme d’appropriation intolérable.
Le problème, c’est que les chasseurs sont souvent soutenus par des lois qui leur permettent de s’imposer. Et cette domination s’exprime par des règles absurdes : si on suit leur logique, bientôt, ce sera à nous de leur demander la permission de courir, de marcher ou de pédaler. Où est le respect mutuel dans tout ça ?
Une cohabitation qui doit changer
Le partage de la nature ne peut fonctionner que si chacun respecte l’autre. Mais actuellement, ce partage est à sens unique. Les traileurs et promeneurs doivent se plier aux règles des chasseurs, alors que ce sont eux qui détiennent le pouvoir létal. Et c’est bien ça le problème : on demande à ceux qui subissent le risque de s’adapter, pendant que ceux qui le créent continuent comme si de rien n’était.
On ne peut pas continuer comme ça. Les chasseurs doivent prendre leurs responsabilités, et les autorités doivent imposer des règles claires : signalement précis des zones de chasse, limites d’accès pour éviter les conflits, et surtout une communication respectueuse envers les autres usagers. Ce n’est pas à nous de nous effacer.
La nature n’appartient pas aux chasseurs. Elle appartient à tout le monde. Mais aujourd’hui, la cohabitation est déséquilibrée, et c’est aux traileurs, randonneurs et vététistes de s’adapter. Cela doit changer. Ce n’est pas à ceux qui courent sur des chemins balisés de craindre pour leur sécurité. C’est à ceux qui manipulent des armes de prendre leurs responsabilités et d’assurer un partage respectueux et équitable de cet espace commun.
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