À partir du 1ᵉʳ janvier 2025, les traileurs pourraient voir l’air qu’ils respirent et l’eau des ravitaillements considérés comme des avantages en nature, soumis à taxation. Cette décision, visant à élargir l’assiette fiscale, suscite l’inquiétude parmi les organisateurs de courses et les coureurs.
Des ressources naturelles désormais taxables
Traditionnellement, l’air et l’eau sont des éléments essentiels et gratuits pour les sportifs en plein air. Cependant, il est envisagé de les requalifier en avantages en nature, impliquant une évaluation monétaire et une imposition correspondante. Cette mesure s’inscrit dans une volonté d’élargir l’assiette fiscale en intégrant des éléments jusqu’alors non monétisés.
Réactions des acteurs du trail
Jean Dupont, organisateur du Trail des Monts, exprime sa perplexité :
« Taxer l’air et l’eau, c’est méconnaître l’essence même de notre discipline. Ces éléments sont naturels et accessibles à tous. »
Marie Martin, traileuse amateur, partage cette incompréhension :
« On pratique le trail pour se reconnecter à la nature. Imaginer que l’air qu’on respire puisse être taxé est absurde. »
Précédents en matière d’avantages en nature
Si cette mesure venait à s’appliquer, les organisateurs de trails pourraient être directement impactés sur plusieurs plans financiers et administratifs. Les coûts associés (par exemple, l’eau distribuée aux ravitaillements ou les espaces naturels exploités) devraient alors être déclarés et intégrés dans les cotisations sociales.
En cas de non-conformité, les organisateurs risquent des redressements fiscaux, avec des pénalités lourdes et rétroactives. Prenons l’exemple d’une course accueillant 1 000 participants. Si l’eau et d’autres services “naturels” sont estimés à une valeur de 2 euros par personne, le montant total non déclaré pourrait entraîner une amende significative, à laquelle s’ajouteraient des arriérés de charges.
En cas de non-déclaration d’avantages en nature, les organisateurs de trails s’exposent à des sanctions financières significatives et pourraient subi un redressement, avec le paiement rétroactif des cotisations sociales dues sur les avantages non déclarés, assorti de majorations pour retard. De plus, des pénalités peuvent s’ajouter, notamment des amendes pour manquement aux obligations déclaratives. Le montant total de ces sanctions dépend de la valeur des avantages non déclarés et de la durée de la non-conformité. Il est donc crucial pour les organisateurs de se conformer aux obligations fiscales et sociales pour éviter de telles pénalités.
Cette perspective pourrait aussi dissuader certains organisateurs de maintenir ou de créer des événements, augmentant ainsi les coûts d’inscription pour les coureurs et fragilisant la pérennité de certains trails.
Face à cette perspective, l’espoir réside dans la motion de censure qui va être déposée contre le gouvernement de Michel Barnier. Si elle est adoptée, elle pourrait entraîner la chute du gouvernement et l’abandon de cette mesure controversée. Le vote de la motion est prévu pour le 4 décembre 2024.
En attendant, la communauté des traileurs reste mobilisée, espérant que cette taxation inattendue ne vienne pas alourdir la pratique de leur passion.
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