trail influenceur
Un influenceur c’est un marchand de tapis, un cireur de pompe des rues, ni plus ni moins qu’un homme-sandwich, souvent une femme-sandwich d’ailleurs, voire une porn-star soft. Un journaliste, en revanche, c’est un idéaliste, un Don Quichotte. La liberté de la presse est une chimère ? Peut-être. Mais lui, au moins, il n’essaie pas de te faire prendre des vessies pour des lanternes.
Par Gaël Dutigny, 10 MDS, 4 UTMB, 17 Ironman.
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Un influenceur c’est quelqu’un qui fait donc de la pub pour un produit sans jamais se donner la peine d’émettre un avis réfléchi et aussi objectif que possible.
Il prend du cash, des fringues, des voyages pour dire du bien d’une marque. Et il (ou elle) ne passe jamais de nuits blanches avec sueurs froides à se demander si c’est moral, si ça respecte la planète ou si ça fait avancer le monde sans trop d’horreurs. L’influenceur dort donc tranquille sur son paquet d’oseille, parfois les fesses en l’air. Pour la marque qui fait en plus semblant de rien, l’influenceur est donc un commercial déguisé en pin-up. Le journaliste, lui (ou elle) en revanche est libre de ses mots, de ses avis, de ses critiques, sans trop avoir de compte à rendre, et puis sans se focaliser non plus sur son look. Enfin, en théorie.
Car il est vrai que les médias qui emploient les journalistes sont encore aujourd’hui trop souvent tributaires de la publicité. Quand par exemple TV5 vient sur le MDS faire des sujets de reportage, ce n’est jamais critique, ce n’est jamais à rebrousse poil, ça ne pose jamais les questions qui fâchent et c’est donc toujours de la promo. TV5 étant un sponsor du MDS, le conflit d’intérêt est on ne plus “in your face”. On est donc plus dans le journalisme du tout mais bien dans la communication, la pub, c’est à dire le commerce.
Aujourd’hui, rares sont les journalistes qui ne sont pas englués 8 heures par jours, 5 jours sur 7, dans des conflits d’intérêt avec leur employeurs dont les réalités économiques clashent avec les fondamentaux de la liberté de la presse. Si tu es journaliste et que tu lis ces lignes, baisse d’un ton dans les dîners en ville. Tes limites sont connues, reconnues de tous. Tu n’es plus si crédible. Ton salut, c’est de ne pas le cacher, de poursuivre dans ton abnégation à faire éclater la vérité, toutes les vérités. Je suis bien placé pour le savoir. Depuis 20 ans que je fais ce métier pour les Allemands d’Axel Springer, les Américains de Rodale et d’Ultra Running, les français de l’Équipe Magazine, les marques le savent et en rajoutent une couche sans états d’âme tout en militant parallèlement pour un monde plus féministe. .
, les ricains d’Ultra Running Magazine et même à un moment donné un groupe familial indien, je n’ai jamais eu les mains libres à 100%. Tes chefs ne te le disent pas souvent en face. Et tu vis donc en permanence dans une réalité d’hypocrite où tout se fait en loucedé et où personne ne fait jamais son auto-critique. Pourtant la visée du Journalisme est on ne peut plus noble : informer le public avec franchise et sans détours sur les réalité du monde (du trail running) qui nous entoure. Voilà. Un journaliste, qu’on le veuille ou non, ça cherche avant tout à dire la vérité. Toujours. Et c’est bien la raison pour laquelle on les assassine à tout bout de champs partout dans le monde. A-t-on déjà assassiné un influenceur ? En somme, c’est le système dans lequel évolue les journalistes qui te prend parfois (souvent) pour une salamandre décérébrée. L’homme ou la femme journaliste ne veut qu’une chose : pouvoir te dire la vérité.
Ce n’est pas le cas de notre influenceur qui fait toujours de la communication, du commerce donc, mais te fait croire qu’il fait du journalisme et de l’entertainment, du show-biz quoi.
C’est un malin. Dans le fond, il te vend ses poulets, ses poudres de perlimpinpin, ses chaussures de trail biodégradables avec du Wonderbra et te dit « Regarde-moi droit dans les yeux ! » tout en sachant très bien que tu regardes ailleurs. Et plus tu relis cette phrase, et plus tu regardes ailleurs, et plus tu penses que l’influenceur et toi vous êtes des potes, des amis, des amants. La relation est donc basée sur un mensonge, une manipulation. C’est une donnée fondamentale. Tu tombes dans le piège (si si tu tombes dans le piège), ou pas. L’influenceur, c’est un malin, d’accord, mais c’est surtout un beau pourri. Tu ne t’es jamais demandé pourquoi il y avait autant de jolies nanas aux commandes des pages Instagram running (ou même vélo) les plus suivies dans le monde ?? C’est parce que 1) généralement les hommes sont des porcs et 2) les marques le savent et en rajoutent une couche sans états d’âme tout en militant parallèlement pour un monde plus féministe. Un influenceur et les marques qui le soutiennent font donc souvent appel à nos plus bas instinct.
Le résultat de leur union grotesque ne se trouve plus sur du papier glacé payé des centaines de milliers de dollars mais sur TikTok et Instagram, des réseaux sociaux où la manipulation est si constante que les gouvernements s’en mêlent, où on ne te montre jamais l’envers du décors et où la plupart des gens qui montrent leurs corps sont payés avec des cacahouettes et quelques paires de chaussettes parfumées à la vanille des îles où tu n’iras jamais. J’entends déjà des hordes de jeunes cagoulés grossier et illétrés crier des insanités à mon encontre dans la rue.
Tout ceci est donc insupportable et il est temps que les marques qui aujourd’hui ne jurent que par ces psychopathes qui ne leurs coûtent rien réalisent qu’elles font un très mauvais calcul. À poil, ou pas, les influenceurs, sont des boulets qui vous emmènent toujours au fond. À trop vouloir plaire à tout le monde vous ne plairez bientôt plus à personne. En 2024, si tu n’es pas capable de te présenter fier face à la critique du journaliste ou du public, tu signes ton arrêt de mort. Le seul remède miracle pour les acteurs du sport et autres qui sont noyées dans l’océan de la consommation mondialiée, c’est d’être authentique. Souvenons-nous de Gustave Flaubert : “On reconnait la valeur d’un homme au nombre de ses ennemis”.
Ma video sur “trail influenceur”
Alors, faut-il arrêter les influenceurs ? Non. Je n’appelle pas à la violence bien sùr. Disons qu’il faut arrêter l’influence de nos influenceurs.
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crédit photo : utrail