Les chiffres du running et de la course à pied en 2022.
Sur l’étude de Runmotion qui est sortie et qui analyse pas mal de choses intéressantes sur la pratique de la course, il y a trois chiffres qui semblent pertinents à voir de plus près afin de voir quel fut l’impact de la pandémie sur la pratique à savoir que :
- 59% des coureurs réguliers souhaitent allonger les distances
- 70% des coureurs ont le plaisir comme moteur principal
- 70% préfèrent pratiquer le trail en solitaire
En parallèle à cela, il est à noter qu’une étude sortie en Belgique (via les stats de Betrail.run notamment) en montrant qu’il y avait une baisse de participants aux courses par rapport à 2019 (baisse corrélée à une augmentation du nombre de courses et de distances).
Evolution dans le rapport à la nature quand on court tout seul
Si ces trois chiffres semblent être des conséquences directes de la pandémie, c’est parce que pendant un an et demi, nous n’avons pas pu courir en groupe, que ce soit les débutants comme les confirmés. Et beaucoup ont ainsi pu découvrir une évolution dans le rapport à la nature quand on court tout seul (je dois bien avouer que moi le premier, en 2020 et 2021, mes sorties longues, je les faisais seul, et j’y ai pris goût) ; cela peut expliquer le choix de pratiquer seul. De plus, on le sait bien, à moins de courir des longues distances avec des personnes ayant exactement le même niveau et le même profil, il y en a toujours qui s’ennuient au bout d’un moment ou qui n’en peuvent plus.
70% de coureurs plaisir
Le fait que 70% des coureurs aient le plaisir comme moteur principal n’a pas grand chose de surprenant. Forcément pendant le confinement, il n’y avait plus de courses organisées, et il a fallu réinterroger sa pratique et le sens qu’on mettait derrière la pratique du trail. Fatalement, quand il n’y avait plus moyen d’avoir des leviers de motivation plus axés autour de la compétition, il a fallu en trouver d’autres. Après, j’ai la sensation que le covid n’a fait qu’accélérer un phénomène qui pointait le bout de son nez. A partir du moment où la démocratisation de la course a commencé, une pluie de débutants est arrivée et donc une consommation différente du sport qui allait avec.
On se souvient qu’en 2019, la Maxi Race (suite à des bouchons sur les parcours) avait décidé de lancer une épreuve « compétition »et une épreuve « plaisir ». ça avait fait hurler les puristes les plus sectaires qui ont l’impression qu’on va casser leur jouet si on s’ouvre un peu, mais en soi, ce n’était vraiment une mauvaise nouvelle. En effet, ça permettait à chacun de pouvoir pratiquer le trail comme il l’entendait et ça a cassé le fait que le sport ne pouvait se pratiquer que via le sang, la sueur et les larmes. Perso, je suis plutôt de la vieille école qui veut performer et aime se faire mal, mais je ne vais pas m’amuser à aller dénigrer ceux qui ont une pratique différente de la mienne ; en soi, ce n’est ni plus ni moins que du racisme.
Enfin, l’idée qu’une bonne partie des personnes souhaite augmenter les distances est assez normale. En 2012 (plus ou moins), les français ont découvert le running et se sont mis à courir en masse ; et trois à quatre ans plus tard, le marathon de Paris commençait à faire ses plus gros scores d’inscription. Le trail a commencé à attirer du monde vers 2014/2016, puis a attiré un nouveau public pendant le confinement. Ce n’est donc pas anormal que deux ans après le début de la pandémie, ceux qui ont commencé décident de tenter d’allonger les distances.
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