Comment Jim Walmsley, François D’Haene et un trailer moyen préparent-ils l’UTMB?
Quelle est la différence entre Jim, François et nous?
D’ordre esthétique, déjà.
– Quand on court torse nu en petit short moulant comme peut le faire Jim, on a juste l’air dégueulasse.
– Quand on court avec le bob de François, on a juste l’air de gros beaufs.
Et eux ont trop la classe. C’est tout à fait injuste, mais c’est comme ça. Vous vous en doutez, la différence n’est pas que d’ordre esthétique.
Elle est aussi d’ordre méthodologique, notamment relativement à la préparation d’un ultra type UTMB. Voyons en quoi consistent ces trois méthodes (à la grosse louche, hein) totalement aux antipodes les unes par rapport aux autres.
1- Comment préparer l’UTMB quand on est un coureur moyen
Dans le cadre de la préparation d’un ultra, qui dure en général entre 10 et 15 semaines (même si 15 semaines, je trouve ça déjà un peu long, mais néanmoins nécessaire), on est invités à faire du volume, beaucoup de volume.
Ce qui est conseillé pour cela, c’est notamment l’intégration de week end chocs. Sauf que dans ces sessions, on fait du vélo, de la rando course, une petite partie de répétition générale, mais c’est tout. On doit faire beaucoup de volume à moindre rythme, mais pas non plus faire plus de la moitié de la distance qu’on accomplira le jour J.
2- Comment Jim Walmsley prépare l’UTMB?
Je dis potentiellement, car il n’y a rien de sûr et d’officiel ; je me base sur ce qu’il a déclaré l’an dernier et sur les ambitions qu’il a (et qui peuvent évoluer). Selon ce que l’on sait, Jim ambitionnerait de participer au marathon aux JO à Tokyo (il doit encore réaliser les minima, mais il a déjà fait la moitié du chemin).
L’an dernier, il avait expliqué qu’il avait pour ambition de remporter Sierre-Zinal et il y avait participé un peu en dilettante pour mieux l’appréhender et battre Kilian en 2020 dessus. Sauf que Sierre-Zinal est très peu de temps avant l’UTMB, et les JO aussi. Si ça se confirme, Jim va donc surtout travailler le punch et la vitesse et délaisser (du moins en compétition) le volume. Ce n’est pas incohérent quand on sait qu’il a fait ses gammes en athlétisme classique et qu’il s’attelle à en transférer les méthodes dans le trail.
3- Comment François d’Haene prépare l’UTMB?
François D’Haene a totalement pris le contre-pied de Jim, fidèle à la tradition plus européenne qui consiste à se rapprocher du mieux possible des conditions de course du jour J.
C’est dans ce sens que cinq à six semaines avant l’UTMB, François participera à la Hardrock 100. Officiellement, on ne sait pas encore si c’est dans le cadre de la préparation ou un objectif à part entière. En tout état de cause, un mois et demi avant son objectif, il va participer à un ultra dont la distance et le dénivelé sont relativement similaires à ceux de l’UTMB (la différence réside peut être dans la technicité du terrain, moindre aux Etats Unis), alors que c’est totalement déconseillé aux amateurs que nous sommes.
En regardant d’un peu plus près, on voit bien la différence entre le trail pratiqué par des passionnés (nous), le trail pratiqué par un ancien athlète (Jim Walmsley) et le trail pratiqué par un « vieux briscard » (François D’Haene). Et même si chacun fait ce qu’il veut, on déconseille aux amateurs de se préparer comme les élites, ce serait un peu suicidaire.
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