Le cas du vol du segment Strava des « 400 D+ du Mont du Vent »
segment Strava
Ce 5 janvier 2024, dans la petite communauté des traileurs des Hautes-Alpes, un scandale a éclaté. Théo Martin, un traileur amateur pourtant bien intégré, a été accusé d’avoir volé le segment mythique des « 400 D+ du Mont du Vent » à Julien Dupuis, une figure locale connue pour son travail acharné sur cette montée emblématique.
Tout a commencé lorsqu’un matin, Julien a découvert que son KOM, décroché après des mois d’entraînement, avait été battu par un temps improbable de 3 minutes 12, soit près de deux fois plus rapide que son propre record. Une analyse rapide des données GPS de Théo a révélé que ce dernier avait “couru” à une vitesse moyenne de 25 km/h… sur une pente à 35 %. Les soupçons se sont rapidement confirmés : Théo avait pris son vélo électrique pour gravir le segment.
« C’était une véritable trahison, raconte Julien. Ce segment, c’était mon Everest. Le voir volé de cette façon, c’était insupportable. »
Mais au-delà de la frustration de Julien, l’affaire a soulevé des questions bien plus graves. Car voler un segment sur Strava, ce n’est pas qu’une tricherie numérique : les conséquences peuvent être dévastatrices.
La vol du segment Strava – une honte morale et une sanction immédiate
Dès que l’affaire a éclaté, Théo s’est retrouvé sous le feu des critiques. Sur les réseaux sociaux locaux, son nom est devenu synonyme de tricherie. Malgré une tentative maladroite de justifier son acte – « C’était juste pour rigoler, je ne pensais pas que ça serait pris au sérieux ! »
La communauté ne lui a laissé aucune chance.
« C’est une question de principe, explique Camille, une traileuse de la région. Quand tu triches sur Strava, tu ne fais pas que mentir aux autres, tu mens à toi-même. »
Ce sentiment de honte a poussé Théo à supprimer son compte, mais le mal était déjà fait. Car dans le monde du trail, perdre l’estime des autres coureurs peut être plus lourd à porter qu’une montée interminable.
Le bannissement de la communauté du trail
Dans les semaines qui ont suivi, Théo a été écarté des groupes de trail locaux. Non invité aux sorties collectives, ignoré lors des compétitions régionales, il est devenu persona non grata.
« Ce n’est pas qu’une question de performance, explique Julien. Le trail, c’est une question de respect, de valeurs. Quand quelqu’un triche, on ne peut plus lui faire confiance. »
Ces sanctions sociales suffisent souvent à dissuader d’autres aspirants tricheurs. Mais pour certains, la spirale descendante ne s’arrête pas là
Des sanctions pénales méconnues
Ce genre d’acte pourrait également tomber sous le coup de la loi. Bien que cela puisse sembler exagéré, certaines interprétations juridiques pourraient qualifier le vol de segment de fausse déclaration ou même d’atteinte à l’intégrité morale.
Selon l’article 313-1 du Code pénal :
« L’escroquerie est punie de cinq ans d’emprisonnement et de 375 000 euros d’amende. »
Certes, Strava ne figure pas explicitement dans le Code pénal, mais un avocat local interrogé à ce sujet précise :
« Si un traileur établit qu’un segment lui a été volé avec une intention de nuire, il pourrait théoriquement engager une procédure pour préjudice moral. »
Le bannissement de Strava
Du côté de la plateforme, les règles sont claires. Les performances suspectes font l’objet d’une analyse détaillée. Strava utilise des algorithmes pour détecter les incohérences, comme des vitesses démesurées ou des segments réalisés avec une aide motorisée.
Dans le cas de Théo, une vérification a rapidement mené à la suppression de son KOM et à la désactivation définitive de son compte.
« Nous sommes très vigilants à ce genre de comportements, explique un porte-parole de Strava. La confiance dans notre communauté repose sur l’honnêteté des performances. »
Témoignage exclusif : Julien Dupuis, victime du vol
Pour Julien, l’histoire de ce segment reste une cicatrice.
« J’ai mis des mois à me préparer, à peaufiner chaque détail de cette montée. Ce KOM, c’était le symbole de tout mon travail. Et voir quelqu’un le voler en trichant, c’était comme si on effaçait tous mes efforts. »
Aujourd’hui, Julien est soulagé que justice ait été rendue, mais il reste marqué par l’incident.
« Ce n’est pas juste une question de données GPS. C’est une question de respect mutuel. »
Voler un segment sur Strava, c’est bien plus qu’un acte anodin. Entre honte personnelle, exclusion sociale, sanctions pénales potentielles et bannissement numérique, les conséquences sont sérieuses. Et surtout, cela va à l’encontre de tout ce que représente le trail : l’honnêteté, le respect et l’effort. Alors, avant de céder à la tentation, rappelez-vous : le vrai KOM se conquiert sur ses propres jambes – et pas sur un vélo électrique.
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