Ce témoignage date de l’édition 2007 de l’Ultra-Trail du Mont-Blanc, mais il continue à faire parler de lui dans les forums spécialisés. Sur le forum Kikourou, un internaute explique que son ami, blessé en pleine course à proximité du refuge Bertone sur le versant italien, a été héliporté jusqu’à Courmayeur… et a ensuite reçu une facture de 1 400 euros. Un autre participant de la même édition affirme avoir reçu une facture encore plus salée : 3 400 euros pour une évacuation similaire.
Ces cas précis, vérifiables et toujours disponibles en ligne, posent une question fondamentale : est-ce qu’une telle situation pourrait encore arriver aujourd’hui en 2025 ?
2007 : quand les secours pendant l’UTMB pouvaient ruiner un coureur
Le message posté en septembre 2007 sur Kikourou est très clair. Il ne s’agit pas d’un ragot ou d’une rumeur : l’auteur du message explique que son ami, blessé au genou sur la section italienne du parcours UTMB, a été pris en charge par les secours, héliporté à Courmayeur, et quelques jours plus tard, il a reçu une facture. Le montant : 1 400 euros. Dans un second témoignage, un autre coureur raconte une mésaventure similaire, mais cette fois avec une facture de 3 400 euros. Le seul trajet Bonatti–Courmayeur aurait suffi à générer cette somme. À l’époque, l’UTMB était encore en train de structurer son encadrement logistique, et la question des assurances individuelles n’était pas encore aussi encadrée qu’aujourd’hui.
Ces évacuations ne sont pas fictives. Le prix demandé ne couvrait pas un transfert en ambulance ou un lit d’hôpital, mais uniquement l’intervention aérienne. Le problème venait du fait que le territoire italien (région du Val d’Aoste) appliquait une logique de facturation directe aux usagers, même s’ils participaient à un événement sportif encadré. Résultat : sans assurance spécifique, l’intervention était considérée comme une prestation à régler, comme dans un système semi-privatisé. Pour ces coureurs, la surprise fut violente. Et à l’époque, très peu de participants avaient pris la peine de vérifier si leur assurance carte bancaire ou leur mutuelle couvrait de telles situations.
2025 : le même scénario est-il encore possible ?
Depuis 2007, l’UTMB a énormément évolué. L’organisation s’est professionnalisée, les parcours ont été mieux sécurisés, et surtout, la question des secours transfrontaliers a été prise très au sérieux. Aujourd’hui, les règles sont claires : tous les participants doivent obligatoirement fournir une attestation d’assurance couvrant les frais de secours, de recherche, d’évacuation et de rapatriement en France, en Suisse et en Italie. Il ne s’agit pas d’un simple conseil, mais d’une condition impérative pour retirer son dossard. Sans cette preuve, il est interdit de prendre le départ.
L’organisation propose également une assurance spécifique via Assurinco, au tarif de 49 euros pour un an. Cette assurance couvre tous les frais évoqués plus haut, même si vous êtes évacué en hélicoptère sur le versant suisse ou italien. Elle est valable pendant la course, mais aussi pour les reconnaissances, les entraînements, et les randonnées personnelles. C’est donc une solution simple, directement acceptée par l’UTMB, et qui permet d’éviter les mauvaises surprises.
Mais cela ne signifie pas que le risque a disparu. Si un coureur décide de ne pas souscrire cette assurance, et pense être couvert par sa carte bancaire ou sa mutuelle, il prend une vraie responsabilité. Beaucoup de contrats excluent les sports à risque, ou limitent la prise en charge aux secours terrestres. De plus, certains organismes exigent un paiement immédiat, avec remboursement à posteriori, ce qui suppose de pouvoir avancer plusieurs milliers d’euros. Et s’il s’avère que votre assurance ne fonctionne pas à l’étranger, ou exclut les sports outdoor, alors oui : vous pourriez recevoir une facture après votre évacuation.
Le cas particulier de la Suisse et de l’Italie
La France a la particularité de proposer des secours en montagne gratuits, y compris lors de compétitions. Ce principe de service public est ancré dans le fonctionnement du PGHM (Peloton de Gendarmerie de Haute Montagne). Mais en Italie et en Suisse, la logique est différente. Les secours peuvent être publics, semi-publics ou privés. En Italie, selon les régions, certaines interventions sont prises en charge, d’autres sont facturées. Dans le Val d’Aoste, par exemple, la facturation est courante, même si l’événement est encadré. En Suisse, la REGA intervient souvent, mais même les résidents suisses paient une cotisation annuelle pour y avoir accès. Si vous n’êtes pas cotisant ou assuré, l’intervention est facturée, parfois jusqu’à 3 500 francs suisses pour un vol d’hélicoptère court.
La problématique n’est donc pas celle de l’organisation UTMB, mais bien celle des pays traversés. Et même si le dispositif de course est robuste, il arrive que des secours soient coordonnés directement avec les services locaux. Dans ces cas-là, si vous n’avez pas d’assurance valide, vous serez juridiquement redevable du montant. Ce n’est pas une menace, mais une réalité juridique bien connue dans le milieu du trail longue distance.
En 2025, mieux vaut prévenir que guérir
Les coureurs expérimentés ne prennent plus ce genre de risque à la légère. Ils connaissent la règle : si vous tombez à Champex ou Courmayeur, ce ne sont plus les autorités françaises qui interviendront. Même si vous êtes encore sur le tracé UTMB, vous êtes soumis aux lois locales. L’assurance Assurinco reste la solution la plus simple, car elle est conçue spécifiquement pour ce contexte transfrontalier. Mais d’autres solutions existent : certaines licences sportives comme celles du CAF ou de la FFME incluent une couverture montagne. Il en va de même pour certaines cartes Visa Infinite ou Gold, à condition de bien lire les petites lignes du contrat. En cas de doute, le service coureur de l’UTMB peut vous aiguiller vers la bonne démarche.
En tout cas, une chose est sûre : si le traileur de 2007 s’était inscrit aujourd’hui, il n’aurait pas pu participer sans avoir prouvé sa couverture. L’organisation lui aurait refusé son dossard. Mais cela ne signifie pas que tous les coureurs actuels sont correctement couverts. Le piège est de croire que son assurance personnelle suffit… sans l’avoir jamais vérifiée.
Résumé
Lors de l’UTMB 2007, un ultra-traileur a reçu une facture de 1 400 euros après avoir été évacué par hélicoptère sur le versant italien, entre le refuge Bonatti et Courmayeur. Le témoignage, toujours en ligne sur le forum Kikourou, rappelle que les secours en montagne en Italie ou en Suisse peuvent être facturés, même pendant une course comme l’UTMB. À l’époque, aucune assurance spécifique n’était exigée par l’organisation. En 2025, la situation a changé : une assurance couvrant les frais de secours dans les trois pays traversés est désormais obligatoire pour participer. Malgré cette évolution, les coureurs doivent rester vigilants et s’assurer qu’ils disposent d’une couverture valide. Car même aujourd’hui, une évacuation sans assurance pourrait encore coûter plusieurs milliers d’euros.
FAQ – Secours payants à l’UTMB : ce qu’il faut savoir
Est-ce qu’on peut encore recevoir une facture après un secours à l’UTMB ?
Oui, si vous êtes secouru en Suisse ou en Italie et que vous n’avez pas souscrit une assurance adaptée, vous pouvez recevoir une facture. Même en pleine course, les services de secours locaux peuvent vous facturer l’intervention.
Pourquoi ce coureur a-t-il payé 1 400 euros en 2007 ?
Parce qu’il a été évacué par hélicoptère sur le versant italien, où les secours ne sont pas gratuits. À l’époque, l’UTMB ne demandait pas de justificatif d’assurance, et l’intervention a été considérée comme une prestation facturable.
Est-ce que cela peut encore arriver en 2025 ?
C’est peu probable si vous présentez bien une attestation d’assurance conforme au règlement de l’UTMB. Mais si vous n’êtes pas couvert, ou si votre contrat ne prend pas en charge l’hélitreuillage à l’étranger, oui, cela peut arriver.
Quel est le prix d’une évacuation en Suisse ou en Italie ?
En moyenne, entre 800 et 3 500 euros pour une intervention héliportée. Certains témoignages évoquent des montants supérieurs à 6 000 euros.
L’assurance Assurinco proposée par l’UTMB est-elle suffisante ?
Oui. Elle couvre les frais de recherche, de secours, d’évacuation et de rapatriement dans tous les pays traversés par les courses UTMB. Elle est valable un an et acceptée automatiquement lors du retrait du dossard.
Puis-je utiliser une autre assurance que celle de l’UTMB ?
Oui, mais vous devez fournir une attestation conforme couvrant les trois pays et les frais de secours. Attention, toutes les cartes bancaires ou mutuelles ne le font pas. Vérifiez bien les exclusions.
Et si je suis blessé pendant un entraînement ou une reco ?
L’assurance UTMB couvre aussi les sorties personnelles, pas seulement la course officielle. Cela la rend utile pour toute la saison.
Où trouver les infos officielles sur l’assurance UTMB ?
Sur le site de l’UTMB Mont-Blanc, rubrique sécurité : montblanc.utmb.world
Et sur le site d’Assurinco : utmb.assurinco.com
Sources
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