Coureurs et runners sont-ils voués à se détester ? NON à la radicalité.
Radicalité
L’antagonisme entre les coureurs et les runners a quelque chose d’assez tenace, notamment en raison de sa radicalité. Je parle ici de radicalité plus au sens étymologique du terme, à savoir « racine ». Autrement dit, l’antagonisme est enraciné tellement profondément que c’est difficile de faire autrement. Et d’ailleurs, c’est assez drôle (voire rassurant) de voir que chaque camp a ses extrémistes, ses sectaires, ses trolls, et ses gros c***.
Bref, c’est assez aisé de les renvoyer dos à dos, car qu’on aie tort ou raison, dès qu’on s’extrêmise, on devient juste un abruti, une caricature de ce qu’on dénonce.
Un coureur qui s’amuse à tourner en dérision un runner (qui n’en a absolument rien à taper), même si c’est souvent très drôle, va juste s’afficher et on se demandera même s’il n’a pas que ça à faire. A contrario, un runner qui se sent vexé parce que quelqu’un de meilleur que lui (encore que…) se moque de son côté « zèle du débutant » est tout aussi ridicule.
Si on creuse pour trouver les racines de ce bac à sable, on arrive à ce qui meut chaque camp.
Le plaisir contre la performance
– Les runners ne jurent que par le plaisir et oublient le moindre concept de compétition
– tandis que les coureurs auront tendance à assimiler le plaisir à quelque chose de vulgaire et dont il faudrait absolument débarrasser la course à pied, comme si ça ne devait être que souffrance morale et douleur physique avec pour seul et unique but de parvenir à un objectif qu’on s’est fixé.
Bien souvent, la sagesse se trouve entre les deux. Autant, c’est dommage de ne pas faire de sport sans un minimum de dépassement de soi, sans se fixer d’objectif et c’est ridicule de poster une moindre sortie de 3km sur ses réseaux sociaux, autant c’est très triste de n’avoir que pour seul loisir de se foutre de la tête de gens pas forcément plus médiocres. On peut tout à fait (et je dirais même qu’on devrait) avoir des objectifs de dépassement de soi sans oublier trop longtemps le plaisir. Je dis pas qu’il faut avoir un orgasme quand on fait du fractionné, mais il y a un juste milieu.
Le problème, c’est que se moquer des runners, c’est souvent drôle, et quand on voit comment ils prennent la mouche vite et comment ils se mettent à parler coréen quand ils voient qu’on s’en fout de leurs performances à deux francs, c’est difficile de ne pas les titiller.
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