Trail : une hécatombe chez les élites ?
Depuis quelques mois, le monde du trail semble frappé par une vague de blessures touchant de nombreux athlètes de haut niveau. Abandons de dernière minute, saisons compromises, opérations… Le phénomène interpelle. Faut-il y voir un simple hasard ou les signes d’un système en tension ? Plusieurs pistes peuvent être explorées.
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Pourquoi a t on l’impression que nos élites du trail sont toutes blessées en ce moment ?
Hypothèse 1 : Une impression amplifiée
Il est d’abord possible que cette supposée hécatombe ne soit qu’un effet de loupe. Les réseaux sociaux, en particulier, jouent un rôle majeur : chaque douleur, chaque forfait est désormais exposé au grand jour. Il suffit qu’un ou deux athlètes de renom partagent leur mésaventure pour que l’on pense à une généralisation. L’information circule vite, et ce qui aurait autrefois été perçu comme une absence isolée devient un symptôme collectif.
Hypothèse 2 : La professionnalisation du trail accentue la pression
Mais cette visibilité accrue n’explique pas tout. En parallèle, le trail a changé de dimension. Ce qui était un sport de passionnés est devenu un circuit professionnel structuré, avec des enjeux médiatiques et financiers importants. Sponsoring, classement, points de qualification, obligations de présence sur certaines courses : les traileurs d’élite ne sont plus seulement des coureurs, ce sont aussi des athlètes sous contrat, attendus au tournant. Ce contexte peut conduire à une charge mentale et physique excessive, à une récupération bâclée, et donc, mécaniquement, à davantage de blessures.
Hypothèse 3 : Des corps en surcharge dans un sport exigeant
Enfin, il ne faut pas oublier l’essence même du trail. C’est un sport d’endurance extrême, qui met les corps à rude épreuve : terrains instables, longues distances, dénivelé brutal, chaleur, pluie, hypoxie… Même avec la meilleure préparation du monde, le corps a ses limites. Et lorsque l’on enchaîne les saisons sans coupure réelle, ces limites finissent par se faire entendre.
De nombreux exemples concrets
Ces derniers mois, les exemples ne manquent pas. Blandine L’hirondel a déclaré forfait pour la Transvulcania en raison d’une lésion du petit fessier. Thibaut Baronian a annoncé une opération du pouce après une blessure persistante. Claire Bannwarth lutte depuis plusieurs semaines contre une tendinite tibiale. À l’étranger, Jim Walmsley revient d’une année 2024 très perturbée par des blessures. Rhys Desmond, au Canada, a lui aussi dû renoncer à ses plans à cause d’une rechute au genou. Et ce ne sont là que les cas les plus médiatisés…
Le trail est-il en train de s’autodétruire ?
La multiplication des blessures pose la question de la soutenabilité de ce sport à haut niveau. Le trail est-il en train de reproduire les dérives du sport pro classique ? Pour éviter que les élites ne tombent les unes après les autres, une prise de conscience collective semble nécessaire. Cela passera sans doute par une meilleure gestion de la charge d’entraînement, une planification plus humaine des saisons, et une culture de la performance qui accepte aussi les périodes de repos.