Mon trail Alsace Grand Est by UMTB, ou quand la radinerie sert la résilience.
mon compte rendu de mon utmb alsace
Alors que m’apprêtais à rejoindre l’Alsace pour participer au trail des Celtes (le 50K du Trail Alsace Grand Est by UTMB), j’ai commencé à avoir une petite douleur à la gorge. Ça m’arrive souvent avant des courses importantes, je me dis que ça va passer, et au pire, si ça doit empirer, le temps d’incubation sera assez long pour que je puisse faire la course, et on verra après.
utmb alsace : coucou
Sauf que la nuit précédant le départ n’en est pas une. Je n’arrive même plus à tourner la tête sans crever de mal à la gorge et à l’oreille. Ça sent bon, cette histoire. Et je dors par tranche de vingt minutes ; toute déglutition de salive me réveille. Pour l’anecdote, j’ai profité de mon insomnie pour programmer sur la télé de ma chambre d’hôtel un réveil un allumage tous les deux jours à 4h45 du matin sur BFM volume à fond. Je suis drôle…
Je file vers les navettes de départ avec la sensation d’aller de mon plein gré à l’abattoir. Autant essayer, et on verra bien ce que ça va donner. Mais clairement, si ce n’était pas pour des running stones, et si ce n’était pas à 380km de chez moi, je n’aurais pas pris le départ (mais on y reviendra plus tard).
La course démarre avec l’ascension vers le Mont Saint Odile (ça fait bizarre de se dire qu’il y a une trentaine d’années, un avion s’est écrasé par là). La traversée de Barr n’est pas sans rappeler un peu celle de Courmayeur, c’est sympa. On commence à monter en forêt ; 8km pour 650m de D+. Pour le moment, la santé tient tant bien que mal. J’ai mal à la gorge dès que j’avale quoi que ce soit, mais maintenant qu’on y est… Et je profite de ces quelques lignes pour remercier sincèrement le coureur qui m’a reconnu ; j’aurais aimé être un peu moins défoncé pour être un peu plus loquace, mais entre la surprise et la maladie, c’était pas ouf.
On continue en descendant un chemin qui s’est véritablement transformé en torrent de boue. Je n’ose même pas imaginer à quoi ça a dû ressembler quand les autres coureurs sont passés par là les jours précédents… Au ravito du 26ème km, il commence à faire chaud. Et le mal de gorge se décide à revenir. Le dilemme est simple ; soit je continue en mordant sur ma chique, soit je prends des anti inflammatoires et je suis disqualifié. Bon bah on continue.
On a une dernière côte qui va bien piquer moralement (physiquement ça va) en ce sens qu’elle va paraître interminable. Une fois qu’on a passé ce « col », il reste encore 18km, mais quasi plus de dénivelé. Je me dis que ça va faciliter les choses. Alors, en fait non. Car quand il fait mourant de chaud dans les vignes et que boire de l’eau donne la sensation d’avaler des lames de rasoir, on se dit que ça va être long. Et ça a été long.
Après le dernier ravito, les nerfs lâchent. Il fait chaud, j’ai mal partout, j’ai plus envie, et surtout, je commence à me dire qu’après ça, il va falloir rentrer. Heureusement que j’ai une épouse qui me connaît par cœur et qui sait exactement comment me remonter. Encore une petite ascension, et ça va le faire. J’arrive enfin à faire passer le cerveau en mode off et à accélérer un peu. Je passe finalement la ligne d’arrivée en 8h40 ; 2 heures de plus que ce qui était prévu. On ne va certainement pas aller chercher d’excuses pour le moment. Je le referai et si j’arrive à faire deux heures de moins, alors ça pourra s’expliquer.
La course est magnifique, les châteaux sont vraiment sympas, les vignes aussi, et les villes traversées également. En termes d’organisation, pareil, il n’y a rien à dire. On va toujours trouver des personnes qui vont critiquer le système et le business UTMB. Mais quand on voit la qualité du service avant, pendant et après la course, la gentillesse du personnel sur les ravitaillements et en fin de course, bah difficile de ne pas avoir envie d’y revenir.
Je suis finalement rentré chez moi en voiture en faisant des siestes de quinze minutes à peu près tous les trois quarts d’heure. Le médecin m’a décelé une angine blanche et m’a mis une semaine sous antibiotiques. Si je veux voir le positif, je dirais que j’ai gagné en mental et en résilience. Si je veux voir le négatif, je peux me trouver idiot et irresponsable d’avoir pris des risques uniquement pour avoir mes running stones. Je reconnais volontiers que c’était irresponsable. Et si c’était à refaire, est-ce que je le referais ? Assurément… A croire que l’envie absolue de faire l’UTMB au moins une fois, ça fait perdre en lucidité.
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CRÉDIT PHOTO : utrail