Les bilans de fin d’année : marketing ou vrai outil pour les coureurs ?
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Depuis quelques années, les sportifs connectés attendent avec impatience leur “bilan de l’année” : distance totale, records personnels, badges débloqués… Sur le modèle du célèbre Spotify Wrapped, Strava et Garmin proposent désormais des rétrospectives personnalisées censées valoriser votre année d’entraînement. Mais à une différence près : pour y accéder, il faut désormais payer. Chez Garmin, c’est verrouillé derrière l’abonnement Connect+. Chez Strava, il faut être abonné à l’offre premium. Alors la question se pose : faut-il vraiment sortir la carte bleue pour voir ses propres données ?
Les bilans de fin d’années, les stats : un contenu joli… mais creux ?
Graphismes colorés, animations fluides, titres engageants : la forme est réussie. Garmin et Strava savent mettre en scène vos données. Mais sur le fond, que vous apportent réellement ces bilans ? Chez Garmin, on découvre par exemple sa moyenne de “Body Battery”, son temps d’activité total ou encore une estimation calorique transformée en parts de gâteau. Des infos anecdotiques, parfois amusantes, mais peu utiles à votre progression. Même chez Strava, pourtant plus centré sur l’effort sportif, les cartes sont souvent redondantes avec ce que l’appli affiche déjà toute l’année. En résumé : beaucoup de mise en scène, peu d’analyse.
Un levier marketing… et un test grandeur nature pour les abonnements
Ces rétrospectives ne sont pas là par hasard. Elles visent un double objectif : générer de l’engagement sur les réseaux sociaux (via le partage des cartes) et inciter à s’abonner. Garmin mise clairement sur le FOMO (la peur de rater quelque chose) : vous voyez la pub pour le Year in Review, mais vous ne pouvez y accéder que si vous passez à Connect+. C’est un produit d’appel. Idem chez Strava : les meilleurs tableaux de bord sont réservés aux abonnés Premium. En arrière-plan, on comprend que ces marques testent quelque chose de plus large : faire payer l’accès à vos propres données.
Les cas Strava et Garmin
Le paradoxe Garmin : du hardware à l’abonnement mou
Garmin est avant tout une marque de matériel. Ses montres, compteurs vélo ou GPS sont réputés pour leur fiabilité. Mais dans un monde où tout devient service, Garmin tente de se réinventer avec Connect+, un abonnement lancé en 2025. Problème : les fonctionnalités proposées sont maigres. À part quelques badges exclusifs ou des visualisations comme le Year in Review, rien de vital. On garde tous les outils classiques sans payer. C’est à la fois une bonne nouvelle… et un aveu d’échec. Garmin veut monétiser sans frustrer ses clients, mais sans leur offrir non plus de quoi justifier l’abonnement.
Strava Premium : plus cohérent, mais pas pour tout le monde
Strava de son côté assume depuis longtemps son modèle freemium. L’abonnement donne accès à des outils de planification, à des tableaux de performances, à la fonction de segments ou à des analyses poussées. Dans ce cadre, le Year in Sport fait office de bonus, pas d’argument principal. Et ça change tout. Le sportif qui paie pour Strava ne le fait pas pour les cartes flashy de fin d’année, mais pour mieux progresser. Là où Garmin vend une vitrine, Strava vend une boîte à outils. Reste à savoir si l’un comme l’autre convainc vraiment le coureur du dimanche.
En résumé, toutes les données qu’on vous propose de payer sont déjà disponibles ailleurs, gratuitement
C’est peut-être là le point central : les bilans annuels ne sont pas des révélations. Ils ne font que réassembler des données que vous possédez déjà. Pas besoin d’un abonnement pour savoir combien vous avez couru, combien de séances vous avez faites ou quel est votre record personnel sur 10 km. Une simple feuille Excel, ou un coup d’œil régulier sur l’historique, suffit à tracer votre année. Alors pourquoi payer ? Pour la forme, pas pour le fond.
Pour un traileur, ce type de rétrospective peut avoir un intérêt symbolique : regarder en arrière, prendre conscience du chemin parcouru, mesurer ses progrès. Mais soyons clairs : cela ne remplace ni un vrai plan d’entraînement, ni une analyse approfondie de votre charge de travail, ni un suivi cohérent sur le long terme. Avant de céder à la tentation d’un abonnement pour quelques cartes, demandez-vous si ces données changent vraiment votre pratique. Sinon, mieux vaut investir dans une bonne paire de chaussures.
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