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Quand on pense à Strava, on pense à ce grand carnet d’entraînement partagé où cyclistes, coureurs et triathlètes du monde entier comparent leurs efforts, se congratulent avec des « kudos », et analysent leurs performances.
Mais dans l’ombre des segments et des records personnels, un équilibre fragile existe entre la plateforme et les marques qui lui fournissent ses précieuses données. Garmin, leader des montres GPS, en est la colonne vertébrale. Aujourd’hui, cet équilibre est menacé.
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Causes de la brouille entre Garmin et Strava
Strava a tiré le premier en attaquant Garmin en justice pour « plagiat »
Fin septembre 2025, Strava a déposé plainte contre Garmin devant un tribunal du Colorado. L’entreprise californienne accuse son partenaire historique d’avoir copié deux de ses fonctionnalités les plus emblématiques : les segments, qui permettent de comparer les performances sur des portions de parcours, et les cartes de chaleur, qui visualisent les itinéraires les plus fréquentés. Strava veut faire interdire la vente de certains appareils Garmin et réclame des dommages.
Mais Garmin n’a pas attendu la décision du juge pour répondre et a riposté en menaçant d’empêcher la synchronisation entre les montres Garmin et Strava dès le 1er novembre
Quelques jours plus tard, le géant américain a dégainé une contre-offensive inattendue : imposer de nouvelles règles d’attribution à toutes les applications qui exploitent ses données, Strava en tête. Désormais, chaque activité provenant d’un appareil Garmin devra obligatoirement afficher le logo Garmin, bien en vue, « au-dessus du pli », c’est-à-dire dans la zone visible de l’écran sans faire défiler.
Pour l’instant tout est bien qui finit bien car Strava a plié et va afficher les logo Garmin
Les utilisateurs ont déjà tranché
Dans les communautés de passionnés, forums et réseaux sociaux, la réaction est sans appel. À la question : « Si Garmin ne se synchronise plus avec Strava, que choisissez-vous ? », la réponse est claire. En Europe, les utilisateurs choisiront Garmin (aux Etats-Unis les réactions sont plus nuancées). Personne ne semble prêt à se séparer de sa montre ou de son compteur pour rester fidèle à une application sociale, aussi conviviale soit-elle. Et ce n’est pas une question de prix ou d’abonnement, mais de valeur réelle.
Strava ne vaut pas grand chose sans les données des montres, la plateforme oublie son socle et semble bien ingrate
Strava semble oublier que ce sont les appareils comme ceux de Garmin qui alimentent sa croissance depuis plus d’une décennie. Sans eux, pas de données. Sans données, pas de segments. Et sans segments… plus de raison d’être. Dans cette querelle, Strava joue un jeu dangereux, celui de l’arrogance. Un pari risqué alors même qu’elle envisage son entrée en bourse.
Un modèle économique de plus en plus contesté
Cette crise de confiance survient alors que Strava peine à rassurer ses utilisateurs. L’entreprise accumule les décisions impopulaires : fonctions gratuites devenues payantes, IA jugée gadget, cartes peu ergonomiques, expériences utilisateur dégradées. Même les abonnés fidèles expriment leur lassitude.
Loin des performances d’applications comme TrainingPeaks, Final Surge ou Intervals.icu, Strava se replie sur son cœur social. Mais que reste-t-il de cette valeur sociale si la source principale de données se tarit ? Un réseau vide ? Des abonnements vides de sens ?
En résumé, attention à ne pas scier la branche
Strava s’est construit sur les épaules d’une communauté. Une communauté qui, à plus de 50 %, utilise des appareils Garmin. Vouloir s’affranchir de cette dépendance en refusant des exigences de visibilité relève d’une logique suicidaire. On ne bâtit pas une entreprise prospère en méprisant ses fondations. Et certainement pas une plateforme de données en se fâchant avec ceux qui produisent lesdites données.
FAQ – Pourquoi on a l’impression que Strava crache dans la soupe ?
➤ Ça veut dire quoi, « cracher dans la soupe » ?
C’est l’idée d’attaquer ce qui nous fait vivre. Strava fonctionne grâce aux données issues des montres GPS… et dans le sport, ces montres sont en immense majorité des Garmin. En portant plainte contre Garmin, Strava scie la branche sur laquelle il est assis.
➤ Pourquoi Garmin est si central ?
Parce que Garmin est omniprésent. Dans le trail, la course à pied, le cyclisme et le triathlon, c’est le leader incontesté. Si Garmin coupe l’accès à Strava, ce sont des millions d’utilisateurs qui se retrouvent sans synchronisation. Sans Garmin, Strava perd sa matière première.
➤ Garmin pourrait-il créer son propre réseau social ?
Oui, et il le fait déjà en partie avec Garmin Connect. Techniquement, Garmin pourrait très facilement ajouter une couche “sociale” avec des kudos, des clubs, des défis. Il a déjà les données, la base d’utilisateurs, les profils. Il ne lui manque que l’interface.
➤ Et Strava, pourrait-il fabriquer ses propres montres ?
Non, ou très difficilement. Ce n’est pas son métier. Créer une montre GPS demande des compétences industrielles, logicielles et matérielles. Et surtout : un réseau de distribution, du SAV, et des années de R&D. Strava est une appli, pas un fabricant.
➤ Donc le rapport de force est déséquilibré ?
Complètement. Garmin peut vivre sans Strava. Strava, lui, ne peut pas vivre sans Garmin. C’est pour ça que la plainte choque autant : Strava s’attaque à une entreprise dont elle dépend presque totalement.
➤ Est-ce que Garmin abuse de sa position ?
Garmin impose des règles plus strictes sur l’usage de ses données, oui. Mais ce sont ses données. Il ne bloque pas l’accès, il demande à être reconnu visuellement. En réponse à une plainte en justice, c’est une réaction presque mesurée.
➤ Qui va perdre le plus dans cette histoire ?
Strava. Si Garmin coupe l’API, les utilisateurs ne changeront pas de montre. Ils arrêteront simplement d’utiliser Strava, ou passeront à d’autres applis comme Intervals.icu, TrainingPeaks ou Garmin Connect+. Ce ne sont pas les montres qui prendront la poussière, ce sont les profils Strava.
Sources
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Le titre « Strava crache dans la soupe » relève d’un traitement éditorial assumé, d’ordre critique et argumentatif, fondé sur une situation factuelle : la plateforme Strava a initié une action en justice contre Garmin, tout en continuant à exploiter massivement les données issues des appareils Garmin pour alimenter son propre service. Cette formulation populaire ne vise aucun préjudice commercial ni personnel, mais illustre une tension réelle et documentée entre interdépendance technologique et conflit juridique.
Les faits relatés s’appuient sur des sources publiques et accessibles librement, notamment des publications Reddit (r/Strava, r/Garmin), des documents juridiques et des déclarations issues de canaux officiels. uTrail n’est ni partie prenante, ni acteur, ni témoin des événements mentionnés, et ne tire aucune conclusion juridique ou commerciale du contentieux opposant les deux sociétés.
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