Selon un sondage récent et indépendant, le trailer rechercherait avant tout … … à se faire plaisir. Rien de surprenant a priori proteste déjà le lecteur impatient comme dans les starting blocks !
Certes, mais ce sondage a surtout retenu notre attention en déclinant les diverses modalités pour parvenir à ce état de plaisir et de plénitude.
L’occasion nous est donc donnée de digresser tranquillement sur ces diverses modalités avant de faire un focus sur la notion d’ « expérience optimale », ou flow …
État des lieux (on ramasse ses déchets avant de repartir)
Pourquoi cours-tu ? Après quoi cours-tu ? Quel plaisir prends-tu à courir ainsi ? Etc etc etc. Le Runner, Trailer, Trail-Runner est régulièrement confronté à ce genre de questions émanant du profane sédentaire, ou à tous le moins s’adonnant à des activités sportives selon lui plus ludiques. Tenter d’y répondre relevant de la gesticulation verbale, le sourire nous apparaît comme la plus holistique réponse …
Selon notre sondage, le trailer court donc après diverses déclinaisons du plaisir.
1. La performance tient la corde pour 14 % de l’échantillon interrogé.
2. Partager des moments entre amis passe la ligne juste devant avec 17 % des réponses.
3. Communier avec la nature rassemble 20 % des as des sentiers.
-> Mais la donnée principale, 51 % de la trailosphère recherche le plaisir pur. On entend ici beaucoup parler d’endorphines, beaucoup moins de flow et d’ “expérience optimale”.
Et c’est bien dommage. Le plaisir revendiqué du trailer ne serait-il in fine qu’un ersatz de plaisir. Un vulgaire chiffon de fétichistes egocentrés, un truc discount pour occidental qui s’emmerde en quête de faux-vrai ?
Le plaisir de courir
Endorphines pour tous …
Hans Kosterlits et John Hughes furent les premiers à découvrir l’endorphine, en 1970. Enfin, le sportif ne les avait pas attendu pour surfer sur ce neuropeptide opioïde endogène, peptide agissant comme un neurotransmetteur, produit par le corps, agissant sur les récepteurs opiacés, sans toutefois être chimiquement apparenté aux composés de l’opium. Une drogue produite par et pour le corps (et l’âme) et dont la sécrétion est boostée par le sport en toute légalité. Extatique, et refoulant la fatigue, au moins ponctuellement … Tout ceci est relativement connu et partagé par la communauté des trailers. Mais si le plaisir attaché communément aux endorphines n’étaient qu’un petit-four à coté de la pièce montée du FLOW …
Un plaisir d’élite, l’expérience optimale …
… ou flow. Moins connu, sans nul doute car moins accessible, surtout dans nos sociétés hyper- connectées et agitées. Petite présentation sommaire.
Selon une étude, le trailer est heureux quand il est concentré
Selon la théorie du psychologue Mihaly Csikszentmihalyi, les gens atteignent le bonheur lorsqu’ils vivent un état dit de « flux » (« flow ») ou d’expérience optimale, aussi appelé « la zone », dans lequel ils sont entièrement immergés dans une activité. Cet état est caractérisé par un sentiment de concentration énergique, de pleine implication et de plaisir. Les gens en général et donc le trail-runner en particulier. Mais pourquoi s’agit-il selon nous d’un plaisir d’élite.
Tout simplement car cet état postule concentration, absence de distraction et maîtrise du geste. La biomécanique et la physiologie sont ici en pilotage automatique, sans heurt, à peine recentrées par quelques feedbacks discrets.
Exit donc les pauses selfies, les bavardages avec son voisin, la foulée qui fait trembler le corps, les pathologies non traitées, le souci du paraître et in fine les éructations constantes du trailer revendiquant la bonne humeur et le #NoPainNoGain …
Ainsi, et curieusement, plus le trailer revendique son plaisir, plus ce sentiment serait discount. Comme le luxe, le vrai plaisir postule discrétion et maîtrise. Loin des sauts de cabri des runners déguisés entre deux luttes contre la barrière horaire …
étude indépendante de Jean R.
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