Si on a salué sur uTrail la victoire la semaine dernière du français Aurelien Dunand-Pallaz sur la Transgrancanaria 2021, un autre français est en reste. Julien Chorier est déçu de sa prestation. Pourquoi ?
Julien Chorier a pu savourer le fait de porter un dossard mais il finit seulement treizième de Transgrancanaria et avoue être un brin déçu.
Julien Chorier boucle le parcours de la Transgrancanaria 2021 en deux heures de plus que ce qu’il avait prévu.
D’un côté, il explique qu’à cause des SAS de départ et des ravito où il fallait gérer les distanciations sociales il n’a pas réussi à vraiment coller le peloton de tête et à trouver son rythme.
D’un autre côté, il est content d’avoir profité des paysages.
Nous sommes certains que le sociétaire du team Hoka saura revenir à son meilleur niveau et briller sur la scène internationale.
Julien Chorier raconte
En fin d’année 2020, je cochais cette course pour ma reprise en 2021.
Mais dès le début 2021, la situation sanitaire européenne ne laissait que peu d’espoir au maintien de la course.
L’organisation reste positive et doit prendre une décision début février…La préparation se fera dans cet état d’esprit.
Au départ, je retrouve un grand nombre de connaissances, d’amis, ça fait du bien de retrouver un évènement sportif.
Le départ sera donné en « contre-la-montre » avec un départ toutes les 4-5s.
Je me retrouve en deuxième ligne et doit donc faire l’effort sur les 3-4 premiers km pour retrouver le groupe d’une dizaine de coureurs.
Les premiers km se font sur un bon tempo et je reste tranquillement à l’arrière du groupe avec Aurelien Dunand Pallaz et Francesco Cucco.
La première partie est roulante malgré quelques passages très escarpés mais courts.
J’arrive au premier ravitaillement avec le groupe mais pour reprendre de l’eau, je dois attendre mon tour… Je repars quelques dizaines de secondes derrière.
Je ne sais pas pourquoi, mais je n’arrive pas à me remettre en route, ma foulée est raide et je me fais distancer.
La suite sera inattendue pour moi, je n’arrive pas à reprendre un bon rythme. Je me raccroche à ma volonté de finir dans tous les cas et prend un rythme plus confortable.
Je me fais énormément rattraper mais je ne suis ni déçu, ni surpris.
La nuit est longue, très humide et froide, je dois mettre la veste pour les dernières montées avant le lever du jour.
De mémoire, le lever du jour arrive juste après Tejeda. Cette année, je l’aurais juste après Artenara (un ravitaillement, un col plus tôt) j’ai déjà plus d’1H30 de retard sur mon prévisionnel.
Cela peut paraitre contradictoire, mais d’être sorti de la course, je profite beaucoup plus des paysages, de l’environnement. Je ne cherche pas en permanence à aller plus vite, je suis sur une allure de croisière.
Sur la fin de la montée vers le Roque Nublo, Azara Garcia revient sur moi, on se croise sur l’aller-retour.
La course étant à « huit-clos », pas de spectateurs et pas d’assistance personnelle, juste un sac qu’on pouvait laisser à Garanone, km 85.
J’en profite pour faire le plein de barres, purées et changer de chaussures. Je troque les Evo Speedgoat contre des Speedgoat4 qui seront plus confortables pour ce dernier marathon au profil très descendant. Azara ne s’arrête pas et file devant moi.
Avec le soleil qui commence à chauffer un peu, je peux enlever la veste et je prends de plus en plus de plaisir, surprenant.
Je me retrouve comme à l’entrainement sur une sortie longue. Aucun bobo, pas même une ampoule ou une tension musculaire.
J’apprécie pleinement cette partie du parcours, je rattrape quelques coureurs dont Azara.
Arrivé à Ayagores, je sais que cette dernière partie n’est pas la plus simple. 2,5km sur une piste à 10% puis un long canyon avec de gros galets sur 6-8km, 3km de piste poussiéreuse bien plate et enfin 3km en fond de canaux ou sur les trottoirs…
Mais bon, l’arrivée est au bout, il faut bien passer par là.
Je fini la course en 16h (13ème), 2h de plus qu’envisagé, très déçu de ne pas avoir pu participer un peu plus à la course devant. Mais à l’inverse très satisfait et heureux déjà d’avoir pris le départ d’une course, de l’avoir finie, de ne pas m’être fait mal et d’avoir profité différemment du parcours.
Le gain est total sur l’après course, les pieds, nickels, pas de douleur musculaire ou tendineuse, j’ai fait une nuit complète de sommeil, le top 😁
Un grand merci aux organisateurs qui se sont bien battus pour maintenir cet événement, et bravo à Aurélien pour sa victoire et à Francesco mon coloc de la semaine pour sa 4ème place.
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