L’EcoTrail de Paris va franchir un cap en 2026 avec l’arrivée d’un nouveau format de 120 km au printemps.
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Le parcours partira du château de Rambouillet, traversera forêts et coteaux de l’Ouest francilien, passera par la vallée de Chevreuse et s’achèvera au pied de la tour Eiffel, sur le pont d’Iéna, après plus de 120 km de sentiers et environ 2 000 m de dénivelé positif. L’organisation annonce un tracé à 95 % nature, un temps limite d’un peu plus de 21 heures et un peloton pouvant aller jusqu’à 2 000 participants, avec une reconnaissance officielle comme course qualificative UTMB dans plusieurs catégories.
Ce nouveau format ne vient pas simplement “allonger” l’EcoTrail traditionnel. Il repositionne l’événement dans le paysage des ultras franciliens et pose une question simple : que représente un 120 km de trail aux portes de Paris, alors que la capitale proposait déjà quelques défis au-delà des 100 km, mais dans des formats très différents ?
Le Trail 120 km du Salomon EcoTrail Paris a été conçu comme “l’expérience ultime” de l’événement.
Le départ au château de Rambouillet fixe d’emblée le ton : le coureur est immédiatement plongé dans un environnement forestier, avant de progresser de massif en massif, en enchaînant longues sections de chemins, passages dans la vallée de Chevreuse et approche progressive de la capitale.
À la différence de nombreux ultras urbains ou périurbains, le profil reste volontairement accessible sur le plan du dénivelé pour une distance de plus de 120 km, avec environ 2 000 m de D+.
L’idée n’est pas de rivaliser avec des épreuves alpines, mais d’offrir aux traileurs franciliens un format d’endurance longue, majoritairement nature, sans les contraintes logistiques d’un déplacement en montagne. Le pourcentage de sentiers annoncé, autour de 95 %, confirme cette volonté de rester sur un vrai registre trail malgré la proximité de Paris.
L’arrivée au pont d’Iéna, face à la tour Eiffel, marque aussi une différence symbolique avec l’édition automnale à venir, qui devrait se conclure dans un autre monument emblématique de la capitale.
Pour le 120 km de mars, la Dame de fer reste bien dans le paysage, mais vue depuis le sol, avec une ligne d’arrivée plus simple à gérer que l’accès au premier étage, qui a déjà suscité des déceptions lors de précédentes éditions.
Jusqu’ici, les distances au-delà de 100 km dans et autour de Paris existaient, mais rarement sous forme de grands trails structurés comme celui-ci.
Historiquement, le principal ultra à trois chiffres vraiment “dans Paris” est le 100 km Sri Chinmoy du Bois de Vincennes, organisé sur une boucle courte, plate, bitumée et en sous-bois, à répéter de très nombreuses fois. L’épreuve, installée depuis des années, propose des formats 50 et 100 km, avec ravitaillements fréquents, mais relève davantage de l’ultra sur route que du trail.
À l’autre extrémité du spectre, l’Ultra Trail de Montmartre a fait parler de lui comme défi “off” aussi extrême que décalé : 271 allers-retours dans les escaliers de la rue Foyatier, au pied du funiculaire, pour cumuler plus de 10 000 m de dénivelé positif en plein 18e arrondissement. Le tracé reste entièrement intra-muros, mais la démarche tient davantage de la performance verticale et du défi entre initiés que d’un ultra de masse avec logistique classique, balisage et sécurité structurée.
Aux portes de la capitale, plusieurs épreuves dépassent ou frôlent déjà les 100 km, comme le Festival des 3 Forêts dans le Val-d’Oise, avec un parcours avoisinant les 100 km en pleine nature, ou le 120 km “Le Monstre” du Trail des 40 Bosses en forêt de Montmorency, qui aligne 120 km et 5 500 m de D+ dans un terrain très vallonné, mais loin des quais parisiens.
Dans ce contexte, le 120 km de l’EcoTrail occupe une place à part : ce n’est ni un ultra routier à boucles, ni un défi vertical confidentiel, ni un ultra 100 % forestier loin de la ville.
C’est un tracé pensé comme une diagonale nature entre Rambouillet et Paris, calibré pour l’ultra-trail moderne, avec un cadre officiel, un fort nombre de participants et une arrivée emblématique au pied de la tour Eiffel.
Pour les coureurs de la région parisienne, la principale conséquence est la possibilité de préparer un véritable ultra de plus de 100 km sans quitter l’Île-de-France.
Jusqu’à présent, la majorité des projets de cette taille impliquait un déplacement en montagne, ou alors l’acceptation d’un format moins “trail”, comme un 100 km sur route. Avec ce nouveau format, l’entraînement peut rester aligné avec le terrain local, tout en visant une distance emblématique.
Le 120 km s’inscrit aussi dans la logique de qualification pour d’autres objectifs. Le parcours est labellisé “UTMB Qualifier” dans plusieurs catégories, ce qui permet aux participants de mettre à jour leur indice UTMB en vue de projets alpins, tout en restant sur un terrain accessible. Pour les coureurs qui envisagent un premier “très grand” format, l’EcoTrail 120 km peut devenir un passage intermédiaire entre les ultras de montagne et les formats plus courts de la région.
Enfin, ce nouveau tracé contribue à repositionner Paris et sa périphérie dans la carte du trail européen. La capitale n’a pas vocation à rivaliser avec Chamonix ou la Réunion, mais elle propose désormais un ultra long, structuré et identifié, dans un cadre mêlant patrimoine, nature et accès simple en train depuis le cœur de la ville.
Ce mélange d’endurance, de paysage francilien et de symbole parisien pourrait séduire autant les locaux que les coureurs étrangers en quête d’un ultra “urbain-nature” différent.
Avec ce 120 km, l’EcoTrail Paris ne se contente pas d’ajouter une ligne au programme. L’épreuve crée un chaînon manquant dans la région : un ultra de trail long, organisé, à forte capacité, reliant un château de l’Ouest francilien aux lumières de Paris, en gardant la nature comme colonne vertébrale. Les autres rendez-vous de plus de 100 km dans la capitale ou aux alentours existaient déjà, mais dans des formats soit très routiers, soit très confidentiels, soit éloignés de la Seine.
En résumé, ce nouveau tracé place les traileurs franciliens devant une perspective inédite
Préparer un 120 km sérieux sans quitter leur terrain d’entraînement habituel, en profitant d’une logistique de grand événement. Reste à voir comment le public répondra, et si ce format trouvera sa place durablement dans un calendrier déjà chargé. Mais une chose est acquise : aux portes de Paris, l’ultra-trail vient de changer d’échelle.
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