Mon compte-rendu de l’ecotrail paris 2024. C’était mon troisième ecotrail 80km et quatrième en tout (j’ai fait le 50 en 2015).
compte-rendu ecotrail paris – Et voilà, la 17ème édition de l’Ecotrail de Paris est passée ; et si la météo a été particulièrement clémente, les conditions météo des derniers jours ont rendu certains passages assez délicats. Je vous amène avec moi au cœur de la course, de ma course.
compte-rendu ecotrail paris
L’entrée dans le sas de départ a été un peu compliquée.
L’idée était bonne de faire partir toutes les cinq minutes des groupes de 500 coureurs, c’était sans compter sur l’incivisme d’une partie du peloton ; je me retrouve quasi au milieu d’un mouvement de foule… ça commence bien.
Les dix premiers kilomètres dans le parc de Saint Quentin se passent bien ; peut-être un peu trop bien.
Alors que nous traversons le vélodrome de Saint Quentin en Yvelines (d’ailleurs, qu’est-ce que les virages sont raides, bordel !), mon cardio fait un petit bon, mais a priori rien de trop catastrophique, et assez gérable. Alors que nous arrivons sur les hauteurs de Buc, on va avoir droit à trois kilomètres où la boue vous donne l’impression d’être dans Holiday on Ice. Alors oui, c’était glissant, très glissant. Mais clairement, 10% du parcours devait être comme ça, grand max. Ces trois kilomètres de boue, en Belgique, ça s’appelle un mardi après-midi.
C’est après le ravito de Buc que les ennuis vont commencer. Un gros temps faible qui commence par plus d’énergie dans les jambes, les épaules qui se contractent déraisonnablement, et un mal de ventre qui rend le truc insupportable. Même les compotes ne passent pas. J’ai la tête qui tourne à chaque montée et les jambes qui m’insultent à chaque descente. Sur le plat, tant que je ne dépasse pas les 6km/h, l’envie de vomir est assez contrôlée… La faute à pas de chance ? Une pâte de fruit qui avait un peu tourné ? les pâtes aux aubergines de la veille ? Les excès de la semaine au ski huit jours auparavant ? Il sera toujours temps de se questionner là-dessus. La bonne nouvelle, c’est que je suis loin d’être le seul à souffrir, et je vois beaucoup de coureurs qui n’ont pas l’air bien. A ce moment, je suis un peu partagé entre le fait d’arrêter à Clamart, et l’idée que ça va bien finir par se calmer. Et dans un excès d’optimisme, je me dis qu’en ayant été comme un escargot pendant 35km, si ça passe, j’aurai de l’énergie à revendre dans la seconde moitié.
J’arrive au 46ème km avec un peu plus d’une heure sur la barrière horaire ; quelques bonbons, du repos, rechargement des flasques, et advienne que pourra. Le repos a fait du bien, je repars, mais je sens que l’alimentation va être compliquée. Le salé passe bien, et pour le sucré, à part des bonbons acidulés, on oublie. Je quitte le ravito en 2200ème position ; quand je sais que j’ai quitté Buc vers la 1500ème position, ça vous donne une idée de la médiocrité qui fut la mienne. Les ambitions de chrono sont derrière moi, maintenant, il s’agira de finir.
L’espoir que j’avais va se confirmer ; je repars sur des bonnes bases, et les jambes répondent bien ; je reprends une centaine de places entre Meudon et Chaville, une autre centaine de places entre Chaville et Saint Cloud, une autre centaine entre Saint-Cloud et la Tour Eiffel. Etant en meilleur état (par rapport aux dernières éditions), j’ai pu profiter un peu plus de cette partie, et certains endroits sont sympas à voir. Le parc de Saint Cloud passe plus vite qu’en 2022, de même que les quais de Seine. Sur les dix derniers kilomètres, j’alterne 800m de course et 200m de marche.
A l’arrivée, j’arrive à remettre un peu de vitesse, et l’ascension de la tour Eiffel se fait assez facilement. Au final, je termine en 11h56 ; loin des 10h20/30 ambitionnées au préalable. Après, avoir pu finir malgré l’état dans lequel j’étais est déjà une bonne nouvelle. Ou alors, faut peut-être admettre que c’était trop ambitieux et qu’aujourd’hui, mon niveau c’est ça. Et dans ce cas, je dois peut-être l’accepter et arrêter de vouloir me prendre pour quelqu’un d’autre. ça pique un peu.
Sur bien des groupes, des espèces de gros blaireaux aiment bien vanner l’Ecotrail en disant que c’est trop facile, que c’est bien un truc de parisien (c’est d’ailleurs drôle de voir à quel point les parisiens n’en ont absolument rien à carrer de leur avis). Et pourtant, maintenant que je commence à avoir un peu d’expérience en trail en montagne (tant dans les Pyrénées que dans les Alpes), bah je trouve que le trail en montagne est moins dur. La difficulté de l’Ecotrail ne réside pas dans son profil, soyons sérieux. Elle réside à contrario dans son absence de profil.
Alors qu’en montagne, le dénivelé vous oblige à marcher, vous n’avez pas ça à l’Ecotrail. Se dire qu’on ne marche que dans les montées ne suffit pas ; simplement parce que les montées, bah y’en a pas beaucoup. Vous devez gérer votre effort en acceptant de ne pas courir trop vite quand c’est plat et roulant, en acceptant de marcher sans raison pour en garder sous le coude. Et clairement, ça demande une maturité qu’à titre personnel, je n’ai pas (les 20 premiers kilomètres sont tellement faciles qu’on a envie de prendre de l’avance). Et le pire, c’est que je pensais ne pas avoir besoin d’avoir cette maturité. Et ça, mine de rien, c’est une sacrée leçon d’humilité et un bon rappel, puisque d’aussi loin que je me souvienne, en 2022, j’avais fait la même connerie. Et je m’aperçois ainsi que ma meilleure perf à l’Ecotrail a été en 2019, pour la première fois, quand je ne savais pas ce qui m’attendait, et où donc j’avais été prudent.
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