Ici et là sur le net, on entend très souvent que le trail, « c’était mieux avant ».
Le trail trop commercial… ou pas ?
La première cause de cette nostalgie est souvent liée à des raisons dites commerciales, voire mercantiles (on s’offusque du fait que les marques aient envahi le trail). S’il existe des raisons à mon avis plus pertinentes pour critiquer la mode du trail (notamment dans le prisme du culte de l’immédiateté ou de l’addiction aux réseaux sociaux qui mène à l’aliénation, sur lesquels il pourra être intéressant de revenir ailleurs), j’ai quand même l’impression que c’est l’argument massue qui a été trouvé tel l’arbre qui cache une forêt bien moins luisante. Ou une sorte de point Godwin du running…
Un élitisme qui n’ose pas dire son nom dans le trail
Je reste convaincu que beaucoup de personnes nostalgiques le sont au nom d’un élitisme qui n’ose pas dire son nom. Un
élitisme défendu par des personnes voyant le trail comme une niche à préserver plutôt que comme un territoire à partager. Cet élitisme est crétin parce que mortifère, et surtout complètement contraire à l’esprit trail dont ces sectaires passent leur temps à faire l’apologie. S’ouvrir aux autres, mais pas trop, en somme… On dirait que le fait que plus de gens soient capables de réussir la même chose qu’eux (parfois avec plus de facilités, parfois avec plus de difficultés) meurtrit leur égo et les rend aigris…
J’aimerais vraiment comprendre pourquoi ces esprits chagrins, critiquant des barrières horaires trop larges dans le trail, se plaignant du rythme plus lent d’autres coureurs ou que sais-je, expliquent la bienveillance de leur démarche.
L’universalisation du trail est positive
En d’autres termes, j’aimerais comprendre ce que l’universalisation du trail a de dévalorisant. J’ai beau chercher, je ne vois pas.
Pour moi, c’est même tout le contraire ; je suis convaincu que toute personne concentrée sur son effort et uniquement sur son effort a à gagner de la démocratisation du trail (ou a minima, elle n’a rien à y perdre). Plus généralement, quand je lis que des traileurs se plaignent de barrières trop larges permettant à plus de personnes d’être finishers, je me dis « oui, ok, et alors ? » Je ne vois pas en quoi cela pose problème. Au pire des cas, celui qui n’est pas content n’a qu’à aller plus vite et pourra se vanter en disant qu’il a fait un meilleur temps que ces « insupportables tortues ».