Mathieu Blanchard a marqué les esprits en remportant la Yukon Arctic Ultra, une course extrême de 625 kilomètres avec des températures pouvant descendre sous les -50°C. Mais après cet exploit hors norme, la récupération s’avère bien plus compliquée que prévu. Entre fatigue physique, impact mental et troubles du sommeil, le traileur peine à retrouver son niveau habituel.
Quel impact sur sa saison de trail ?
Mathieu Blanchard
Mathieu Blanchard, une récupération plus difficile que prévu
Après avoir enduré sept jours et 22 heures d’effort dans des conditions polaires, Mathieu Blanchard ressent encore les effets de cette épreuve. « Quand tu fais 650 bornes à –40 degrés, ça laisse des traces », a-t-il confié à nos confrères de France 3. Ces « traces » ne sont pas seulement physiques, mais aussi psychologiques. Le manque de sommeil prolongé a complètement déréglé son rythme biologique, et il évoque des angoisses persistantes depuis son retour.
L’ultra-traileur a également subi une altération de ses capacités respiratoires, notamment après un épisode de gêne pulmonaire survenu en pleine course. À un moment, il envisageait même l’abandon, tant l’air glacial l’empêchait de respirer correctement. Ce genre de traumatisme physiologique peut nécessiter des semaines, voire des mois, avant une récupération complète.
Quel impact sur sa saison de trail ?
Désormais, la question qui se pose est de savoir quand Mathieu Blanchard retrouvera son niveau. La Yukon Arctic Ultra ne ressemble à aucune autre course : elle mobilise des muscles et une endurance différents de ceux requis sur un ultra-trail classique. La gestion du froid extrême, du sommeil et du ravitaillement ajoute une charge mentale et physique exceptionnelle.
Son prochain objectif est la Hardrock 100, l’une des quatre grandes courses mythiques d’ultra-trail. Mais sera-t-il prêt à temps ? Sa récupération dictera son programme d’entraînement et son calendrier de course. À ce stade, rien n’indique qu’il pourra enchaîner rapidement sur une compétition de haut niveau.
Mathieu Blanchard retrouvera-t-il son niveau d’ici quelques mois ? Rien n’est moins sûr. Son corps et son mental ont été soumis à une épreuve bien plus extrême que n’importe quel ultra-trail classique. Contrairement à une Diagonale des Fous ou un UTMB, où la récupération est principalement musculaire et énergétique, la Yukon Arctic Ultra a ajouté une dimension bien plus profonde : le choc physiologique du froid extrême et la privation de sommeil. Ce genre de traumatisme peut laisser des séquelles durables, notamment sur le système nerveux et la capacité d’adaptation du corps. S’il parvient à retrouver un sommeil réparateur et à reconstituer ses réserves énergétiques, il pourrait être compétitif d’ici l’été. Mais un retour trop rapide risquerait de compromettre sa saison, voire de le pousser à une forme d’épuisement chronique. Il devra probablement adapter son entraînement et viser un pic de forme plus tardif, ce qui pose question quant à sa participation à la Hardrock 100.
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