Ce lundi matin, une rumeur s’est étendue sur les réseaux sociaux comme de la poudre, à savoir qu’en raison de l’épidémie du Coronavirus, le marathon de Tokyo était annulé. Si on y regarde de plus près, ce n’est pas tout à fait cela.
⚠️⚠️⚠️⚠️ BREAKING NEWS – 18 février
JAPON : Au lendemain de l’annulation du Marathon de Tokyo (1er mars) pour les 38000 populaires, l’organisation a fait savoir que les frais d’inscription (150 USD pour les nationaux, 165 USD pour les étrangers) ne pourraient être remboursés ni reportés pour une éventuelle participation l’an prochain.
En effet, en raison des risques, le marathon de Tokyo (qui devait se dérouler le 1er mars) sera limité aux coureurs professionnels. De 38000 inscrits, ils ne seront ainsi que 200 à prendre le départ. Voici ce que déclare la fondation du marathon de Tokyo :
“Nous sommes arrivés à la conclusion qu’il était malheureusement difficile d’organiser cet événement auquel se joignent des amateurs (…) car plusieurs cas de personnes infectées par le virus ont été confirmés dans la ville de Tokyo, (…) Nous n’allons donc organiser le marathon que pour les coureurs d’élite et les coureurs d’élite en chaise roulante”.
Marathon de Tokyo : les autorités japonaises entre le marteau et l’enclume
En soi, ce n’est pas une mauvaise idée de réserver le marathon aux élites, car avec la rapidité de propagation du Coronavirus, les autorités ont surtout fait preuve de précaution. Et si la décision peut être étonnante (même agréablement étonnante), elle est somme toute assez logique. D’un côté, nous l’avons déjà écrit, mais la situation économique du Japon n’est forcément pas top actuellement, et les autorités comptent énormément sur les JO pour relancer tout ça. Aussi, ils ont tout intérêt à ne prendre aucun risque.
Je disais en sous-titre que les autorités japonaises se retrouvaient entre le marteau et l’enclume. En effet, d’un côté, on dira qu’il fallait tout annuler pour limiter les risques, et d’un autre côté, on dira qu’il ne faut pas arrêter de vivre, que les épidémies ont toujours existé, bla bla bla… Et donc, l’organisation du marathon a dû faire face à une pression pour ne pas mettre l’île en danger avant les JO, mais pas seulement ! Ils ont probablement dû faire face à une autre pression pour le maintenir néanmoins. En effet, à l’instar de Berlin, Boston, Chicago, New York et Londres, Tokyo fait partie du World Marathon Majors. Et s’il avait fallu annuler purement et simplement le marathon, nulle doute que les autres villes qui ont seulement le « label Or » (juste en dessous du World Marathons Major) auraient fait le forcing pour remplacer Tokyo de manière durable sans être illégitimes (Barcelone, Séville, Rotterdam, Paris, Amsterdam ou Valence, pour ne citer qu’elles). En maintenant le marathon uniquement pour les élites, les organisateurs contentent et le WMM, et les autorités nippones.
Marathon de Tokyo : une bonne décision si et seulement si…
Forcément, cette annulation importante fera des déçus parmi les coureurs, et à juste titre. Ce qu’il reste à espérer pour ceux qui ont leur dossard, c’est qu’ils seront soit invités à l’édition 2021 et qu’ils n’auront rien à dépenser de plus, ou alors qu’ils seront intégralement remboursés (dossards, vols, hôtels…). Après, je me dis que si des pompes à fric comme l’UTMB ont proposé un remboursement pour l’annulation de son édition chinoise, je serais étonné que les autres ne le fassent pas. Ce sera en tout cas la condition sine qua non pour faire de cette décision quelque chose de bien, de juste et de cohérent.
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