En changeant complètement de modèle économique et d’organisation, l’UTMB fait fausse route et le dévoilement hier des courses qualificatives de l’UTMB World Series va dans notre sens.
Jusqu’à hier, on se bousculait pour participer à l’UTMB.
C’était le graal du traileur. Même si nous avons écrit plusieurs fois que l’UTMB est “roulant”, ça n’enlève rien à la beauté de cette course, son esprit. Dire que l’UTMB est roulant n’était pas une critique, juste un constat. Il y a des trails pour tout le monde, des très techniques et des moins. Roulant ou pas, courir 170 km, quoi qu’on en dise, ce n’est pas donner à tout le monde.
Jusqu’à hier, tout traileur qui se respecte, français de surcroit, rêvait de courir l’UTMB au moins une fois dans sa vie.
On a écrit à ce sujet que ne pas avoir couru l’UTMB avant ses 50 ans, c’était un échec, un peu comme ne pas avoir une Rollex (ce qui soit dit en passant est complètement couillon… même si on aime les beaux objets et la belle horlogerie, c’est devenu ringard au possible, un truc de nouveau riche bling bling).
Jusqu’à hier, tout organisateur de trail qui se respectait était content d’offrir des points qualificatifs à l’UTMB si bien qu’on voulait tous et toutes participer au plus grand nombre de courses à saucisson possible pour avoir la chance de se préinscrire à l’UTMB et peut-être d’être tiré au sort.
Alors c’est vrai que le tirage au sort c’était vraiment agaçant !
S’être entrainé autant pour finalement ne pas être sélectionné non pas à cause du talent mais à cause du hasard cela engendrait tous les ans une grande frustration dans la planète trail… mais le système fonctionnait, tenait bien la route jusqu’à ce que….
Jusqu’à ce que ce que le Covid passe par là avec l’énorme bad buzz du non remboursement intégral des traileurs, jusqu’à ce que mari et femme quittent la présidence de leur course, pour laisser la main à leur fille, pour au final tout chambouler et se rapprocher d’un autre grand circuit, celui des triathlètes.
Sauf que le trail n’est pas le triathlon. Ce sont des disciplines complètement différentes et ce qui marche chez l’un ne va pas marcher chez l’autre par automatisme.
Preuve en est qu’à l’heure d’aujourd’hui seules deux courses sont qualificatives en France pour l’UTMB World Series.
Comment la quintessence du trail français ne peut proposer que deux courses qualificatives sur son territoire ?? (Val d’Aran est en Espagne). Certes, nous ne sommes pas des ecolo acharnés, mais quand même… dire aux gens d’aller courir en Asie, en 2022, pou se qualifier à une course dans les Alpes françaises, ça nous paraît complètement anachronique.
C’est certainement une histoire de gros sous : le ticket d’entrée sera plus onéreux pour les traileurs et les organisateurs, les sponsors plus haut de gamme ? On espère que leur étude de marché tient la route, car là, on a du mal à suivre.
De la théorie à la pratique
Ok, l’ancien modèle était imparfait mais la perfection n’est pas de ce monde et il fonctionnait… le trail pour tous, c’est fini. Le trail pour les riches, oui, le trail pour les élites, oui mais pour nos lecteurs ? Et bien pour nos lecteurs, ça ne sera certainement pas l’UTMB et nous le regrettons… car Kilian Jornet, la Diagonale des Fous et l’UTMB étaient les trois piliers de notre sport. Pour une fois nous pouvons écrire “c’était mieux avant”.
Précision
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