La triathlète suisse Imogen Simmonds, figure emblématique du circuit IRONMAN, est au cœur d’une affaire de dopage qui fait réagir. Testée positive au Ligandrol le 8 décembre dernier lors d’un contrôle inopiné, elle a rapidement dégainé une explication pour le moins surprenante : une contamination par transfert de fluides corporels avec son partenaire.
Imogen Simmonds
Imogen Simmonds, un test positif au Ligandrol
Le Ligandrol, ou LGD-4033, est un modulateur sélectif des récepteurs androgènes utilisé en recherche médicale pour traiter l’atrophie musculaire. Mais dans le sport, il est surtout connu pour ses effets anabolisants, augmentant la masse musculaire et facilitant la récupération. Autrement dit, une alternative « sécurisée » aux stéroïdes anabolisants. Le 8 décembre 2024, Simmonds a été soumise à un contrôle antidopage hors compétition qui s’est avéré positif à cette substance interdite.
L’explication qui ne convainc personne
Face à cette situation, la Suissesse a publié un long communiqué où elle assure n’avoir jamais ingéré volontairement de Ligandrol. Selon elle, son partenaire aurait pris ce produit « pour améliorer son physique personnel » sans qu’elle le sache. Or, ils auraient eu des rapports intimes juste avant le test antidopage, ce qui aurait conduit à une contamination involontaire par transfert de fluides corporels.
Pour appuyer sa défense, elle a réalisé un test capillaire qui s’est révélé négatif, tandis que celui de son compagnon est revenu positif. Elle met également en avant un contrôle antidopage négatif six jours plus tôt et un autre 22 jours plus tard, insistant sur le fait que la présence de la substance était accidentelle et en quantité infinitésimale.
Une défense qui rappelle des cas célèbres
Si cette excuse peut paraître originale, elle n’est pas nouvelle dans le monde du sport. On se souvient notamment de Richard Gasquet, qui avait plaidé la contamination par un baiser avec une femme ayant pris de la cocaïne, ou encore du cycliste Christopher Froome qui avait justifié un contrôle anormal à la Ventoline par un problème métabolique.
Dans le cas d’Imogen Simmonds, l’argument divise. Certains la soutiennent, rappelant son palmarès et le fait qu’elle ait toujours été en règle lors des tests précédents. D’autres, en revanche, jugent cette explication grotesque, soulignant que le Ligandrol n’est pas une substance qu’on retrouve par hasard et que son prétendu transfert par contact intime relève du conte de fées.
Cette défense rappelle aussi des cas célèbres dans le monde du trail, notamment celui du Norvégien Stian Angermund. En 2023, après sa victoire à l’OCC de l’Ultra-Trail du Mont-Blanc, il a été contrôlé positif au chlorthalidone, un diurétique interdit. Angermund a fermement nié toute intention de dopage, suggérant une contamination accidentelle. Malgré le soutien de certains experts qui ont estimé que l’utilisation volontaire de cette substance était improbable, il a été suspendu pendant 16 mois. Cette affaire souligne la complexité des cas de dopage où les athlètes invoquent des contaminations involontaires pour expliquer la présence de substances interdites dans leur organisme.
Quelle sanction pour Simmonds ?
Si l’Agence internationale de contrôle antidopage (ITA) et l’organisation IRONMAN suivent la logique appliquée à d’autres cas similaires, Simmonds risque une suspension de plusieurs années, même si elle plaide la contamination accidentelle. Le règlement antidopage est strict : un athlète est responsable de ce qui entre dans son organisme, peu importe la manière dont la substance y est arrivée.
La question qui se pose maintenant est de savoir si cette stratégie de défense lui permettra d’éviter une lourde sanction ou si elle rejoindra la longue liste des sportifs suspendus pour dopage avec des excuses peu crédibles. Une affaire à suivre, mais qui laisse déjà un goût amer pour ceux qui croient encore à un triathlon propre.
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